Chez Léon coiffure : sur le divan d’un coiffeur

Posté par cynthia, le 15 avril 2012

Au salon de coiffure de Dominique Léon, il n'y a pas que les cheveux qui sont chouchoutés mais aussi les âmes du client.

De 2006 à nos jours, François Lunel filme les confidences de huit clients à leur coiffeur. C'est ainsi, qu'entre les permanentes, les brushings et les coups de ciseaux, nous rentrons dans l'intimité d'une veuve toujours amoureuse de son mari, une jeune femme qui tente de sortir de la précarité, un couple de retraités qui regrette le passé, un jeune étudiant en médecine pessimiste, une jeune fille mal dans sa peau, un homme d'une trentaine d'années à qui tout réussit, une femme sous traitement médicale qui vit à travers la présence de sa mère malade et enfin un enfant silencieux trop intimidé par les ciseaux pour se confier.

C'est face caméra que ces protagonistes se confient à cœur ouvert durant sept ans à leur coiffeur, devenu presque leur psychologue. Ce film/reportage dont les séquences s'enchaînent sans transition, sont remplis de souffrance, de joie et même de politique. Politique, d'ailleurs, qui est un réel fil conducteur pour l'évolution des personnages. Tombant dans les deux périodes des élections présidentielles, nous découvrons en 2007 une France, confiante puis en 2012, une France apeurée et indécise.

Ce véritable ballet musical orchestré par un François Lunel ému, nous montre une réelle relation entre le filmé et le spectateur. Ses plans extrêmement rapprochés créent une atmosphère où l'intimité n'est plus. Les personnages se cachent pour se montrer et se montrent pour se cacher, une sorte de paradoxe sous fond capillaire que François Lunel s'amuse à comparer à des nudistes, puisqu'eux-mêmes "se cachent pour pourvoir se montrer nus".

Du rire aux larmes, de l'intérêt à l'ennui, Chez Léon coiffure, c'est la vie d'une capitale française qui défile sous nos yeux. Attachant, émouvant, touchant, les personnages, tous différents mais haut en couleur, font de ce film, un entretien privée que l'on accepte de voir par voyeurisme ou curiosité.

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Chez Léon coiffure
documentaire de François Lunel
121 minutes

bande annonce par Filmtrailer.com

L’instant Court : toutes les émotions au cinéma ?

Posté par kristofy, le 15 avril 2012

Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après le screen-test de Marilyn Monroe pour le projet de film Cold shoulder, voici l’instant Court n° 74.

Le meilleur endroit où découvrir un film est bien évidement le fauteuil d’une salle de cinéma.  Le cinéma de quartier et la salle "art et essai" participent tout autant que les multiplexes à proposer une large sélection de nouveautés et aussi de film de patrimoine. Cependant ce sont vraiment les journées du mercredi avec une quinzaine de nouveaux titres qui rythment le choix des films proposés, avec surtout ceux qui ont le plus de potentiel commercial au détriment des autres.

Des films français comme Livide ou Mineurs 27 sont passés inaperçus, la situation est encore plus critique pour un film étranger tel que Aurora du Roumain Cristi Pulu avec sa durée de 3 heures… En France les plus importants exploitants (les groupes UGC, Gaumont, MK2) sont également parfois co-producteurs de films proposés en priorité dans leur circuit de salles. Force est de constater que diversité et rentabilité sont deux notions difficilement compatibles, des exemples ici.

Voici donc Plus de passion, plus d’émotions, une publicité institutionnelle pour un exploitant de salles de cinéma qui communique son nouveau slogan. On y voit un duo d’acteurs sur un tournage de film où on leur demande de jouer toutes les émotions possibles. Ce spot qui vante une volonté de proposer une sélection très éclectique de films a été mis en image par Emma Lucchini, déjà réalisatrice du film Sweet Valentine qui d'ailleurs a souffert de ne sortir que sur une combinaison réduite de copies...

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film Plus de passion, plus d’émotions.