L’instant Court : Week-end, réalisé par Andrew Haigh

Posté par kristofy, le 23 mars 2012

Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après le clip Time to dance avec l’acteur Jake Gyllenhaal, voici l’instant Court n° 71.

A l’automne dernier, le 22e Festival du film britannique de Dinard avait présenté en compétition le film Week-end qui y a d'ailleurs reçu la mention spéciale "La règle du jeu" décerné par un jury d'exploitants de salles.

Week-end sort enfin sur nos écrans ce mercredi 28 mars, et c’est le coup de cœur d'Ecran Noir parmi les (nombreuses) nouveautés à l’affiche la semaine prochaine.

Avant de découvrir dans quelques jours l'interview intégrale de son réalisateur, Andrew Haigh, voici une bande-annonce du film accompagnée des premières réactions du cinéaste lors de sa venue à Dinard.

Ecran Noir : Week-end est l’histoire d’une rencontre entre deux personnes qui s’aiment, mais il s’agit de deux hommes. Dans quelle mesure est-ce difficile de trouver des financiers et des acteurs prêts à s'investir dans ce type de projet ?

Andrew Haigh : Il est vrai que ça n’a pas été facile, ça a été même un peu difficile justement parce le sujet était une histoire d’amour entre deux hommes. Quand vous démarchez les gens avec ce genre de projet en expliquant qu’on veut le faire avec une certaine authenticité, on ressent de leur part comme une anxiété. Les interrogations qui arrivent sont du genre "quel va être le genre de public de ce film ?", et donc ça a été dur de réunir des fonds. Au début les gens ont un peu peur de s’engager sur un film comme ça, on a eu beaucoup de ‘non’ et de ‘peut-être’ comme réponses avant qu’on nous dise ‘oui’. Trouver des acteurs a été beaucoup plus simple en fait. On leur a simplement envoyé le scénario donc ils savaient ce qu’il en était, et les comédiens qui sont venus aux auditions étaient motivés. Trouver des financements et des distributeurs pour sortir le film a pris un peu de temps et la raison est la suivante : un film sur des homosexuels ne fait pas venir beaucoup de spectateurs.

EN : Quelles ont été les premières réactions autour du film ?

AH : Le film est sorti aux Etats-Unis durant l’été 2011, ensuite était prévue la sortie en Angleterre pour novembre, décembre pour l’Allemagne, mars pour la France. C’est un peu bizarre que le film ne soit pas sorti en premier dans notre pays l’Angleterre, en fait il est d’abord sorti aux Etats-Unis car le film avait été vu et remarqué dans des festivals et on a eu vite des propositions pour sa distribution, ce qui est plutôt bon signe. On a eu de très bonnes critiques. Pour un film à petit budget, on a eu la chance d’avoir eu une sortie dans une cinquantaine de villes américaines environ avec un très bon accueil, c’est mieux que ce qu’on aurait pensé.

EN : Dans le film, on remarque que les hétéros parlent facilement de leurs expériences sexuelles en public mais pas les gays. Pourquoi se sentent-ils gêné de le faire eux aussi ?

AH : C’est quelque chose de bizarre, aujourd’hui en 2011 on pourrait penser que les mentalités ont évolué sur ces questions d’identités sexuelles, mais en fait pas assez. Les choses ont certes changé par rapport à l’acceptation et l’intégration des différences et c’est vraiment mieux. Toutefois, dans un bar avec plein de monde, une personne ne se sent toujours pas à l’aise pour raconter une rencontre homosexuelle, tandis que les autres gens en majorité hétéros le font sans aucun problème de leur côté. Une personne homosexuelle ressent comme une pression sociale avec un poids du passé où il y avait discrimination, même si les personnes qui vous entourent sont très ouvertes d’esprit. Le film évoque d’ailleurs cette difficulté de se confier, même à des amis.

EN : Qu’est ce qui était le plus difficile à tourner entre les scène de sexe et celle de tendresse ?

AH : Ce sont les scènes de tendresse entre les deux personnages qui ont été les plus délicates. En fait, les scènes de sexe ont été assez faciles à faire, ce qu’on filmait restait plutôt soft, les acteurs le font et voila. Là, il s’agit surtout de savoir où placer la caméra et de comment cadrer. Pour les scènes de tendresse entre les deux hommes, il y avait beaucoup de dialogues et en plus des émotions à jouer. Ce sont ces différentes émotions qu’il faut obtenir de la manière la plus juste.

EN : Un des personnages note que la norme hétéro est partout à la télévision, dans les livres, dans les publicités, dans les films... Week-end veut-il aller à l’encontre de cette situation ?

AH : De manière très modeste, peut-être, il s’agit d’amener un peu d’homosexualité dans un environnement très hétérosexuel. C’est très bien de raconter des histoires où un prince rencontre une princesse, mais on peut aussi raconter une histoire où un prince rencontre un prince. Les choses mettent beaucoup de temps à évoluer, des dizaines d’années. Il faudrait que plus de gens s’engagent à raconter des histoires différentes.

Crédit photo : image modifiée d’après un extrait du film Week-End et portrait de Andrew Haigh à Dinard par kristofy

Le biopic sur Yves Montand en « work in progress »

Posté par vincy, le 23 mars 2012

Le Film français a confirmé aujourd'hui que Jean-Louis Livi produira bien un "biopic" sur Yves Montand. Le scénario définitif ne sera pas prêt avant 2 mois (juste à temps pour le marché du film de Cannes) mais le réalisateur est déjà choisi : Christophe Ruggia (Le gone du Chaâba, Dans la tourmente).

Avec un budget de 13 millions d'euros, le producteur a du déjà réduire ses ambitions : à l'origine, le film devait être un dyptique. L'histoire débutera en Italie dans les années 20 et s'achèvera en 1981, lors du concert de Montand au Metropolitan de New York, soit dix ans avant sa mort et quatre ans avec celle de Signoret. Le scénario s'articulera autour les femmes qui entouraient l'acteur-chanteur-militant (la mère, la soeur, Edith Piaf, Marilyn Monroe et Simone Signoret) mais il explorera également les rapports avec son frère, Julien.

Cela fait trois ans que Livi, neveu d'Yves Montand, travaille sur ce projet. Le film pourrait se tourner début 2013 pour une sortie prévue en 2014. Le scénario, écrit par le réalisateur, Pierre Trividic, et Patrick Rotman s'inspire du documentaire de Rotman, Ivo Livi, dit Yves Montand, diffusé en novembre dernier (et joli succès à l'audimat).

Yves Montand sera incarné par Thierry Neuvic (l'amant de Cécile de France dans Au-delà de Clint Eastwood) et Simone Signoret par Céline Salette (L'apollonide). Livi cherche une star hollywoodienne, comme Naomi Watts ou Scarlett Johansson, pour incarner Marilyn.

Cannes 2012 : les prétendants américains (nord et sud)

Posté par vincy, le 23 mars 2012

Cannes 2012. Chapitre 1 : les films qui pourraient venir sur la Croisette. Les Amériques pour commencer.

C'est le continent qui a le plus de sélectionnables quasi certains, avec notamment le film d'ouverture mais aussi la présence de Salles, Cronenberg et Dolan déjà dans les starting blocks. Malick demeure une incertitude fidèle à sa réputation. Et Quentin Tarantino ne semble pas avoir fini son film, Django Unchained. Même si on en rêve, Steven Spielberg ne prendra certainement pas le risque de présenter son Lincoln à l'occasion de ses 40 ans de carrière. La nouvelle génération est cependant très présente au profit des habitués. Certains seront sans doute promus en compétition, et tous ceux de Sundance peuvent espérer une belle place à Un certain regard.

Parmi les blockbusters (hors compétition), The Dictator, Men In Black III, Snow White and the Huntsman, Prometheus, Brave et L'âge de glace IV font figure d'événements éventuels.

- Wes Anderson (Moonrise Kingdom, avec Bruce Willis, Edward Norton, Bill Murray et Tilda Swinton), confirmé en film d'ouverture

- Paul Thomas Anderson (The Master, avec Amy Adams, Joaquin Pheonix, Philip Seymour Hoffman et Laura Dern)

- Derek Cianfrance (The Place Beyond the Plains, avec Ryan Gosling, Bradley Cooper et Eva Mendes)

- David Cronenberg (Cosmopolis, avec Robert Pattinson, Samantha Morton, Juliette Binoche et Paul Giamatti)

- Lee Daniels (The Paperboy, avec Zac Efron, John Cusack, Nicole Kidman et Matthew McConaughey)

- Xavier Dolan (Laurence Anyways, avec Nathalie Baye, Melvil Poupaud et Yves Jacques)

- Andrew Dominik (Killing Them Softly, avec Brad Pitt, James Gandolfini,  et Sam Shepard)

- Amat Escalante (Heli)

- Michel Gondry (The We and the I)

- James Gray (Lowlife, avec Jeremy Renner, Marion Cotillard et Joaquin Phoenix)

- Pablo Larrain (No, avec Gael Garcia Bernal)

- Ben Lewin (The Surrogate, avec Helen Hunt, John Hawkes et William H. Macy)

- Terrence Malick (film encore sans titre, avec Rachel McAdams, Rachel Weisz, Ben Affleck et Javier Berdem)

- Jeff Nichols (Mud, avec Reese Witherspoon, Matthew McConaughey, Michael Shannon et Sam Shepard)

- Carlos Reygadas (Post tenebras lux)

- David O. Russell (The Silver Linings Playbook, avec Jennifer Lawrence, Robert de Niro, Bradley Cooper et Chris Tucker)

- Walter Salles (Sur la route, avec Sam Riley, Garrett Hedlund, Kristen Stewart, Viggo Mortensen, Amy Adams et Alice Braga)

- Steven Soderbergh (Magic Mike, avec Channing Tatum, Matthew McConaughey, Alex Pettyfer et Matt Bomer)

- Olivier Stone (Savages, avec Taylor Kitsch, Emile Hitrsch et Blake Lively)

- Pablo Trapero (Elefante blanco, avec Jérémie Renier, Ricardo Darin et Martina Gusman)

- Robert B. Weide (Woody Allen : A documentary)

- Benh Zeitlin (Beasts of the Southern Wild)