Europacorp pourrait être cédé à un fonds d’investissement américain

Posté par vincy, le 14 juillet 2019

Ce ne sera finalement pas Pathé. Pourtant le groupe français avait toutes les chances de reprendre Europacorp, le groupe de Luc Besson. Pathé avait déjà conclu un accord de distribution pour les trois films de la société qui étaient finalisés, dont le récent Anna de Luc Besson, et repris les multiplexes EuropaCorp.

En ce jour de fête national, l'ancien fleuron français, qui a déjà été pas mal déplumé suite au gouffre financier de Valérian, risque de passer sous pavillon américain l'année de ses 20 ans. En procédure de sauvegarde depuis le 13 mai, le groupe n'a plus d'autres choix que d'accepter l'offre de reprise du fonds d'investissement américain Vine Alternative Investments, l'un de ses créanciers. Selon le JDD, l’affaire s’est conclue le 3 juillet.

Lire aussi: EuropaCorp, le studio de Luc Besson, s’approche de la faillite

Pathé était pourtant en négociations exclusives depuis la fin mai, mais le groupe de Jérôme Seydoux ne serait pas parvenu à trouver un accord avec Vine notamment sur la restructuration des dettes. Pour Pathé, la pilule est amère: le catalogue d'Europacorp était une pépite alléchante.Selon Jérôme Seydoux, dans Le Monde, c'est un choix de Luc Besson qui a préféré l'offre de Vine à un partenariat avec Pathé. C'est d'autant plus paradoxal que c'était Luc Besson qui était venu chercher Pathé.

Vine n'a plus qu'à devenir un actionnaire incontournable. Mais on ne connait pas encore la fin de l'histoire puisque Besson doit présenter cette nouvelle offre dans le cadre d'un plan de sauvegarde au tribunal de commerce de Bobigny, qui avait donné six mois au groupe pour restructurer sa dette. Avec 340 millions d'euros de déficit cumulé depuis quatre ans et une dette de 140M€, il est encore possible qu'Europacorp disparaisse d'ici la fin de l'année si le tribunal rejette ce nouveau plan de sauvetage. Or, les comptes ne sont pas au beau fixe puisque et un film Anna ne devrait pas rentrer dans ses frais avec un box office qui risque de ne pas aller au dessus des 25M$ dans le monde.

Vine, deuxième partenaire financier d'Europacorp, apparait finalement comme la seule issue de secours possible pour que Luc Besson reste relativement indépendant. C'est sans doute là son choix: conserver un peu le pouvoir d'une société autrefois flamboyante.

EuropaCorp, le studio de Luc Besson, s’approche de la faillite

Posté par vincy, le 14 mai 2019

Valérian aura finalement eu la peau du studio de Luc Besson. Son budget de près de 200M€ a plombé depuis deux ans sa société EuropaCorp, autrefois modèle d'un cinéma européen exportable jusqu'aux Etats-Unis avec des thrillers d'action en langue anglaise. Un jugement du Tribunal de commerce de Bobigny, lundi 13 mai, a ouvert une procédure de sauvegarde à l’égard d’EuropaCorp SA pour une durée initiale de six mois.

Lire aussi: L’Empire de Luc Besson vacille

Ce n'est pas la faillite mais on n'en est pas loin. Pour EuropaCorp, il s'agit d'avoir le temps d'assainir la situation financière en restructurant sa dette et son capital, tout en poursuivant son activité.

Avec de lourdes pertes et un chiffre d'affaires en forte baisse, le groupe ne parvient plus à réduire son déficit. Sa cotation à la bourse de Paris a été suspendue durant une semaine.

Triste anniversaire pour cette société créée il y a 20 ans. Depuis le désastre financier de Valérian et les mille planètes, réalisé par Luc Besson, le groupe a cédé plusieurs de ses bijoux: les multiplexes (vendus à Gaumont-Pathé), le pôle audiovisuel (acquis par Mediawan), puis le catalogue de Roissy films (repris par Gaumont en mars dernier). Sans oublier sa Cité du cinéma (et les studios qui vont avec) en difficulté: l'école de cinéma a d'ailleurs fermé à la rentrée dernière.

Si EuropaCorp peut se targuer d'avoir produit 8 des 20 plus gros succès au box office mondial depuis 2000, avec en tête Lucy, de Luc Besson, et la trilogie Taken, le semi-succès international de Taxi 5 et l'échec de Kursk n'ont pas permis au producteur-distributeur de se renflouer. Au point d'arrêter la distribution, désormais confiée au partenaire Pathé comme c'est le cas de Nous ne finirons pas ensemble de Guillaume Canet, qui a attiré 2 millions de spectateurs en deux semaines ou du prochain film de Luc Besson, Anna, prévu dans les salles le 10 juillet prochain. Aucun autre film n'est confirmé parmi les projets du côté de la production.

Les films français les plus rentables en salles en 2018

Posté par redaction, le 28 février 2019

Chaque année, Le film français établit une liste des films quo ont le mieux amortis leur budget de production grâce à leurs recettes (hors taxes et commission exploitant) en salles. Autrement dit, la performance se situe au dessus de 25% en taux d'amortissement, sans calculer précisément ce que le film a rapporté aux producteurs. 38 films (majoritairement français) ont dépassé ce seuil.

Les cinq premiers

L'amour flou, premier de Romane Bohringer et Philippe Rebbot (195000 spectateurs), domine le classement devant Les Tuche 3, plus gros succès de l'année avec 5,7 millions d'entrées, Tout le monde debout (2,4 millions de spectateurs), Mademoiselle de Jonquières (825000 entrées) et Le Grand bain (4,25 millions de spectateurs). Soit trois films au dessus de 10M€ de budget, un film du milieu à 3,6M€ et un film indépendant à 440000€. Que ce soit le film le moins cher des 35 films les plus rentables qui soit finalement le plus profitable ne peut que réjouir. Mais c'est un peu l'arbre qui cache le désert. Si on prend les petits budgets (moins de 2M€), on retrouve deux autres films dans le Top 40: Sofia de Meryem Benm'Barek et Retour à Bollène de Saïd Hamich.

Les comédies reines

Les Tuche 3 (2e), Tout le monde debout (3e), Le grand bain (5e), La ch'tite famille (6e), Le jeu (7e), Taxi 5 (8e), Les vieux fourneaux (10e), Neuilly sa mère, sa mère (11e): la comédie est bankable indéniablement, qu'elle coût 5-6 millions d'euros ou 18-26 millions d'euros. Même des films comme Les déguns, Alad'2, Ma reum ou Larguées tirent leur épingle du jeu en se classant dans les 25 premiers. Le rire reste une valeur sûre. Les Tuche 3 en sont la preuve: chaque épisode est de plus en plus rentable. Cela explique sans doute aussi pourquoi c'est dans ce genre que les investissements sont les plus massifs: 7,2M€ pour Neuilly, 8M€ pour Le jeu, 10M€ pour Tout le monde debout, 13M€ pour Les Tuche 3, 19M€ pour Le grand bain, 20M€ pour Taxi 5, 27M€ pour La ch'tite famille. Et en plus ils fédéreront un large public lors des diffusions et rediffusions télévisées.

Les autres bonnes performances

Outre Mademoiselle de Joncquières qui surprend à un tel niveau, plusieurs films, dramatiques ou animés, familiaux ou plébiscités par la critique, ont réussi à limiter les risques financiers. C'est le cas de Première année (9e), Sauver ou périr (12e), Belle et Sébastien 3 (14e, et l'un des gros budgets de l'année), Jusqu'à la garde (17e), I feel good (18e), Pupille (20e), Les chatouilles (25e), En liberté (27e)...  Côté animation, l'un des plus gros budgets tous genres confondus, Astérix - le secret de la potion magique (33,7M€) s'est avéré rentable (et peut compter sur son exportation) grâce à ses 3,8 millions d'entrées (il finit 24e), devançant Dilili à Paris (28e). Les films du milieu s'en sortent finalement plutôt bien, dès lors qu'ils dépassent les 500000 spectateurs.

Les fiascos

Il y a deux sortes de flops: les gros budgets qui n'ont pas trouvé leur public. C'est le cas notamment de Croc-blanc et Rémi sans famille, deux adaptations familiales de classiques littéraires, qui peuvent cependant être moins désastreuses avec leurs résultats à l'export, tout comme Les Frères Sisters (35M€) ou Dans la brume (11M€). Le flic de Belleville avec Omar Sy (15M€), L'Empereur de Paris avec Vincent Cassel (22M€), Gaston Lagaffe (19M€), Un peuple et son roi (17M€), Les aventures de Spirou et Fantasio (16M€), L'extraordinaire voyage du Fakir (11,5M€) sont les gros échecs de l'année 2018.

Il y aussi ceux qui, sans avoir coûté trop chers (3-5M€), ont été des bides avec moins de 200000 spectateurs: Volontaire, Abdel et la comtesse, Gaspard va au mariagen, Frères ennemis, Comment tuer sa mère, Razzia, ... Le bas du tableau comprend aussi les films de Samuel Benchetrit, Guillaume Nicloux, Eva Husson, Mia Jansen-Love, Diane Kurys, Mahamat Saleh-Haroun, Patricia Mazuy, Abdellatif Kechiche et Yann Gonzalez.

Mais le cancre c'est Braqueurs d'élite de Steven Quale, production Europacorp, qui avec 47000 entrées pour 66,2M€ est bon dernier du classement.

L’Empire de Luc Besson vacille

Posté par vincy, le 7 décembre 2018

Ça commencé l'an dernier avec Valerian. Si le film a quand même rapporté 225M$ (pour un budget hors-marketing de 175M$), il a sérieusement fragilisé le colosse EuropaCorp. Déjà, l'empire de Luc Besson montrait quelques failles, avec des filiales pas rentables, l'école de cinéma qui, finalement, a fermé... Et puis cette année, dans un pays où #MeToo n'a pas conduit à des scandales fracassants, Luc Besson a encaissé plusieurs plaintes pour viols, agressions sexuelles ou harcèlement, depuis le printemps et encore tout récemment, fin novembre. Autant dire qu'aucun studio américain ne va l'aider à financer ses films.

Mauvais karma

Les finances dans le rouge (83 millions d'euros de pertes pour le dernier exercice, une dette aux alentours de 230M€), une image fortement dégradée de l'homme le plus puissant du cinéma français, plusieurs flops depuis deux ans, à l'exception de Taxi 5 en avril, une Cité du cinéma pas rentable, des licenciements répétés: tout a contribué au démantèlement qui a débuté avec la cession des salles de cinéma il y a deux ans et qui s'est poursuivi hier avec l'annonce de la fermeture de sa filiale de distribution après 17 ans de belles ambitions, alliant les films de Canet et Améris, de Mihaileanu et Tommy Lee Jones, de Malick et Gondry.

Et deux films importants au programme pour 2019: Nous finirons ensemble, la suite des Petits Mouchoirs, de Guillaume Canet, prévu pour le 1er mai, et Anna, le nouveau film de Luc Besson, avec Helen Mirren, Sasha Luss, Cillian Murphy et Luke Evans, dont le tournage a été reporté du 2 janvier au 27 mars.

Désormais, les films produits et coproduits par Europacorp seront distribués par Pathé (au moins pour les trois prochaines années). Ce contrat exclusif permettra à Pathé de distribuer le Canet et le Besson.

Cure d'amaigrissement

On comprend vite que c'était le moment de vendre: car en dehors de ces deux films, EuropaCorp n'a aucun autre projet dans les tuyaux actuellement, quand à une époque pas si lointaine, une dizaine de projets étaient sur le feu chaque année. Pas de quoi faire vivre une filiale de distribution, et de quoi s'inquiéter pour la partie production.

Et ce n'est pas terminé côté vente des bijoux de famille, puisque la société est en négociations exclusives avec Gaumont pour vendre le catalogue de plus de 500 titres de Roissy films, acquis en 2008, et qui comprend L'Avventura, La Grande Bouffe, La Guerre du feu, Les Ripoux...

Netflix se rapproche de Luc Besson pour atteindre EuropaCorp

Posté par wyzman, le 30 janvier 2018

Il y a quelques minutes seulement, le très sérieux magazine américain Variety a révélé que des négociations étaient en cours entre le réalisateur français et le géant américain du streaming. Ces négociations concerneraient directement EuropaCorp, le studio de production co-fondé par Luc Besson en 1992.

Partenariat ou rachat ?

D'après le média, Netflix souhaiterait conclure un accord avec Luc Besson pour qu'il réalise et produise plusieurs films au budget avoisinant les 30 millions de dollars (chacun). Et EuropaCorp dans tout ça ? Le studio est loin d'être mis de côté puisque le service de streaming aimerait trouverait un accord avec les cadres de celui-ci afin de s'offrir leur catalogue estimé à 150 millions d'euros. Pour rappel, le catalogue d'EuropaCorp compte en son sein les franchises Taken, Taxi, Le Transporteur mais également Arthur et les Minimoys.

Si des discussions concernant un partenariat avaient d'abord été engagées l'an dernier, celles-ci ont vite changé dès lors que Netflix a pris conscience du potentiel du catalogue en question. Comme le remarque la journaliste Elsa Keslassy : "l'acquisition des droits sur les célèbres franchises de Besson permettrait à Netflix de nourrir son canal avec des adaptations télévisuelles et cinématographiques qui ont un attrait mondial. Besson rejoindra une flopée de réalisateurs, notamment Martin Scorsese et Damien Chazelle, qui ont commencé à travailler avec Netflix".

Construit sur un modèle simple (grosse vente à l'international et partenariat avec des distributeurs indépendants), EuropaCorp ne parvient toujours pas à se sortir de l'eau depuis l'échec critique et commercial de Valerian. En septembre dernier, sa dette était estimée à 230 millions d'euros tandis que la société a perdu 60% de sa valeur en bourse depuis la sortie du blockbuster le plus cher de l'histoire du cinéma français. Bien que le magnat tunisien Tarak Ben Ammar et le studio Lionsgate soient très intéressés par le rachat d'EuropaCorp, Netflix pourrait bien remporter la partie, devenant ainsi l'un des plus grands, voire le plus grand fournisseur de films français dans le monde.

Edito: Le grand blues

Posté par redaction, le 18 janvier 2018

Paraît que lundi c'était le jour le plus déprimant de l'année. Le Blue Monday. Le grand blues est aussi du côté de l'auteur du Grand bleu. Enfin presque, car Luc Besson a quand même touché 4,44 millions d'euros pour Valerian et la cité des mille planètes (4 millions d'entrées en France, 2e film français le plus vu donc, près de 29 millions d'entrées dans le monde). C'est donc logiquement le réalisateur le mieux payé en France, devant Dany Boon (3,5 millions d'euros), Guillaume Canet (2,5 millions d'euros), Christian Duguay  et Alain Chabat (1, 26 million d'euros), et Olivier Marchal (1 million d'euros), selon Cinéfinances.info.

EuropaCorp est ainsi le producteur et l'exportateur le plus actif à l'international. Le chiffre d'affaire a été boosté grâce au film de science-fiction du cinéaste.

Et pourtant le "champion" va mal. Le groupe va d'ailleurs supprimer 22 emplois sur 79. Besson est le professionnel le plus riche du cinéma français, mais sa société est déficitaire et un tiers des effectifs va se retrouver à Pôle Emploi. On veut pas être "populiste" mais...

Depuis quelques semaines, EuropaCorp vend aussi les bijoux de la couronne. L'activité de production de séries en France et en Europe a été cédée (et finalement reprise cette semaine par Mediawan, la société de Matthieu Pigasse, Xavier Niel et Pierre-Antoine Capton), tout comme le catalogue d’édition musicale et son activité d'exploitant.

La société veut désormais se concentrer sur ses franchises existantes et se recentrer sur ce qu'elle sait faire: des thrillers et des films d’action à moins de 30M$. Car, or Valerian, son programme, assez varié, n'a pas cartonné en France (2,3 millions d'entrées avec six films et aucun millionnaire).

Son gros coup cette année sera Taxi 5, assurément, diminuant ainsi l'exposition et le risque pour la 3e saison de Taken, Kursk de Thomas Vinterberg, Eva de Benoît Jacquot ou encore The Old Man and the Gun de David Lowery.

Ne nous réjouissons surtout pas de la mauvaise santé d'Europacorp : ce n'est pas une bonne nouvelle pour le secteur en France, de par son poids international qui assure l'essentiel de nos exportations cinématographiques. Luc Besson n'a pas d'autres choix que de reprendre la barre du navire. Au point de concentrer sans doute trop d'activités. Il est désormais P-DG de la société depuis la non reconduction du précédent, le 3e depuis 2008. Le cinéaste prévoit un long métrage (Anna, avec Sasha Luss, Helen Mirren et Luke Evans) et développe la série The French Detective dont il réalisera le pilote, adaptation des aventures de Luc Moncrief imaginées par James Patterson, avec Jean Dujardin dans le rôle principal pour la chaîne ABC.

C'était sans doute une "blue week" pour Luc Besson.

Helen Mirren, Luke Evans, Cillian Murphy au casting du prochain Luc Besson

Posté par wyzman, le 10 octobre 2017

Luc Besson repart au combat. Après l'échec mondial de Valerian (224M$ amassés pour un budget de production estimé à 177M$), le scénariste, réalisateur et producteur de Lucy vient de dévoiler quel serait son prochain projet. Et une chose est sûre, il compte bien se rabibocher avec les critiques américaines. Pour son prochain film d'action intitulé Anna, le fondateur d'EuropaCorp a décidé de faire appel à la crème de la crème, soit l'actrice oscarisée pour son rôle dans The Queen Helen Mirren, la star de La Belle et la Bête Luke Evans et le favori de Christopher Nolan Cillian Murphy. Ils seront épaulés par Sasha Luss, la mannequin russe déjà aperçue dans Valerian.

Comme le rapporte très justement Variety, le tournage d'Anna devrait débuter le mois prochain et EuropaCorp en assurera la production. Quant à la distribution, pour ce qui est des Etats-Unis, c'est Summit Entertainment qui s'en occupera. L'an dernier, la société s'est occupée d'Insaisissables 2 et de Divergente 3. Enthousiasmé par ce nouveau projet, Jason Constantine, le directeur des qacquisitions de Lionsgate, la maison-mère de Summit Entertainment a déjà déclaré : "Luc [Besson] est un réalisateur visionnaire avec qui nous sommes fiers de poursuivre notre collaboration de longue date."

Assassiné par la presse américaine au moment de la sortie de Valerian, Luc Besson a la pression. S'il veut qu'EuropaCorp se remette sur pied, Anna doit être un carton. En effet, malgré ses 3,9 millions d'entrées en France, l'échec de son dernier film a sensiblement fragilisé l'équilibre financier de sa société de production. Comme le rappelait Capital le mois dernier, le blockbuster est loin d'avoir atteint son point de rentabilité. Aucune date de sortie concernant Anna n'a été communiquée pour le moment.

Thomas Vinterberg, Matthias Schoenaerts, Colin Firth et Léa Seydoux à bord du Koursk

Posté par vincy, le 8 février 2017

Thomas Vinterberg, actuellement en salles avec son film La communauté, embarque Matthias Schoenaerts (qui avait déjà joué pour le cinéaste danois dans Loin de la foule déchaînée), Colin Firth et Léa Seydoux dans son prochain film, Kursk.

L'adaptation du roman de Robert Moore, A Time To Die: The Kursk Disaster, non traduit en France et publié en 2002, a été écrite par Robert Rodat (Il faut sauver le Soldat Ryan, The Patriot, Thor: Le monde des ténèbres). Le livre raconte la véritable histoire du naufrage du sous-marin nucléaire russe Kursk. "Tandis qu’à bord du navire endommagé les marins se débattent pour survivre, au sol, leurs familles luttent désespérément contre les blocages politiques qui ne cessent de compromettre l’espoir de les sauver" explique le pitch de la production.

Le tournage de cette coproduction Via Est-Belga Productions-EuropaCorp débutera le 18 avril.

Le K-141 « Koursk » est un sous-marin nucléaire lanceur de missiles de croisière russe mis en service en 1994. Il a sombré le 12 août 2000 avec ses 118 hommes d'équipage, à la suite d'une série d'explosions à son bord.

Les cinémas Gaumont Pathé à La Villette, Aéroville et La Joliette

Posté par vincy, le 17 décembre 2016

Situé dans le tout nouveau centre commercial Vill’Up, le cinéma Pathé La Villette a ouvert ses portes le mercredi 14 décembre. Il est en concurrence directe avec Etoile Les Lilas, les MK2 Quai de Seine et Quai de Loire et l'UGC Ciné Cité 19. Il s’agit du plus grand cinéma du nord-est parisien avec 16 salles ultramodernes et 2 900 fauteuils. L'ouverture était prévue en 2015 mais un incendie a retardé l'inauguration du centre commercial d'un an.

Il abrite aussi la toute première salle IMAX dans un cinéma à Paris intra-muros, et la deuxième après la Géode, située à quelques mètres.

"Le nouveau cinéma a été conçu pour offrir aux spectateurs un confort de projection optimal : 1,10 mètre d’espacement entre chaque rangée, des fauteuils club dans toutes les salles, des fauteuils duo pour se lover à deux" et "les spectateurs peuvent en outre réserver à l’avance leur fauteuil grâce au placement numéroté" explique le communiqué du groupe.

Situé au cœur du 5 ème musée de France, dans la quatrième travée de la Cité des Sciences et de l’Industrie, le Pathé La Villette, est le 5e complexe cinématographique ouvert à Paris en 3 ans après le Pathé Beaugrenelle, Les Fauvettes, le Gaumont Convention et le Gaumont Alésia. Il vise 700 000 entrées en 2016 et 1 million à terme.

Près de trois mois après le début de leurs négociations exclusives, les Cinémas Gaumont Pathé ont par ailleurs signé l'accord avec EuropaCorp, pour reprendre l’activité d’exploitation cinématographique de la société de Luc Besson (lire notre actualité du 5 octobre) qui comprend le multiplexe d’Aéroville à Tremblay-en-France, près de l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle et le projet de multiplexe La Joliette à Marseille.

Les Cinémas Gaumont Pathé exploitent 110 cinémas pour un total de 1 051 écrans et totalisent 64,5 millions d’entrées en Europe. Le cinéma d’Aéroville est un multiplexe de 12 salles et 2380 fauteuils qui a totalisé 712 000 entrées en 2015. Le projet de cinéma de La Joliette abritera 14 salles et 2 800 fauteuils sur le site d’activité de La Joliette à Marseille.

Quand la Chine croque Hollywood

Posté par vincy, le 30 octobre 2016

La tentation chinoise d'Hollywood est de plus en plus palpable: les studios se battent pour avoir un pied dans l'Empire du milieu, soit en créant des structures de production comme DreamWorks Animation (DreamWorks Oriental), soit en y bâtissant des parcs d'attraction (Disneyland à Shanghai). Même les stars s'y mettent. La grosse production de fin d'année, réalisée par Zhang Yimou, La Grande muraille, a pour tête d'affiche Matt Damon. Le blockbuster est avant tout ciblé pour être un carton en Asie.

Il n'y a rien de surprenant à tout ça: la Chine est déjà le 2e plus gros marché en fréquentation et en recettes dans le monde. Il devrait même être le premier marché dès 2018, avec un box office en forte croissance chaque année.

Depuis un mois, Hollywood se laisse dévorer par le dragon chinois. Il y a trente ans, le Japon avait tenté de conquérir l'industrie du divertissement américain (Sony en reste la plus belle preuve), suscitant à l'époque une "nippophobie". Là, rien de tel: les Chinois sont accueillis à bras ouverts.

Mondialisation

Ainsi Stan Lee, la légende des Comics, a décidé, avec Sharad Devarajan, de lancer un nouveau superhéros, Monkey Master, pour une coproduction sino-indienne. Ce gros budget en prises de vues réelles ciblera le marché chinois en priorité mais le casting international vise à le rendre rentable à l'export également. D'autant que l'histoire se passera entre la Chine et l'Inde, entre les temps anciens et les temps modernes. La figure du singe guerrier est populaire dans les mythologies des deux grands pays. Le tournage (en anglais) devrait commencer dans un an, avec un réalisateur occidental. Un pur produit mondialisé.

Wonder Wanda

Car c'est bien de mondialisation dont il s'agit. L'un des mastodontes chinois les plus conquérants est le conglomérat géant Dalian Wanda Group. Wanda a racheté en janvier le studio hollywoodien Legendary Entertainment à qui l'on doit Jurassic World et Godzilla (et autres films de ce genre chez Universal), pour 3,5 milliards de dollars. En septembre, après avoir échoué à prendre 49% de Paramount, le groupe chinois s'est s'associé avec Sony Pictures pour co-produire des films (notamment des blockbusters coûteux). Pour Sony, c'est aussi l'opportunité d'avoir un accès direct au marché chinois en se reposant sur les moyens de marketing et de distribution de son nouveau partenaire. Wanda a en plus des actions dans certaines franchises de la Paramount, notamment Transformers, 75% des parts du réseau de multiplexes nord-américains AMC, le circuit Hoyt's en Australie, le portail web dédié au cinéma en Chine Mtime ou encore Dick Clark productions, producteur historique de la TV aux Etats-Unis (notamment des Golden Globe Awards)... Le groupe possède déjà  le plus grand circuit de cinémas en Chine (avec un écran sur cinq au total) et un deal avec Imax pour de nouvelles salles. Et ses ambitions ne s'arrêtent pas là puisque le patron du groupe, Wang Jianlin drague les producteurs américains pour qu'ils viennent tourner dans le futur complexe Qingdao Movie Metropolis (plateaux de tournages, post-production, équipements techniques, décors...), en offrant un rabais fiscal de 40% et des charges salariales défiant toute concurrence. Lionsgate, qui a un partenariat avec China Media Capital, s'est déjà dit intéressé et Digital Domain étudie actuellement la possibilité d'installer une filiale pour les effets numériques. Pacific Rim 2 et la suite de Godzilla seront tournés en partie là bas.

La Chine investit aussi à Hollywood dans des propriétés et des terrains. Wang Jianlin peut se le permettre: le chinois le plus riche de la planète pèse 32 milliards de dollars.  Et cela n'émeut plus personne. Les politiques considèrent que c'est juste du business.

Aussi n'y a t-il plus de complexe à traverser le Pacifique. Joe Johnston vient de confirmer qu'il réaliserait un film de Science-Fiction de 100M$, Starfall, dans les studios de Qingdao, coproduit par Lionsgate et Wanda. Le film se déroule dans une station spatiale. Le réalisateur de Captain America, Jurassic Park III et Jumanji est l'une des grosses prises du moment mais pas la seule.

L'Empire du Soleil

Alpha Animation a recruté l'ancien directeur de la stratégie de DreamWorks Animation pour superviser la production de ses films en Chine. Alpha est notamment réputé pour avoir coproduit The Mermaid, le recordman du box office chinois. Le film a rapporté 553M$ dans le monde (dont 526 en Chine), soit le 9e succès de l'année, devant le dernier X-Men ou Kung-Fu Panda 3. Et le groupe Alpha est aussi partenaire de New Regency, et a notamment investit dans The Revenant et Assassins Creed.

Autre géant chinois: Alibaba. Le groupe du milliardaire chinois Jack Ma va investir dans la société historique de Steven Spielberg, Amblin Entertainment, pour coproduire des films à destination du marché chinois. Alibaba Pictures, la branche cinéma du "Amazon" chinois va prendre 20% du capital d'Amblin Partners, ce qui inclut les studios DreamWorks. "Au niveau humain, nous partageons les mêmes valeurs en Orient et en Occident. Nous apporterons plus de Chine à l'Amérique et plus d'Amérique en Chine", a commenté Steven Spielberg.Ou comment se payer un passe-droit vers les salles chinoises. Car pour les producteurs américains, l'équation est simple: sans partenaires chinois, leurs films doivent être validés par le ministère chinois et seuls un certain nombre ont l'autorisation de sortir chaque année. Avec un pourcentage chinois dans leur ADN? les films ne sont plus soumis qu'à la censure classique (sexe, drogue, politique) et contournent la règle des quotas. Iron Man 3 ou Le Dernier loup en ont bénéficié. Pour Spielberg, c'est aussi toute la galaxie d'Alibaba qui s'offre à ses films: site de vidéos en streaming Youku Tudou, plateformes de vente où peuvent être achetés billets et produits dérivés.

Cheval de Troie?

Forcément, cela commence à déranger un pays comme les USA, soucieux de leur "soft power" comme de leur indépendance et de leur puissance cinématographique: seize parlementaires américains se sont ainsi alarmés d'une possible "extension du contrôle de la propagande (chinoise) aux médias américains", pointant les relations étroites entre les milliardaires chinois et le régime communiste.

Les Chinois ont d'autres arguments: selon eux, seule une entreprise chinoise connaît le public chinois. Par ailleurs, beaucoup critiquent Hollywood de ne pas se soucier des attentes de leur public, qui préfère les belles histoires aux films à effets spéciaux."Pour faire de l'argent sur le marché chinois, vous devez comprendre le public chinois, lui plaire. Et le meilleur moyen est d'ajouter des éléments chinois aux histoires" explique le patron de Wanda. Cela promet pour les scénarios à venir...

Ceci dit, ne soyons pas étranger à cette conquête de l'Amérique. Alibaba comme Wanda regardent de très près où ils peuvent investir en Europe. Et pas seulement eux. China’s FF Motion Invest, une filiale du chinois Fundamental Films, a investit 60 millions d'euros dans EuropaCorp, soit 27,9% de la société de Luc Besson (qui conserve 31,6% des actions). Il a déjà mis une part non négligeable dans le budget de Valerian, le prochain film du cinéaste.

Paris reste d'ailleurs une cible prioritaire: Wanda, toujours, veut ouvrir un méga parc thématique, touristique et commercial, EuropaCity. Pour 3,3 milliards de dollars d'investissements.

Jean Yanne était-il prophétique avec son film de 1974, Les Chinois à Paris?