« Le mariage est le premier jour du reste de votre vie. Jusque là vous étiez mortes. »
L'histoire : Liv et Emma sont les deux meilleures amies du monde, depuis vingt ans. Depuis ce goûter au Plaza, où les deux se promirent un jour de se marier, au Plaza de New York, en juin. Le problème est que, vingt ans plus tard, elles se retrouvent avec la bague de fiançailles au doigt, en même temps, quelques semaines avant le mois de juin. Heureusement, il y a encore des possibilités et grâce à Marion St Claire la plus prestigieuse des "wedding palnners" de la ville, les deux amies pourront se marier dans l'endroit de leur rêve. Hélas, une erreur de l'assistante de St Clair détruit leurs espoirs et il ne restera plus qu'une seule date, un seul créneau horaire pour les deux mariages...
Notre avis : Une brune, une blonde. Deux mariages. Une seule date au même endroit. A partir de ce concept, les scénaristes de Meilleures ennemies ont fait un film en trois temps : la période idyllique amicale, la guerre homérique des rivales et le(s) mariage(s) hystérique(s) fatal(s). Le deuxième acte a évidemment nos faveurs. La cruauté des coups, la jubilation à les voir se crêper le chignon (bleu) ou se faire la peau (orange), permet à cette énième comédie sur le mariage de se singulariser, un peu.
Evidemment, il faut déjà s’immerger dans ce délire névrotique qu’est le mariage. Un rêve de petite fille, dans une déco kitsch, entraînant un esthétisme spécifique. Le temps des illusions perdues n’amène pas forcément d’amertume tant le milieu environnant de ces new yorkaises paraît chic et sophistiqué. Heureusement, la brune – Anne Hathaway, renversante comme à son habitude – et la blonde – Kate Hudson, de plus en plus similaire à sa mère, Goldie Hawn – mettent du piment dans le sucre glace.
Il en fallait; tant l’installation du sujet est laborieuse. Voire caricaturale : l’avocate prédatrice, cupide, dominatrice et la prof soumise, simple, chasseresse. Elles ne seront pas sauvées par les deux prétendants fades et banals, des « Ken » interchangeables, sans aucun charisme, et d’ailleurs assez impuissants et largués dans cette « guerre des Miss ». Dès lors qu’elles deviennent agressives, compulsives, la comédie s’emballe et les délires font plaisir. Car le spectateur est sadique, c’est bien connu. Les deux filles y gagneront, en perdant un peu de son arrogance ou en gagnant en assurance. Et ce joyeux bazar se calmera pour le meilleur et pour le pire. Le film ne parvenant jamais à équilibrer les deux, nous assommant avec une morale en voix off, assez niaise. Reste qu’on se demande toujours pourquoi le mariage est « le plus beau jour de la vie d’une fille. »