Posté par wyzman, le 20 mai 2016
Qu'on se le dise, Laura Poitras est officiellement trop connue pour figurer sur la liste des réalisateurs à suivre. Née en 1964 à Boston, la réalisatrice de Citizenfour se destinait à l'origine à la cuisine. Elle voulait devenir chef et était bien partie pour. Seulement voilà, après avoir terminé son cursus à la Sudbury Valley School, elle déménage à San Francisco et change du tout au tout. La cuisine c'était bien, mais le cinéma c'est peut-être mieux. Une fois à la San Francisco Art Institute, elle se lance dans des projets expérimentaux et s'y épanouit. C'est donc décidé, elle sera réalisatrice ! Bien qu'elle a déménagé à New York en 1992, ce n'est qu'en 2003 qu'elle commencera véritablement son ascension.
Le documentaire Flag Wars remporte un Peabody Award en 2003. Et comme si cela ne suffisait pas, elle repart du festival South by Southwest (SXSW) et du Seattle Lesbian & Gay Film Festival avec le prix du meilleur documentaire. Si elle excelle derrière la caméra, ses talents organisationnels en font une excellente productrice. Et puisqu'on n'est jamais mieux servie que par soi-même, elle se dit qu'il est toujours bon de produire ses propres films. Une nomination aux Oscars 2007 pour My Country, My Country sur la vie des Irakiens sous l'occupation américaine. Un prix d'excellence à Sundance 2010 pour The Oath sur deux yéménites liés à Oussama Ben Laden. Et le Saint Graal vient avec Citizenfour, un autre documentaire d'actualité puisqu'il suit le quotidien d'Edward Snowden et les écoutes de la NSA. Produit entre autre Steven Soderbergh et HBO, le film de 2 heures et quelques a remporté l'Oscar 2015 du meilleur documentaire et permis à la réalisatrice de ne plus se soucier de ses projets futurs pendant un moment.
Cette année, Laura Poitras débarque à Cannes pour la première fois. Son nouveau film, Risk, fait partie des long métrages de la Quinzaine des réalisateurs. Et comme à son habitude, Risk a tout de l'œuvre politique et d'intérêt général puisque le film suit les péripéties de Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks. Produit par le réalisateur de Mr. Robot, Sam Esmail, Risk ne va pas rabibocher la réalisatrice de 52 ans et le gouvernement américain. En choisissant coup sur coup deux lanceurs d'alerte, la documentariste se place du côté des résistantes à un système, en toute indépendance. On a hâte !
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Posté par vincy, le 4 juin 2014
Après les présidents JFK, Nixon et George W. Bush, Oliver Stone s'attaque à un rebelle américain. Ce ne sera pas la première fois. Platoon montrait l'envers de l'enfer vietnamien, et Né un 4 juillet "héroïsait" une victime de cette même guerre. Stone a toujours aimé les personnes, ordinaires (World Trade Center) ou légendaires (Alexandre), qui étaient au coeur de l'Histoire.
Pas étonnant qu'il s'approprie Edward Snowden en adaptant le livre de Luke Harding, journaliste au Guardian, The Snowden Files: The Inside Story of the World's Most Wanted Man. Le livre, toujours inédit en France, est à la fois une enquête et un document de révélations autour de l'espionnage américain.
Le tournage de cette production européenne est prévu dès la fin de l'année. Stone écrit actuellement le scénario. Cette histoire contemporaine le fascine. Fidèle à sa réputation de poil-à-gratter du show-biz américain - il a soutenu Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, Hugo Chavez ou encore Fidel Castro - le voici défenseur de l'ancien consultant de l'agence de sécurité nationale NSA actuellement réfugié en Russie et inculpé dans son pays d'espionnage et de vol de documents appartenant à l'Etat.
Sony avait déjà annoncé à la mi-mai un autre projet autour d'Edward Snowden. Encadré par les producteurs de James Bond, Michael Wilson et Barbara Broccoli, il s'agit de l'adaptation du livre de Glenn Greenwald, un autre journaliste du Guardian à l'origine des révélations de Snowden, Nulle part où se cacher, publié en France chez Lattès il y a deux semaines. Ses articles sur l'affaire Snowden lui ont valu le prix Pulitzer.
Edward Snowden, qui vit depuis juillet 2013 à Moscou après avoir quitté brusquement les Etats-Unis en juin 2013, est un informaticien de 31 ans, ancien employé de la CIA et de la NSA. Les révélations sur l'espionnage de masse et intrusif organisé par le gouvernement américain ont créé des scandales politiques dans le monde entier, et notamment chez les Alliés de l'Oncle Sam qui se sont sentis trahis.
Le visa du jeune homme arrive à expiration en juillet en Russie. Peu de pays souhaitent accueillir l'une des bêtes noires des Etats-Unis. Une pétition vient d'être lancée en France pour que François Hollande lui offre l'asile politique. Elle a déjà récolté près de 62 000 signatures, y compris d'anciens ministres.
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