Animation : Les Armateurs multiplie les projets ambitieux

Posté par vincy, le 30 juin 2014

les hirondelles de kaboulLes Armateurs (Kirikou, Les triplettes de Belleville, Ernest & Célestine) mettent les bouchées doubles. Le studio d'animation vient d'annoncer qu'ils allaient adapter le best-seller de Yasmina Khadra, Les Hirondelles de Kaboul. Le film sera co-réalisé par Zabou Breitman, qui fera là ses premiers pas dans l'animation, et Eléa Gobbé-Mevellec, qui supervisera la direction artistique.

Le roman de Kahdra est paru en 2002 chez Julliard. L'histoire se déroule dans le Kaboul des talibans. Mohsen, bourgeois déchu, vit avec sa femme Zunaira, avocate enfermée chez elle et interdite d'exercer. Leur amour et leur respect mutuel les aident à surmonter le contexte. Un jour que Mohsen se retrouve au milieu d'une foule qui veut lapider une femme coupable d'adultère et une autre coupable du meurtre de son mari. Hymne à la femme, le roman prouve que l'amour refuse de céder et se réclame du miracle. Mais qu'est-ce que le miracle dans un pays ou «les liesses sont aussi atroces que les lynchages» ?

Scénarisé par Sébastien Tavel et Patricia Mortagne, le film sera co-produit avec Mysteo et devrait être en salles en 2017

Les Armateurs ont également révélé un autre projet, French Rivera, co-scénarisé par Joel Cohen et Alec Sokolow (auteurs de Toy Story et Garfield). Le film doit être réalisé par le graphiste et illustrateur Monsieur Z. Pas de sortie avant 2017 (le scénario est encore à l'état de réécriture). Ce projet, co-produit avec StudioCanal met en scène félins, souris et crocodile, et surtout un vol de diamant sur la Côte d'Azur. Cela rappellera La main au collet (jusque dans le personnage principal : une délicieuse féline qui passe de toits en toits)

Enfin au dernier Festival du film d'animation d'Annecy, le studio s'est officiellement associé à son "rival", Folimage (La prophétie des grenouilles et Une vie de chat) pour une série d'animation, Anna Trampetes (Cheeky Anna).

Cette effrontée d'Anna est le premier projet développé par le nouveau patron des Armateurs, Reginald de Guillebon. Le personnage a des airs de Mafalda : une jeune fille qui fait tout pour ne pas aller à l'école, et qui a l'étrange manie de parler avec une voix qui commente tous ses faits et gestes. Le projet sera plus largement révélé au prochain Cartoon Forum de Toulouse en septembre.

La série, 52 épisodes de 3 minutes, sera réalisée par Elena Pomares, une artiste de Folimage qui a été animatrice sur Tante Hilda et qui a réalisé le court métrage animé (et primé dans de nombreux festivals) The Henhouse.

Les Armateurs prendront en charge le développement, la pré-production et le graphisme tandis que Folimage s'occupera de l'animation et de toute la phase de production et post-production.

Le box office au Brésil ne souffre pas de la Coupe du Monde

Posté par vincy, le 30 juin 2014

multiplexe cinemark brésil

Généralement, les grands événements sportifs ont un impact très négatif sur la fréquentation en salles, et encore davantage dans le pays organisateur. Contre toute attente, il semble que la Coupe du Monde au Brésil fasse exception. Depuis que le championnat de football a été lancé, 3,7 millions de brésiliens ont été voir un film en salles, selon les chiffres communiqués par Variety.

Ainsi Nos étoiles contraires (The Fault in our stars) comme Maléfique, tous deux sortis juste avant le début des matchs, se sont déjà classés dans le Top 10 annuel. Dragons 2, dernier gros blockbuster à avoir envahit les salles, a réussi l'incroyable performance de récolter près de 11 millions de $ en 10 jours, dominant facilement le marché depusi deux week-end. C'est d'ailleurs le 2ème meilleur démarrage dans le pays pour un film d'animation.

Même le cinéma brésilien ne se porte pas mal puisque Os Homens Sao de Marte, sorti fin mai, a déjà rapporté plus de 7 millions de $. Praia do Futuro, film art et essai en compétition à la dernière Berlinale, a créé la surprise en cumulant 700 000$ de recettes malgré un sujet peu grand public (amour homosexuel, exil). Côté films étrangers, notons que Casse-tête chinois est entré le seul membre du Top 15 hebdomadaire à être distribué dans moins de 30 salles (51 000$ durant son premier week-end).

Globalement, les recettes sont en hausse de 25% par rapport à l'an dernier. Dans un pays qui voit sa classe moyenne grossir année après année et qui a de plus en plus accès aux loisirs de masse, le cinéma semble un parfait contre-programme au Dieu Football. D'autant que le Mondial a ses détracteurs. Mais la principale raison avancée est que le Brésil ne joue pas tous les jours.

L'an dernier, sur les 12 mois, 8 films avaient franchi la barre des 20 millions de $ de recettes. Cette année, en six mois, ils sont déjà 7 à avoir passé ce cap.

Le cinéma de Parly 2 baisse définitivement le rideau

Posté par vincy, le 29 juin 2014

cinéma parly 2Les cinq salles de Parly 2 au Chesnay, à côté de Versailles, ont fermé le 24 juin, sans même attendre la fête du cinéma.

Vieillot, mal desservi, de moins en moins fréquenté, le cinéma de Jean-François Edeline était en péril (lire notre actualité du 16 novembre 2013). Situés dans le centre-commercial Parly 2 depuis 45 ans, les 684 fauteuils n'auront plus de spectateurs. Jean-François Edeline a mis en avant un loyer trop élevé. Mais ce n'est pas la seule raison : l'équipement devenait vétuste et la concurrence dans la zone d'achalandage de plus en plus vive. Pathé a ouvert un multiplexe à Boulogne Billancourt à dix minutes en voiture et prévoit d'en ouvrir un autre sur l'Île Seguin, d'ici deux ans. UGC va déménager son multiplexe de Vélizy 2 pour se transformer en multiplexe Ciné Cité (passant de 7 à 18 écrans) : ce nouvel ensemble sera relié par un nouveau tramway et est situé à dix minutes en voiture de Versailles.

A l'origine, le cinéma ne devait fermer qu'en juillet. L'exploitant assure qu'il ne pouvait plus rentabiliser le complexe à cause du loyer trop cher. Bon an mal an, Parly 2 accueillait 270 000/300 000 spectateurs alors qu'il pouvait en recevoir le double. Mais les salles n'ont jamais été rénovées depuis l'ouverture dans les années 70. L'UGC Ciné Cité de Saint Quentin en Yvelines a été le premier à profiter de la désaffection de Parly 2.

Le propriétaire du centre commercial, le groupe Unibail-Rodamco, aurait déjà un nouveau projet de substitution.

Jean-François Edeline continue d'exploiter le Majestic à Meaux et les deux cinémas de Versailles, le Cyrano et le Roxane à Versailles.

8 films à ne pas manquer pour la Fête du cinéma

Posté par vincy, le 28 juin 2014

fête du cinéma 2014Oui, il y a les huitièmes de finale de la Coupe du monde. Oui, il devrait refaire très beau dès lundi. Oui, il faut déjà préparer ses vacances. Oui, il n'y a aucun bon blockbuster dans les salles. Mais ce n'est pas une raison pour sécher la Fête du cinéma.
Du dimanche 29 juin au mercredi 2 juillet, c'est 3€50 la séance.
C'est l'occasion pour découvrir / rattraper des films que vous n'auriez peut-être pas vu au tarif ordinaire.

Bird People. Parce que le nouveau film de Pascale Ferran est étrange et nous hante durablement. Regards sur l'ultra-moderne solitude de nos vies en mixant surréalisme, cartoon, mélo et réalité sociale.

Black Coal. Parce que ce film chinois a remporté l'Ours d'or à Berlin mais surtout ce film noir esthétique révèle une réalité sociale très sombre. Une tragédie moderne envoûtante.

Con la pata quebrada. Parce qu'il est toujours intéressant de montrer que le cinéma (espagnol ici) n'a pas toujours été tendre avec le genre féminin. Magistral et passionnant.

Le conte de la princesse Kaguya. Parce que c'est le grand retour d'Isao Takahata, maître de l'animation japonaise. Délicat et poétique, un joyau des studios Ghibli.

Les poings contre les murs. Parce que c'est un film coup de poing mais surtout un film de genre - la prison - comme vous en avez rarement vu, avec un Jack O'Connell ultra-sexy en bonus.

Palo Alto. Parce que c'est Gia Coppola est la digne héritière de son clan mais ça ne suffit pas : une histoire signée James Franco, Emma Roberts toute en justesse, une chronique de jeunesse subtile.

Under the Skin. Parce que Scarlett Johansson y est sublime mais pas seulement. Noir, glaçant, métaphysique, fascinant : le nouveau film de Jonathan Glazer ne laisse pas indemme.

Xenia. Parce que la Grèce n'est pas qu'une destination de vacances. Original, drôle, universel et surtout politique : homophobie, extrémisme, racisme. Percutant.

La belle jeunesse de Jaime Rosales clot le 7e festival Différent

Posté par MpM, le 27 juin 2014

different 2014Après une semaine placée sous le signe du cinéma espagnol indépendant et singulier, le Festival Différent s'est achevé le 24 juin avec une soirée parcourue par la thématique des nouvelles technologies et de la place qu'elles ont désormais dans notre vie quotidienne.

Dans 10 000 km de Carlos Marques-Marcet, un jeune couple doit vivre les affres de la séparation géographique. Elle part travailler en Californie tandis que lui reste travailler à Barcelone. Le film raconte la relation houleuse qu'ils entretiennent à distance à travers l'écran de leurs ordinateur et smartphone.

Hormis l'originalité formelle de proposer des images filmées à la webcam (mais on a depuis découvert la séquence époustouflante de rupture par Skype filmée par Pascale Ferran dans Bird people, qui fait un usage encore plus âpre de l'interface informatique dans la communication de couple), le film aligne sur un ton de comédie insouciante les passages obligés de la comédie romantique : conversations enjouées et drôles, puis disputes, tentation de séparation, infidélité, réconciliation... Rien de révolutionnaire, mais un regard léger et tendre sur notre époque et ses petits travers.

Dans Hermosa juventud (La belle jeunesse), Jaime Rosales suit quant à lui un couple de jeunes Espagnols pris dans les filets terribles de la crise économique. S'ils sont au départ insouciants et joyeux, la naissance de leur fille les amène peu à peu à repenser leurs priorités. Ils s'aperçoivent alors que quelle que soit leur bonne volonté, il n'existe pour eux aucun moyen de s'en sortir.

Le film mêle prises de vue en 16mm et images numériques prises sur le vif par les protagonistes avec leurs téléphones portables. Plusieurs ellipses temporelles (notamment la grossesse de la jeune femme) sont ainsi représentées par le défilement de photos et de messages sur un écran de smartphone. Une manière pour Jaime Rosales de porter un regard critique sur la perte de repères des jeunes générations, qui ne sont plus capables selon lui de faire la différence entre ce qui est important et ce qui ne l'est pas, puisque tout figure sur le même plan dans leurs téléphones.

A l'exception de cette théorie étonnamment simpliste, le film est un portrait convaincant et saisissant d'une Espagne en proie au chômage et à une violence sociale qui se répercute dans toutes les couches de la société.

"Le point de départ du film", explique le réalisateur, révélé dans les années 2000 par Las horas del dias et La soledad,  "c'est mon besoin de comprendre les jeunes qui vivent en Espagne. J'avais envie de faire un portrait de cette jeunesse actuelle. Par ailleurs, j'avais envie de changer de direction dans mon œuvre, de faire quelque chose avec un langage plus ouvert, plus dirigé vers les autres et moins vers-moi-même. " Pour cela, il a créé une équipe de jeunes techniciens et de jeunes comédiens, et c'est à partir de leurs témoignages et propositions qu'il a écrit une partie du contenu du film.

Les conversations entre amis (où il est question des centaines de CV déposés sans succès, ou des rêves simples d'avoir sa petite camionnette à soi ou de passer son permis) ont également été improvisées. Cela donne un aperçu glaçant de la réalité espagnole contemporaine, sans jamais tomber dans le film purement social ou misérabiliste. Ceux que montre Jaime Rosales ne sont pas les enfants des familles les plus défavorisées, mais la jeunesse d'une classe moyenne en pleine paupérisation. Lorsque l'on voit Natalia envisager d'aller travailler en Allemagne (Eldorado européen à ses yeux), quitte à laisser sa fille en arrière, on ne peut s'empêcher de songer aux jeunes femmes d'Asie du Sud-Est qui viennent en France pour garder les enfants des autres pour pouvoir nourrir les leurs, restés dans leur pays.

Même s'il s'en défend, le propos de Jaime Rosales semblent ainsi au final bien pessimiste, montrant une génération sacrifiée et une société où l'absence d'espoir conduit à un déchainement de violence symbolique mais aussi physique et sexuelle. Un tableau d'autant plus sombre qu'il est filmé avec une grande douceur, presque sans à-coup et même parfois avec légèreté. A l'image des personnages du film qui semblaient avoir toute la vie devant eux, le spectateur ne peut alors qu'être saisi par l'inexorable chute qui les entraîne au fond du gouffre.

Sarah Polley va adapter John Green (Nos étoiles contraires)

Posté par vincy, le 27 juin 2014
sarah polley venise 2012

Sarah Polley à Venise en 2012

A 37 ans, l'écrivain John Green semble parti pour être la nouvelle coqueluche des studios américains. L'adaptation de son dernier roman, Nos étoiles contraires (The Fault in Our Stars), paru en 2012 aux Etats-Unis et en 2013 en France chez Nathan, vient de franchir le cap des 100 millions de $ aux Etats-Unis, après s'être classé premier du box office lors de son week-end de sortie. Le film sera dans les salles françaises le 20 août.

Pas étonnant que les producteurs veuillent puiser dans son oeuvre : il a écrit cinq autre romans. Paramount vient de donner son feu vert pour l'adaptation du premier livre de Green, Qui es-tu Alaska ? (Looking for Alaska) publié en France chez Gallimard en 2007 (l'éditeur prépare une nouvelle édition fin août). Le studio avait acquis les droits du livre dès sa sortie en librairie aux Etats-Unis, en 2005. L'actrice/réalisatrice canadienne Sarah Polley devrait le réaliser.

L'histoire de Qui es-tu Alaska tourne autour du jeune Miles Halter. Le jeune homme s'ennuie en Floride et choisit d'aller en pensionnat en Alabama. Il s'initie enfin à la vie : des amis, l'amour, la soif de connaissance, la cigarette, l'alcool... il transgresse un à un tous les interdits. Dans cette bande, il y a Alaska Young, la "chef" du groupe. Troublante, insoumise, mystérieuse, sexy. Elle se tue accidentellement voiture. Essayant de trouver un sens à sa vie, Miles découvre alors la valeur de l'existence, de l'amour inconditionnel et du pardon. Et il doit gérer la culpabilité qui le ronge...

Sarah Polley, la comédienne, est absente des plateaux depuis 2010, mais Sarah Polley, la cinéaste, avait récolté de nombreux lauriers avec son documentaire Stories We Tell, sorti il y a deux ans : prix du meilleur documentaire à la Directors Guild of Canada, aux Genie Awards, à la Los Angeles Film Critics Association et à la New York Film Critics Circle... Elle avait aussi été nominée à l'Oscar du meilleur scénario pour son film Loin d'elle (Away from Her).

Robert De Niro stagiaire pour Anne Hathaway

Posté par vincy, le 26 juin 2014

anne hathaway aux oscars en 2013Depuis lundi, le tournage de The Intern a commencé à New York. Écrit et réalisé par Nancy Meyers (Ce que veulent les femmes, Pas si simple, Tout peut arriver, Private Benjamin), le film réunit Robert De Niro, Anne Hathaway et Rene Russo (L'arme fatale, Thor), entourés d'Andrew Rannels (Sex and the City 2, "Girls"), Adam DeVine ("Workaholics"), Nat Wolff (Nos étoiles contraires, Palo Alto), Anders Holm (scénariste et interprète de la série "Workaholics"), Linda Lavin ("Alice"), Zack Pearlman ("The Inbetweeners") et Reid Scott (la série "Veep").

De Niro interprète Ben Whittaker, un veuf de 70 ans, qui s'aperçoit que la retraite ne correspond pas vraiment à l'idée qu'il s'en faisait. Dès que l'occasion se présente de reprendre du service, il accepte un poste de stagiaire sur un site Internet de mode, créé et dirigé par Jules Ostin, incarnée par Anne Hathaway.

De Niro a été à l'affiche de Malavita, Last Vegas, American Bluff et Match retour. On le verra prochainement dans Hands of Stone de Jonathan Jakubowicz. Il s'est aussi engagé dans le nouveau film d'Olivier Assayas, Idol's Eye, avec Robert Pattinson et Rachel Weisz.

Hathaway a tourné récemment Song One, présenté à Sundance, Interstellar, le nouveau Christopher Nolan, en salles cet automne, et prêté sa voix à Rio 2. Elle a été oscarisée l'an dernier pour Les Misérables.

Meyers est une réalisatrice à succès. Son plus gros succès, Ce que veulent les femmes, a rapporté 183M$ aux Etats Unis tandis que son plus gros "échec", The Holiday, a quand même récolté 76M$.

The Intern, distribué par Warner Bros, sortira en septembre 2015 aux Etats-Unis.

Les frères Coen complètent le casting d’Hail Caesar!

Posté par vincy, le 25 juin 2014

channing tatum tilda swinton ralph fiennes

Ils avaient déjà enrôlé George Clooney et Josh Brolin pour leur prochain film Hail Caesar!. Les Frères Coen ont recruté également Channing Tatum, Ralph Fiennes et Tilda Swinton!

La comédie "hollywoodienne" d'Ethan et Joel Coen s'offre ainsi l'un des castings les plus prestigieux de l'année. Tatum interprétera une star aux airs de Gene Kelly, Fiennes un directeur de studio et Swinton une puissante journaliste à ragots. Ces deux derniers étaient également à l'affiche de The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson.

Tilda Swinton retrouve George Clooney et les Coen 6 ans après Burn After Reading. elle avait déjà joué avec Clooney en 2007 dans Michael Clayton. En revanche pour Tatum et Fiennes, ce sera une première incursion dans l'univers des deux frères.

Hail Caesar! est l'histoire d'un agent artistique dans le Hollywood des années 50 chargé de sauver la réputation des stars.

Le musée d’art de George Lucas s’installera à Chicago

Posté par vincy, le 25 juin 2014

Malgré son histoire professionnelle et personnelle avec San Francisco, le lobbying de Los Angeles (lire notre actualité du 16 juin), la ville de ses études et de ses débuts, c'est bien Chicago qui a emporté le morceau : le musée d'art de George Lucas - 700 millions de $ d'investissement. Sans doute peut-on y voir une déclaration d'amour déguisée à sa femme, Mellody Hobson, native de la métropole du Midwest. Depuis leur mariage l'an dernier, Lucas et elle partagent leur vie entre San Francisco et Chicago.

Le Lucas Museum of Narrative Art devrait ouvrir en 2018. Il sera érigé sur les bords du Lac Michigan, entre le stade de Soldier Field et le sanctuaire ornithologique de MacCormick, en plein "Museum Campus" (regroupent de plusieurs lieux dédiés aux arts et aux sciences). Il remplacera un affreux parking à ciel ouvert qui fait face à une marina de plaisance.

Le visiteur y découvrira aussi bien des peintures de Norman Rockwell ou de Maxwell Parrish que des objets des films du réalisateur et des des expositions sur le cinéma et les arts numériques.

Eli Wallach (1915-2014) : le Roi de Brooklyn est mort

Posté par vincy, le 25 juin 2014

eli wallach

Eli Wallach, né à Brooklyn le 7 décembre 1915, est mort mardi 24 juin, à l'âge de 98 ans, selon une information du New York Times. Wallach est devenu célèbre pour avoir incarné Tuco dans le western spaghetti de Sergio Leone, Le Bon, la Brute et le Truand (il était le truand).

Wallach fait partie de la génération d'acteurs à avoir appliqué la fameuse "méthode" de l'Actor's Studio, dont il fut l'un des pionniers, en contact direct avec Lee Strasberg. Il fait ses débuts au théâtre, à la sortie de la seconde guerre mondiale, gagnant même un Tony Award du meilleur acteur pour une pièce de Tennessee Williams, La rose tatouée, en 1961.

L'un des sept mercenaires

Cinq ans plus tard, il fait ses premiers pas au cinéma chez Elia Kazan (Baby Doll). Premier rôle, tête d'affiche et sans doute sa performance la plus mémorable en propriétaire de champs de coton essayant de séduire la fille convoitée par son concurrent. Il tourne alors avec quelques un des plus grands noms du cinéma : Don Siegel (The Lineup, 1958), Henry Hathaway (Les sept voleurs, 1960), John Huston (Les désaxés, 1961), Martin Ritt (Aventures de jeunesse, 1962). En 1962, il fait partie de l'aventure de La Conquête de l'Ouest d'Henry Hathaway, John Ford et George Marshall. Sans oublier Les sept mercenaires, où il était un mexicain assez retors, pour ne pas dire vicieux, dans le film de John Sturges (1960). Maintenant que Wallach est mort, il ne reste plus que Robert Vaughn (81 ans) en vie parmi tout le groupe.

S'il reste cantonné aux seconds-rôles, il ne cesse de tourner  : western, aventures, parfois quelques comédies, fresque historique (Genghis Khan). On le voit ainsi dans Lord Jim (Richard Brooks, 1965), Opération Opium (Terence Young, 1966), Comment voler un million de dollars (William Wyler, 1966) mais aussi avec Belmondo et David Niven dans Le cerveau (Gérard Oury, 1969).

Pourtant après les années 60, les personnages deviennent moins marquants, trop souvent choisi pour être le shérif, le détective, le général... Il est enfermé dans son image. Les films sont moins intéressants. Il y a quelques exceptions : Independence de John Huston (1976), Les grands fonds de Peter Yates (1977), La théorie des dominos de Stanley Kramer (1977).

oscars 2011 eli wallachUn final flamboyant

C'est vers la fin des années 80 qu'Hollywood se souvient de cet acteur culte des années 60. Martin Ritt lui donne un rôle de médecin dans Cinglée, face à Barbra Streisand. Jack Nicholson (The Two Jakes), Francis Ford Coppola (Le Parrain III, en accro aux bonbons), Irwin Winkler (La Loi de la nuit), Edward Norton (Au nom d'Anna, où il est pour la deuxième foi un rabbin) ressuscitent cet immense acteur, cette gueule d'un cinéma d'antan. En 2010, on l'aperçoit dans l'excellent The Ghost Writer de Roman Polanski et dans le raté Wall Street : L'argent ne dort jamais d'Oliver Stone.

Mais c'est en 2003 qu'Eli Wallach marquera les esprits. Il n'est pas crédité au générique de Mystic River. Mais le symbole est là: le bon, Clint Eastwood, dirige, enfin, le truand.

80 films au compteur. Souvent des rôles de salauds, de méchants, de vilains, avant qu'on ne lui propose des personnages plus empathiques. Une carrière théâtrale très dense et triomphale jusqu'aux années 60 (de George Bernard Shaw à Ionesco, dont il était un grand admirateur, en passant par Jean Anouilh). Une présence continuelle sur le petit écran. Il alternera des choix cinématographiques parfois médiocres avec des pièces de théâtre comme Le journal d'Anne Frank, qu'il joue avec sa femme Anne Jackson et leurs deux filles, et des téléfilms ou séries populaires (comme Urgences ou Nurse Jackie). Il avait raconté son parcours dans une autobiographie, Le bon, la brute et moi, publiée en 2005.

Le secret de sa longévité

Il n'a jamais eu de vocations particulières à devenir comédien. Mais il aimait jouer. Complexé par sa taille (1m70), mari fidèle (il venait de fêter ses 66 ans de mariage avec Anne Jackson!), homme discret, partenaire des plus grands (Brando, McQueen, Monroe, Pacino, Brynner, Fonda, Hepburn, Gable...)  il a été l'un des comédiens les plus respectés et reconnus de sa génération : Nommé Roi de Brooklyn au Welcome Back to Brooklyn Festival en 1998, Oscar d'honneur en 2011, British Award du meilleur espoir en 1957 , un Emmy Award en 1967...

Il aura tourné durant plus de 60 ans. Lors d'une avant-première hollywoodienne, pour un film où il avait comme partenaire Kate Winslet (The Holiday), son épouse ne voyait toujours pas ce ces jeunes et belles femmes lui trouvaient.

Un mélange de charisme, de dérision, d'humilité sans doute. L'Académie des Oscars, en lui décernant une statuette honorifique, soulignait son aspect caméléon, sa capacité à incarner des personnages radicalement différents sans effort, tout en marquant chacune de ses interprétations d'une empreinte marquante.

C'est plutôt dans sa dualité qu'il faut trouver le secret de son jeu. Juif ayant grandit dans un quartier italien (au point de jouer essentiellement des latins au cinéma), époux qui ne jouait jamais les maris de sa femme quand ils étaient partenaires sur les planches, il incarnait au théâtre des petits hommes, "irrités" et "incompris", tandis qu'au cinéma, il appréciait les rôles de "bad guy", pour leur complexité. Truand à vie, mais pas trop.