Ce ne sera finalement pas Pathé. Pourtant le groupe français avait toutes les chances de reprendre Europacorp, le groupe de Luc Besson. Pathé avait déjà conclu un accord de distribution pour les trois films de la société qui étaient finalisés, dont le récent Anna de Luc Besson, et repris les multiplexes EuropaCorp.
En ce jour de fête national, l'ancien fleuron français, qui a déjà été pas mal déplumé suite au gouffre financier de Valérian, risque de passer sous pavillon américain l'année de ses 20 ans. En procédure de sauvegarde depuis le 13 mai, le groupe n'a plus d'autres choix que d'accepter l'offre de reprise du fonds d'investissement américain Vine Alternative Investments, l'un de ses créanciers. Selon le JDD, l’affaire s’est conclue le 3 juillet.
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Pathé était pourtant en négociations exclusives depuis la fin mai, mais le groupe de Jérôme Seydoux ne serait pas parvenu à trouver un accord avec Vine notamment sur la restructuration des dettes. Pour Pathé, la pilule est amère: le catalogue d'Europacorp était une pépite alléchante.Selon Jérôme Seydoux, dans Le Monde, c'est un choix de Luc Besson qui a préféré l'offre de Vine à un partenariat avec Pathé. C'est d'autant plus paradoxal que c'était Luc Besson qui était venu chercher Pathé.
Vine n'a plus qu'à devenir un actionnaire incontournable. Mais on ne connait pas encore la fin de l'histoire puisque Besson doit présenter cette nouvelle offre dans le cadre d'un plan de sauvegarde au tribunal de commerce de Bobigny, qui avait donné six mois au groupe pour restructurer sa dette. Avec 340 millions d'euros de déficit cumulé depuis quatre ans et une dette de 140M€, il est encore possible qu'Europacorp disparaisse d'ici la fin de l'année si le tribunal rejette ce nouveau plan de sauvetage. Or, les comptes ne sont pas au beau fixe puisque et un film Anna ne devrait pas rentrer dans ses frais avec un box office qui risque de ne pas aller au dessus des 25M$ dans le monde.
Vine, deuxième partenaire financier d'Europacorp, apparait finalement comme la seule issue de secours possible pour que Luc Besson reste relativement indépendant. C'est sans doute là son choix: conserver un peu le pouvoir d'une société autrefois flamboyante.