Dès le matin de l’ouverture, Bourges vit au rythme des voitures qui déposent les participants du festival au long court pour cette 14e édition 2011. Venus de tous horizons, de tous les domaines du 7e art, acteurs, producteurs, bruiteurs, machinistes, réalisateurs, scénaristes, journalistes, amateurs et professionnels font connaissance. Certains sont déjà venus au festival les années précédentes, pour d’autres c’est le baptême. Les accolades et les rires des invités prédisent déjà l’ambiance conviviale qui va désormais accompagner le festival.
Dés le début d’après-midi, les activités commencent et cette année, le thème du festival promet un programme très original : le film de genre. Après tout, qu’est-ce véritablement qu’un film de genre ? Et surtout au sein du cinéma français ? La bande annonce comique du festival tournée avec Marc Citti semble y répondre: “Vous avez déjà vu un cinéma de genre en France? Ah oui alors y’a les polars. Les anciens flics ils occupent bien le terrain au cinéma français. Cela dit il paraîtrait que ça change....Il paraîtrait. Il y a deux-trois jeunes qui ont des idées.”. Et les idées sont là cette année. Présentes sur toute les lèvres, elles sont le sujet de discussion, et surtout celles des jeunes scénaristes venus rencontrer leur aînés.
La session de diffusion des courts métrages fantastiques en sera un bon exemple. Le festival décide de rediffuser les premiers courts-métrages de grands noms du cinéma français comme Carne de Gaspard Noé (1991), Victor de François Ozon (1993) ou encore Silver Slime de Christophe Gans (1981). Plus tard, ce sont de nouveaux réalisateurs et auteurs émergents qui viendront présenter leurs travaux, avec quelques perles comme Coucou les nuages de Vincent Cardonna et surtout Nova Eva de Guillaume Martinez. Edith Scob, héroïne de ce dernier film, viendra d’ailleurs égayer le festival de sa présence en tant que membre du Grand Jury et sera présente à la diffusion des courts métrages.
A la cérémonie d’ouverture , la réflexion sur le thème continue. La déléguée générale Isabelle Massot introduit Gilles Marchand et Jean Baptiste Thoret pour une interview sur scène. Et c’est à travers le parcours du scénariste de Harry un ami qui vous veut du bien, Bon voyage et Lemming et réalisateur de Qui a tué Bambi et l’Autre Monde que le journaliste tente de répondre à la question de la notion de genre : le cinéma français est-il propice à bien défendre la notion de genre ? De quel film de genre est-on le plus proche en France ?
Par la suite, Edith Scob rejoindra Gilles Marchand pour présenter Les Yeux Sans Visage, film de 1960 dans lequel l’actrice a tourné pour George Franju et qui est véritablement resté dans les mémoires... Excellents auspices pour cette 14e édition !
Et pourtant, les choses ne semblaient pas se profiler sous leur meilleur jour pour les organisateurs du festival. Malgré des fonds en baisse (notamment la généreuse mais absente contribution de l’ADAMI), les multiples membres du staff du festival ont reçus leur hôtes dans les meilleures conditions qui soient et les ont accompagnés pour leur offrir un festival de choix. En soi, cette 14e édition du festival des scénaristes aura réunis des professionnels et des amateurs autour d’une passion commune, et dans une ambiance chaleureuse et authentique. A Bourges, comme tous les ans, l’heure était au foisonnement des idées, à l’échange, au partage et surtout au plaisir de se retrouver !
Yanne Yager