C'est connu : le Mondial ou l'Euro de foot et les Jeux Olympiques ont un impact non négligeable sur la fréquentation des salles de cinéma. De plus en plus d'exploitants américains réfléchissent à des programmations événementielles, comme des concerts en 3D ou des matchs sportifs, en lieu et place de films traditionnels. Le ticket pour accéder à une salle de cinéma est toujours moins cher qu'un billet pour aller voir un artiste ou une équipe dans un stade.
En France, La Géode s'est dotée d'outils pour proposer des diffusions spéciales et en direct. Il faudra bien ça pour concurrence l'arrivée d'un multiplexe dans la Cité des Sciences et de l'Industrie.
Pour l'Euro 2008 cette année, comme à l'époque du Mondial 2006, les amateurs de ballon rond pourront suivre les matchs en direct dans l'une des 27 salles de cinéma du réseau Ciel Ecran. Le tout sans publicité pendant les pauses et avec un fort appui marketing (partenariat média, opérations commerciales...).
Pourquoi pas. Cependant, à quand un film événement diffusé au Stade de France? Et pourquoi ne pas en profiter pour projeter des bandes annonces, des courts métrages durant les pauses publicitaires? On reste perplexe face à ce type de mélange des genres. L'exploitant se banalise en se diversifiant. Le cinéma n'est quand même pas un produit comme les autres. La salle de cinéma est plus proche du temple culturel (et cultuel) que d'un lieu de loisir modulable. Le film n'est pas un banal flux d'images parmi d'autres. Et puis, soyons honnêtes, rien ne vaut de voir un match dans un troquet en bas de chez soi, avec les tables installées n'importe comment, les verres à disposition, le bruit et les cris... Au moins il y a une atmosphère, un partage. De l'humanité.