Le Festival de Venise a confirmé qu'il aurait bien lieu, a annoncé le gouverneur de la Vénitie, contrairement à la Biennale d'architecture qui a décidé de passer son tour cette année. Cate Blanchett est toujours confirmée comme présidente du jury. Le Festival se déroulera du 2 au 12 septembre, comme prévu.
Moins de fréquentation attendue
Cependant, la programmation sera allégée, avec moins de films projetés. La manifestation acte que de nombreux professionnels ne pourront pas venir et que les déplacements internationaux seront toujours entravés. Une plateforme numérique de diffusion de films pourrait ainsi compléter les séances cinématographiques classiques pour les professionnels absents. On estime que seuls 30 à 40% du nombre de festivaliers habituels seront présents.
L'Italie, l'un des pays plus touchés par le coronavirus avec près de 33000 morts, doit rouvrir ses frontières le 3 juin, ce qui pourrait au moins permettre aux Européens de venir.
Attendre ou être solidaire
Venise lancera donc le retour du cinéma dans l'après-Covid-19. Certes, sur un mode mineur, mais pas moins symbolique après les annulations de Cannes et Locarno. Le festival assure qu'il conservera sa dimension internationale et déroulera le tapis rouge aux artistes.
Alberto Barbera, directeur du festival, n'aura que l'embarras du choix côté avant-premières et grands noms. Mais une présentation à Venise dépendra aussi de l'attitude des producteurs qui, habituellement, visent une sortie au second semestre pour les palmarès de fin d'année.
Dans un contexte où les cinémas ne sont pas encore rouvertes partout, où le box office mondial est à son plus bas, et où les jauges dans les salles sont contraintes par les mesures sanitaires et limitent les entrées, certains producteurs voudront attendre l'année prochaine pour montrer leur film.
D'autres voudront au contraire, par solidarité, relancer l'industrie en s'offrant cette première vitrine de la saison.
Cannes, Karlovy-Vary, San Sebastian
Venise va devoir gérer le nombre de sièges vides, la distanciation sociale des photographes, la sécurité des invités, le surnombre de films proposés aux comités de sélections, des conférences de presse en mode virtuel, etc...
Et le festival a les yeux rivés sur Cannes: l'éventuel succès du marché du film en mode 2.0 fin juin sera la premier vrai test de la santé du secteur. Ensuite, avec son label Cannes 2020, le festival français va sans doute vouloir, par solidarité, s'intégrer à la programmation de Venise. Sans compter que certains films cannois n'iront pas à Venise, soit parce qu'ils seront présentés ailleurs avant, soit parce qu'ils préfèrent patienter jusqu'à Berlin ou Cannes en 2021.
A la fin de l'été, des festivals comme Angoulême et Deauville, en France, devraient se maintenir, tout comme San Sebastian en Espagne. e montrer leur film, officiellement annulé, a décidé de présenter 16 films - dont Babyteeth, Procima, Luxor et Ema - dans 80 villes de la République Tchèque durant 9 jours début juillet.
Venise va être un laboratoire passionnant pour les organisateurs de festivals et le premier indice pour connaître l'état du cinéma mondial après cette crise sanitaire et économique.
Tout cela en espérant que le virus se soit calmé d'ici là un peu partout dans le monde. Et que les spectateurs retrouvent le chemin des salles