2011, dernier coup d’oeil dans le rétroviseur

Posté par redaction, le 31 décembre 2011

Pas de Top 10. Pas de Palmarès. Mais plutôt une liste de films qui nous semblent incontournables, ou essentiels, entre coups de coeur fédérateurs et passions individuelles.

Le cheval de Turin , Le Havre, Drive et Une séparation sont symboliques du cinéma que l'on a aimé et même adoré. Un cinéma d'auteurs qui marquent leur empreinte par un style, une envie de contourner les codes habituels, ou un désir de les maîtriser. Nous étions immergés dans les univers en noir et blanc ou aux couleurs vives, contemplatifs ou frénétiques, poétiques ou tragiques, humanistes ou ultra-violents. Le plaisir était sans limite.

Incendies, The Murderer, The Tree of Life, La piel que habito, Black Swan, J'ai rencontré le diable, Hors-Satan, Hanna, Pater, L'exercice de l'Etat, Le discours d'un roi, Attenberg, Insidious, We need to talk about Kevin, et dans un registre de blockbuster, La Planète des singes : les origines, nous ont séduits, divisés, réconciliés, captivés. La variété des styles rassure : le 7e art a encore cette force de nous surprendre, d'où qu'il vienne, quelque soit sa forme.

Et puis il y a les visages et les corps, les images et et les acteurs : Michael Fassbender mis à nu dans Shame ou tourmenté dans X-Men, Ryan Gosling dans tous ses films, Vincent Lindon dans tous ses films également, Jessica Chastain, révélation de l'année qui peut passer de Terrence Malick à La couleur des sentiments (sans doute le plus beau personnage du film), Joey Starr et un enfant qui pleure dans ses bras, Tintin rajeunit et jouant les Indiana Jones, Fabrice Luchini et ses espagnolades, Valérie Donzelli qui court dans les couloirs d'un hôpital, Philippe Torreton amaigri sur son lit d'hôpital, Deneuve et sa fille qui chantent sur un quai de gare, Owen Wilson se transformant en un Woody Allen amélioré physiquement, Kirsten Dunst et Charlotte Gainsbourg attendant la fin du monde dans un jardin danois, toutes les filles magnifiques de L'apollonide, Jafar Panahi regardant son miroir sur un petit écran, Sean Penn en Robert Smith, les femmes de Nadine Labaki qui dansent en allant au cimetière, l'enfant de Michael qui défie son agresseur, les ombres chinoises des Contes de la nuit, Cécile de France sur son vélo au bord d'une rivière, Angèle qui se perd dans les bras rassurants de Tony, Omar Sy qui danse sur du Kool & the Gang, James Franco, sans bras ou exhibant ses fesses, Jennifer Lawrence ramassant un bras dans un marais, Mel Gibson se sciant le bras, Rango jouant dans son aquarium, Kim Ki Duk le revenant,  les danseurs de Pina faisant la farandole sur une crête de colline, Miranda July s'essayant lamentablement à youtuber une chorégraphie, Nicole Kidman lisant une BD de celui qui a causé son malheur, l'ambigüe et attachant Tomboy, le grand père et son petit fils dans un cabane de Sibérie, Monamour, la famille d'Animal Kingdom, Micheline Presle et Maria de Medeiros se faisant leur cinéma, Hermione et Ron préférant s'embrasser que de combattre dans le final d'Harry PotterChristopher Plummer en vieil homo glissant vers la mort, le clown du cirque d'Iglesia, l'amour de jeunesse de deux adolescents chez Mia Hansen-Love, les sensuels Chico & Rita, les ados de Super 8 face à une catastrophe ferroviaire spectaculaire, les peintures préhistoriques en 3D par Herzog, le monologue d'un Kanak dans l'Ordre et la morale, le final de Poulet aux prunes, la troupe de Guédiguian autour d'une bonne table pour se réconcilier, Brad Pitt au volent de sa voiture écoutant le match à la radio, la beauté de Colorful, les jeunes femmes en petite tenue pour envoyer les vieux messieurs sur la lune de Méliès, incarné chez Scorsese par Ben Kingsley s'émerveillant de redécouvrir son joyau  ... et on en oublie.

Mais le cinéma a de la mémoire. Nos esprits n'oublient jamais les émotions qu'il procure. Espérons que 2012 sera aussi riche.

L’instant Court : Retour sur 10 films marquants de l’année 2011

Posté par kristofy, le 30 décembre 2011

Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après le court-métrage d’animation Noël au rabais, voici l’instant Court n° 61.

La fin d’année est par tradition le moment des bêtisiers et des bilans, et le blog Ecran Noir d’ailleurs condense ici mois par mois les principaux évènements de 2011. On évitera de se souvenir des pires films vus pour plutôt garder en mémoire les meilleurs films qui nous ont enthousiasmé. A noter que des titres peuvent trouver leur place d’ailleurs dans les deux catégories, comme par exemple Tree of life de Terrence Malick…

Difficile de ne retenir que dix films quand certaines semaines c’est plus d’une quinzaine de nouveaux films qui arrivent à l’affiche ! L'exercice est forcément subjectif, et voici un florilège (sans aucun ordre) qui cite à la fois des films parmi les plus remarqués de l'année, mais aussi d’autres qui ont réussi à surprendre.

Voila donc Retour sur 10 films marquants de l’année 2011, un instant court spécial avec un montage d’images de dix films qui ont compté en 2011. Black swan de Darren Aronofsky, Voir la mer de Patrice Leconte (son interview ici),  Balada triste de Alex de la Iglesia, J'ai rencontré le Diable de  Kim Jee-Woon, Attack the block de  Joe Cornish, Submarine de Richard Ayoade,  Melancholia de Lars Von Trier, La guerre est déclarée de Valérie Donzelli, Drive de Nicolas Winding Refn, The artist de Michel Hazanavicius (son interview ici).

Et vous, quel est votre top 10 ? Vous pouvez le proposer sur notre page facebook.

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film Retour sur 10 films marquants de l’année 2011.
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2011 – septembre : Michael Fassbender sacré à Venise

Posté par vincy, le 30 décembre 2011

10 septembre 2011. Il était doublement en compétition au Festival de Venise. Le lido n'en avait que pour sa moustache dans A Dangerous Method et son pénis (doublure or not doublure?) dans Shame. Michael Fassbender s'est imposé comme l'un des acteurs incontournables de ces dernières années. Venise le sacre avec son personnage d'addict au sexe.

Prix d'interprétation amplement justifié, attendu. Il était quelques semaines auparavant un Magneto fantastique dans X-Men : le commencement, gros succès international. Passé d'un super-héros traumatisé à Carl Jung psychanalysé par Cronenberg permet de toucher tous les publics et de marquer les esprits des cinéphiles. Dans Shame, sa mise à nu bouleverse autant qu'elle épate.

Tout le bilan 2011

Kusturica invite Huppert, Benicio del Toro, les Dardenne et le réalisateur d’Une séparation

Posté par vincy, le 30 décembre 2011

Belle affiche pour le 5e Festival international du film et de la musique de Küstendorf (Drvengrad), en Serbie. Créé par Emir Kusturica en 2008, le Festival s'offre cette année Isabelle Huppert, Benicio Del Toro, Jean-Pierre et Luc Dardenne et Asghar Farhadi, le réalisateur d'Une séparation (Ours d'or à Berlin). Le réalisateur double Palme d'or réside dans cette ville montagneuse de Serbie.

Par ailleurs, le Festival présentera Arirang de Kim Ki-duk et Il était une fois en Anatolie de Nuri Bilge Ceylan, respectivement primés par le prix Un certain regard et le Grand prix du jury au dernier festival de Cannes. les deux cinéastes seront honorés par des rétrospectives.

Le jury, présidé par l'actrice iranienne Leila Hatami (Une séparation), devra départager 20 films de jeunes réalisateurs en vue de décerner l'Oeuf en or. La compétition proposera des films venus du monde entier dont le français Moussa de Christophe Nanga-oly. Hors compétition, des films comme Poulet aux prunes et Corpo Celeste seront projetés, en plus d'une importante sélection de films nationaux.

Le 5e Festival international du film et de la musique de Küstendorf se déroulera du 17 au 23 janvier 2012. Il a la particularité de donner autant de place au cinéma qu'à la musique.

2011 – août : un record pour l’exposition Kubrick à la Cinémathèque

Posté par vincy, le 30 décembre 2011

31 juillet 2011. La Cinémathèque a exposé durant plus de 4 mois l'oeuvre du géant Stanley Kubrick. 140 000 visiteurs se sont déplacés pour admirer extraits, objets, photos de ses débuts, affiches, critiques (parfois dures), storyboards de films inaboutis, ... du cinéaste. Un record depuis que la Cinémathèque a emménagé à Bercy.

Car, si les salles de cinéma se remplissent de nouveau à partir de cet été 2011, les Musées attirent aussi de plus en plus de monde. Cette exposition unique, accompagnée de conférences, de livres et d'une rétrospective, étalée sur deux étages et 1000 m2, permettait de s'immerger dans les univers aussi variés que ceux de Shining, Lolita, Barry Lindon, Napoléon ou encore 2001.

En 2011, HAL a plutôt l'allure d'un réseau qui nous relire et nous asservit. En sortant de notre ordinateur pour aller au Musée, on se dit que l'Homme n'est pas perdu. Mais quelle fossé entre l'époque de Kubrick et la notre...

Tout le bilan 2011

César 2012 : 31 révélations (et non plus 32) en 90 secondes dans 400 salles

Posté par vincy, le 29 décembre 2011

Ils ne sont plus que 31. Une comédienne manque à l'appel dans la liste des jeunes interprètes sélectionnables pour les nominations du Meilleur espoir (masculin et féminin) des prochains César (voir la liste). Agathe Bonitzer (photo) a, en effet, été retirée de la liste car son film, Une bouteille à la mer, de Thierry Binisti. Et pour cause : le film ne sortira finalement que le 8 février prochain.

Pour soutenir le jeune cinéma français, les César, avec le partenariat de Chaumet, va présenter ces talents de demain à travers le projet "Révélations 2012" : un film de 90 secondes réalisé par le photographe Jean-Baptiste Mondino, qui sera diffusé dans plus de 400 salles de cinéma du 18 au 31 janvier 2012.

A cela s'ajoutera un coffret collector tiré à 400 exemplaires présentant les 31 comédiens à travers l'oeil du photographe.

Venise en crise (bis) : changement de tête

Posté par vincy, le 28 décembre 2011

Palais des Festivals de Venise

Le nouveau comité de direction de la Biennale de Venise n'a pas confirmé Marco Müller à la direction artistique de la Mostra du cinéma. Comme quoi le mérite ne paie pas. Alberto Barbera lui succédera (c'est un retour puisqu'il avait dirigé le Festival entre 1998 et 2002). Critique de cinéma, directeur du Musée national du cinéma à Turin depuis 7 ans, le vénérable Barbera (61 ans) fera un mandat de 4 ans. Il avait été membre du jury du Festival de Cannes en 2010.

La tache qui lui a été assignée sera rude : attirer des films de qualité, alors que Locarno s'empare du cinéma de demain et que Toronto, à peu près aux mêmes dates, prend une ampleur digne de Cannes et Berlin. Il devra aussi impliquer les "différentes manifestations artistiques liées au langage cinématographique". Venise a enflé ces dernières années, sous l'impulsion de Müller qui cherchait à couvrir toutes les formes de cinéma, sans forcément donner une cohérence et une visibilité à toutes ses sélections parallèles. Barbera devra également développer un marché du cinéma. Venise, contrairement à Berlin, Cannes, Locarno, Sundance, et Toronto, ne dispose pas de marché, longtemps délégué à Milan, désormais moribond.

Mais Venise a d'autres défis à surpasser : la concurrence du nouveau Festival de Rome, doté d'un budget conséquent, un financement fragile, des relations avec le pouvoirs vulnérables, l'absence d'un véritable centre névralgique dédié au Festival (la ville procède à un lifting" global des lieux du Festival) et surtout les contraintes mêmes de la ville (coûts élevés pour les accrédités). Tout cela contribue à une relative désaffection du monde du cinéma (professionnels, journalistes, ...).

Barbera aura à coeur de vouloir continuer l'oeuvre de celui qui a fait revenir Venise dans la cour des grands. Marco Müller a redonné à la Mostra une dimension artistique qui lui avait longtemps manqué. Huit belles années.

A croire que cela ne suffisait pas pour renouveler son mandat. Müller est en fait "coupable" de ne pas s'entendre avec le président de la Biennale (qui chapeaute tous les événements artistiques de la Cité des doges) et de d'avoir, parfois, été trop complaisant avec Berlusconi (qui est aussi producteur et distributeur de films). Berlusconi, avant de quitter le pouvoir, avait déjà tenté un coup de force en remplaçant le Président de la Biennale par un agent publicitaire qui lui était proche.

Cependant, le jeu de chaises musicales n'est pas terminé puisque Müller est pressenti pour aller diriger le Festival de Rome. De quoi réellement inquiéter Venise.

2011 – juillet : la fin triomphante d’Harry Potter

Posté par vincy, le 27 décembre 2011

Harry Potter et les Reliques de la Mort, 2e partie. Et en fait dernière partie du dernier film de la saga. Il aura tenu toutes ses promesses. Seul film de la franchise à avoir dépassé le milliard de $ de recettes dans le monde (champion de l'année, 3e recette historique après Avatar et Titanic). Excusez du peu. Plus importante recette de l'année aussi en Amérique du nord avec 381 millions de $. Il devient ainsi le film le plus fructueux de la série aux USA (de très loin), et la 13e recette du box office nord américain, entre Transformers 2 et Star Wars Episode III. En France, avec 6,5 millions de spectateurs, il est le 3e film le plus vu de l'année, et le 5e de la saga (et pas loin du Top 100 historique). Bref le magicien de la Warner a rempli toutes ses promesses. Les acteurs peuvent désormais grandir hors de Poudlard. Blockbuster de l'année, Harry Potter aura dominé la première décennie du XXe siècle, aux côtés de Batman, Le Seigneur des Anneaux et Pirate des Caraïbes.

Tout le bilan 2011

2011 – mai : un grand cru pour le Festival de Cannes

Posté par vincy, le 27 décembre 2011

11-22 mai 2011. Des scandales, des honneurs, des rumeurs mais surtout des films. Le 64e Festival de Cannes aura été un bon millésime. 9 films, toutes sélections confondues, ont dépassé les 700 000 entrées en France. Des cinéastes comme Von Trier, Morretti, les Dardenne, Guédiguian ou Kaurismäki ont connu l'un de leur plus gros succès en salles avec les oeuvres présentées cette année. Au niveau mondial, sept films ont récolté plus de 15 millions de $ de recettes. Et si l'on regarde les palmarès de fin d'année : les films cannois sont partout, y compris outre-Atlantique. Ainsi Drive, Polisse, The Artist, La Piel que habito, Melancholia, Habemus Papam, Minuit à Paris, Le gamin au vélo, The Tree of Life, Et maintenant on va où?, Les neiges du Kilimandjaro, L'exercice de l'Etat, Take Shelter et La guerre est déclarée sont omniprésents à l'esprit. Une diversité qui n'est pas entachée par quelques échecs ou déception.

Car il y a quelques zones d'ombre : la polémique autour des propos de Lars Von Trier, sanctionné, la sélection de la Quinzaine décevante, qui coûtera la place de son directeur, les jeux de pouvoir dans le Palais autour du fauteuil de Gilles Jacob, qui sera reconduit. mais surtout, "l'affaire DSK" survenue en plein premier week-end aura gâchée la médiatisation du Festival. Une première depuis 1968.

Mais il y a aussi eu de la lumière. Celles des Palmes pour Jean-Paul Belmondo et Bernardo Bertolucci, ou encore l'anniversaire de la Semaine de la Critique, plus en forme que jamais malgré ses 50 ans.

Tout le bilan 2011

2011 – avril : début du tournage d’Astérix 4

Posté par vincy, le 27 décembre 2011

1er avril 2011. Premier clap de tournage pour le nouvel Astérix, et ce n'est pas un poisson d'avril. L'une des productions les plus importantes pour l'année 2012 (17 octobre précisément, n'est-il pas?) se met sur les flots. Ce quatrième épisode a longtemps chercher son titre : God Save Britannia a laissé la place à Au service de sa majesté. Sa majesté n'est autre que Catherine Deneuve en Cordélia, Reine des Bretons. Elle retrouvera l'inusable Depardieu / Obélix, qui défraiera la chronique lors du tournage, à cause d'une pause pipi insolite dans un avion. Pour le reste, tout a été changé : producteurs, réalisateur (Laurent Tirard qui, après Le Petit Nicolas retrouve les mots de Goscinny), héros (Edouard Baer), seconds rôles (Luchini en césar va certainement affronter Deneuve, son ex-Potiche)... Ce mix de deux albums (Chez les Bretons et Les Normands) a coûté 50 millions d'euros, soit un tiers de moins que le précédent Astérix, qui n'avait pas convaincu le public, les ayant-droits et encore moins ses producteurs.

Tout le bilan 2011