Le César des lycéens, une très bonne idée

Posté par vincy, le 21 novembre 2018

cesarSi on doutait de l'utilité d'un César du public, qui ira cette année aux Tuche 3 (sauf surprise), on ne peut que louer la nouvelle initiative de l'Académie des Arts et Techniques du Cinéma de créer un César des lycéens. Sur le modèle du trentenaire Goncourt des lycéens, ce César est le résultat d'une association entre l'Académie et le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse.

Selon le communiqué, ce nouveau César des Lycéens "sera attribué par un corps électoral de 2 000 élèves de terminale des lycées généraux, technologiques et professionnels choisis par le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse."

De manière pratique, "les 7 films nommés au César 2019 du Meilleur Film seront projetés aux classes sélectionnées entre le 28 janvier 2019 et le 22 février 2019. La période du vote des lycéens sera identique au vote du second tour des membres de l’Académie : il commencera le vendredi 1er février et se clôturera le vendredi 22 février 2019 à 16h, quelques heures avant l’ouverture de la 44e Cérémonie des César."

Mais il faudra attendre le 25 février pour connaître le résultat et le 13 mars pour que le lauréat reçoive son prix à la Sorbonne.

Le Goncourt des lycéens est révélé et remis 10 jours après le Goncourt, par exemple. Le Goncourt des lycéens est devenu un prix de référence, l'un des plus prescripteurs pour les ventes, et l'un des plus révélateurs de talents.

3 bonnes raisons de voir ou revoir Le Départ de Jerzy Skolimowski

Posté par wyzman, le 21 novembre 2018

A nouveau visible dans les salles obscures en version restaurée, Le Départ est un film qui mérite que l’on s’y attarde. Voici pourquoi.

  1. L’histoire est géniale. Le spectateur suit les péripéties de Marc, un garçon coiffeur de 19 ans. Fan de voitures et désireux de participer au départ d’un rallye qui a lieu dans deux jours, il fait de son mieux pour trouver une solution à son énorme problème : il n’a pas de voiture. Présenté au dernier Festival de Cannes côté Cannes Classics, Le Départ ravit par la quête à laquelle on assiste. Car ici, peu importe de savoir si Marc finira la course premier. Ce qui passionne c’est bien évidemment tous les efforts et stratagèmes qu’il met en place pendant deux jours pour se dénicher une voiture ou gagner l’argent qui lui permettra de s’en acheter une. En somme, Le Départ illustre parfaitement la phrase de Penelope Riley : « Le plus important, ce n’est pas la destination, mais les mésaventures et les souvenirs que l’on crée le long du chemin. »
  2. La jeunesse est célébrée. Film belge réalisé par un cinéaste polonais avec une équipe majoritairement française, Le Départ aurait pu finir sa course dans l’esprit de quelques cinéphiles l’ayant vu au moment de sortie, en 1967. Mais c’était sans compter sur la ténacité de l’éditeur Malavida qui a redonné toute sa superbe au film. Plus qu’associé à la Nouvelle vague française, Le Départ impressionne par la fougue de ses deux personnages principaux (Marc et Michèle) qui forment un duo explosif. Le premier est obsédé par son rallye, impulsif et arrogant quand la seconde a le sens du sacrifice et n’hésite pas à se mettre nue pour lui. A la fois opposés et complémentaires, les deux personnages semblent représenter deux aspects importants de la jeunesse : l’envie d’aller vite et de tout faire pour ceux que l’on aime.
  3. Jean-Pierre Léaud est magnifique. Figure majeure de la Nouvelle vague, l’acteur passé par Les Quatre Cents Coups, Pierrot le fou, Masculin féminin et Baisers volés ne lâche rien dans Le Départ. Son regard est magnétique, ses poses puériles et ses injonctions hilarantes. Agaçant et touchant à la fois, le personnage de Marc lui va comme un gant. Outre un coup de poing qui, lui, est resté dans les annales, Jean-Pierre Léaud nous offre tout au long du Départ de véritables fous rires. Entre un travestissement, un goût prononcé pour les dérapages contrôlés et une gouaille sans pareille, on comprend mieux comment l’acteur aujourd’hui âgé de 74 ans pouvait faire chavire les coeurs.