Ronit Elkabetz s’est éteinte (1964-2016)

Posté par vincy, le 19 avril 2016, dans In memoriam, Personnalités, célébrités, stars.

L'actrice israélienne Ronit Elkabetz, sans aucun doute la plus connue des actrices du cinéma israélien à l'étranger, est décédée mardi matin à l'âge de 51 ans des suites d'un cancer, a indiqué son agent.

Actrice, mais aussi scénariste et réalisatrice, elle partageait son temps entre Israël et la France où elle avait joué notamment dans le film La Fille du RER d'André Téchiné, Cendres et sang de Fanny Ardant, Tête de turc de Pascal Elbé ou encore Les Mains libres de Brigitte Sy.

Elle avait réussi à incarner le cinéma israélien, avec exigence, audace, générosité, en jouant avec les cinéastes les plus réputés de son pays: Amos Gitai, Keren Yedaya, Eran Kolirin, ...

Elle coréalisé trois films avec son frère, Schlomi. Le dernier, Gett, le procès de Viviane Amsalem, présenté à Cannes, avait été nominé dans la catégorie film étranger pour les Golden Globes 2015. Auparavant, ils avaient tourné Prendre femme et Les Sept jours.

Un projet sur la Callas

Née en 1964 dans le sud d'Israël de parents juifs marocains d'origine modeste, la comédienne n'avait jamais pris de cours. Sa beauté ne laissait pas indifférent, tout comme sa voix aussi inoubliable que celle d'une Fanny Ardant, sa capacité à incarner la tragédie et les écorchées, et son jeu qui maintenait la bonne distance tout en explorant les nuances des drames qu'elle interprétait. Visage pâle, cheveux noirs et les yeux toujours soulignés de khôl, qui regarde de face, intensément. Elle aimait les femmes fortes ou larguées à la dérive, les émotions poignantes ou les sentiments excessifs. Fille d'émigrés juifs religieux du Sud du Maroc, elle a ainsi été prostituée, transsexuelle, femme libre, mère aimante. Ses propres films abordent la mémoire et le deuil. Et ses positions engagées politiquement la mettent du côté des critiques d'Israël. Elle revendiquait des films qui servaient l'émancipation des femmes, préférant la difficulté et le sang, déranger et choquer, plutôt que de jouer les premiers rôles de films populaires. Il y avait chez elle un air de Callas, de Sarah Bernhardt, de ces égéries méridionales qui sombrent dans la folie.

La Callas, justement, cette femme qui renaissait toujours de ses cendres, était l'objet de son prochain film, consacré à la dernière année de la vie de la cantatrice. Un film sur une femme qui refusait de mourir.

"Si le cinéma israélien est aussi riche, qu'on en voit autant tous les ans à Cannes, ça lui doit beaucoup", assure pour sa part à l'AFP Charles Tesson, délégué général de la Semaine de la critique, la sélection parallèle du Festival de Cannes dont Ronit Elkabetz avait présidé le jury l'an dernier

Elle a reçu plusieurs fois le prix de la meilleure actrices aux Ophirs (les Oscars israéliens) en plus de nombreux prix pour son interprétation dans différents festivals grâce à des films tels Mariage tardif, Mon trésor ou La visite de la fanfare.

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