Palmarès de Sundance : Winter’s Bone et Southern District remportent deux prix

Posté par vincy, le 31 janvier 2010

sundance-grandprix.jpgSundance, clap de fin. Les films récompensés vont maintenant faire le tour du monde et des festivals : Cannes (Un certain regard, Quinzaine des réalisateurs...), Tribeca, Venise, Deauville, Locarno, Toronto...

Cette année, seuls deux films gagnent plus d'un prix et aucun ne parvient à réconcilier jury et public, qui ont chacun fait des choix différents. A l'étranger, le cinéma sud américain se taille la part du lion.

Les droits de Winter's Bone (Grand prix du jury fiction et meilleur scénario) ont été acquis lors du Festival pour être distribué aux Etats-Unis par Roadside Entertainment. A noter que les plus gros chèques des studios ont été faits pour des films absents du palmarès.

Prix du jury :

Grand prix du jury - documentaire :  Restrepo, de Sebastian Junger et Tim Hetherington. Plongée d'une rare violence dans l'enfer de la guerre, à travers la vie quotidienne d'un peloton de 15 soldats américains postés dans l'une des régions les plus dangereuses d'Afghanistan.

Grand prix du jury - fiction : Winter’s Bone, de Debra Granik. Portrait d'une adolescente qui traverse la région sauvage des montagnes d'Ozark, au coeur des Etats-Unis, pour retrouver son père, trafiquant de drogue.

Prix cinéma du monde - documentaire :  The Red Chapel (Det Røde Kapel), de Mads Bru?gger - Danemark. Un groupe de journalistes se fait passer une troupe de théâtre pour infiltrer le régime nord-coréen.

Prix cinéma du monde - fiction : Animal Kingdom, de David Micho?d - Australie. Les pas d'un adolescent aux prises avec une famille de truands à Melbourne.

Meilleur réalisateur - documentaire : Leon Gast (Smash his Camera)

Meilleur réalisateur - fiction :  Eric Mendelsohn (3 Backyards)

Meilleur réalisateur étranger - documentaire : Christian Fei - Suisse (Space Tourists)

Meilleur réalisateur étranger - fiction : Juan Carlos Valdivia - Bolivie (Southern District)

Meilleur scénario : Winter’s Bone, de Debra Granik et Anne Rosellini

Meilleur scénario étranger : Southern District, de Juan Carlos Valdivia - Bolivie

Meilleur montage - documentaire : Joan Rivers—A Piece Of Work, monté par Penelope Falk

Meilleur montage - documentaire du monde :   A Film Unfinished, monté par Joe?lle Alexis - Allemagne/Israël

Meilleure photographie - documentaire :  The Oath, image de Kirsten Johnson et Laura Poitras.

Meilleure photographie - fiction : Obselidia, image de Zak Mulligan.

Meilleure photographie - documentaire du monde :  His & Hers, image de Kate McCullough et Michael Lavelle - Irlande

Meilleure photographie -  fiction du monde :  El Hombre de al Lado (The Man Next Door), image de  Mariano Cohn et Gasto?n Duprat - Argentine

Prix spécial du jury cinéma du monde - meilleure interprétataion : Tatiana Maslany (Grown Up Movie Star) - Canada
Prix spécial du jury cinéma du monde -  documentaire : Enemies of the People, de Rob Lemkin et Thet Sambath - Cambodge / Royaume

Prix spécial du jury - documentaire : Gasland , de Josh Fox
Prix spécial du jury - fiction : Sympathy for Delicious, de Mark Ruffalo

Prix du public :

- documentaire : Waiting for Superman, de Davis Guggenheim
- fiction : happythankyoumoreplease, de Josh Radnor
- documentaire du monde : Wasteland, de Lucy Walker - Royaume Uni/Brésil
- fiction du monde : Contracorriente (Undertow), de Javier Fuentes-Leo?n - Pérou

Prix Best of NEXT :  Homewrecker, de Todd & Brad Barnes

Prix Albert P. Sloan - meilleur film mettant en valeur les Sciences et Technologies : Obselidia, de Diane Bell

Gagnants du Prix des cinéastes intrenationaux du Sundance Institute & de NHK : Amat Escalante (Mexique) ; Andrey Zvyagintsev (Russie) ; Daisuke Yamaoka (Japon) ; Benh Zeitlin (USA)

Oscars : le match entre James Cameron et Kathryn Bigelow, son ex, est ouvert

Posté par vincy, le 31 janvier 2010

Coup sur coup, deux Guildes très influente, celle des producteurs et celle des réalisateurs, ont préféré, comme de nombreux critiques américains en décembre, récompenser Kathryn Bigelow et ses Démineurs à James Cameron et ses Avatars.

Or, si les palmarès des acteurs sont cohérents depuis plusieurs semaines, et laissent peu de doute pour les Oscars, le match Cameron-Bigelow tourne à la guerre des Rose entre les lobbyistes des deux studios. A cela s'ajoute une rivalité factice (purement médiatique) entre ex.  L'un a déjà eu l'Oscar, l'autre pas. Les Oscars sont aussi jugés assez misogynes, ce serait une manière de se "rattraper" en la récompensant.

Etat des lieux.

D'un côté Goliath, Avatar : ses 2 milliards de $ de recettes, ses deux Golden Globes (film et réalisateur), ses 8 nominations aux British Awards, et  l'aura d'un déjà oscarisé, James Cameron.

De l'autre David, Démineurs : 16 millions de $ de recettes dans le monde, une image de revenante pour celle qui fut la seule femme à réaliser de bons films d'action dans les années 90, 7 nominations aux British Awards et meilleur film et meilleur réalisateur selon les critiques de New York, Los Angeles, Chicago. Sans oublier une flopée de prix mineurs au festival de Venise.

Deux conceptions du cinéma d'action, deux modèles économiques différents, deux visions du 7e art. Les deux ex - qui sont amis selon les journaux bien informés - se retrouveront certainement aux Oscars. La compétition séduira sans doute les journaux "people". Le résultat, lui, sera révélateur de ce que les professionnels hollywoodiens veulent afficher comme programme. On a déjà vu de nombreux favoris s'éclipser en faveur du film le plus spectaculaire et consensuel.

Mais là, la course à l'Oscar du meilleur film et du meilleur réalisateur dépasse les deux personnalités de Cameron et Bigelow et même les sujets politiques (le pacifisme en toile de fond) des deux oeuvres. Non il s'agit de savoir si on récompense l'ambition d'un Cameron et la folie de la Fox de l'avoir accompagné dans ce projet. Ou si l'on préfère l'aventure indépendante de Summit Entertainment, qui a épaté Hollywood avec sa saga Twilight, en plus d'avoir conquis le coeur des critiques américains avec Démineurs.

Dans tous les cas, disons-le, ce serait une année mineure.

Chronique du Festival de Gérardmer 2010 : les neiges silencieuses

Posté par geoffroy, le 31 janvier 2010

Vendredi 29/1/10 14 :00

Dans les neiges vosgiennes profondes le giallo fut Amer et La horde peu sanglante. Mais beaucoup d’aboiements ont transpercés les festivaliers lorsque les chiens sont sortis de leur maison (Doghouse).

Amer, de Hélène Cattet et Bruno Forziani (Compétition officielle)

Quête charnelle à travers trois temps dans la vie d’une femme, Amer brille par son expérimentation de l’image et du son. Ce premier film exploite une palette cinématographique dense et cohérente entre l’hommage au giallo et le cinéma de Bunuel. Par effleurement des sens Amer suggère le désir et la fragilité de la chair de manière brutale, colorée, intime, comme offerte à l’autre tout en le lui refusant. Expérience troublante entachée par un troisième acte un peu vain, Amer reste une très bonne surprise.

Notes : Denis 4/5 ; Geoffroy 4/5

La Horde, de Yannick Dahan et Benjamin Rocher (Compétition officielle)

La Horde est un essai français sympathique mais un peu vain voire léger du film de zombies. Association de circonstance entre des flics masqués et des durs à cuire de cité contre une horde de zombies sortie de nulle part, l’action non stop se répète à chaque étage entre punch lines agressives et dégommage de zombies pas si sanglant que prévu. Un brin décevant.

Notes : Denis 2/5 ; Geoffroy 2/5

Doghouse de Jack West (Hors compétition)

Film potache à la Shaun of the dead, Doghouse est un film de femmes zombies lorgnant du côté de la parodie sans prétention des films du genre. On est jamais vraiment surpris ni déçu. On se marre des quelques situations incongrues entre misogynie et découpage de doigts. Un vrai bon moment sympathique à partager entre pote.

Notes: Denis 3/5 ; Geoffroy 2/5

***

Samedi 30 /01/2010

Halloween 2 de Rob Zombie (Hors Compétition)

Faisant suite au remake d’Halloween sortie en 2009 et réalisé également par Rob Zombie, ce n°2 reste sur les traces de la saga tout en offrant une pointe d’originalité assez rare dans ce genre cinématographique. Zombie nous gratifie de belles scènes oniriques plongeant le spectateur dans la folie meurtrière d’un Myers toujours aussi flippant.

Notes : Denis 3/5 ; Geoffroy 3/5

The Door de Anno Saul (Compétition officielle)

Sur le thème très original du monde parallèle, le réalisateur brosse le quotidien d’un père responsable de la mort de sa fille. Traversant par hasard une porte temporelle, il a la possibilité de revenir en arrière et modifier ses erreurs. S’ensuit une mise en scène convenue qui, malgré le talent des acteurs (mention spéciale à Mikkelsen), plombe irrémédiablement le film. Le twist final ne changera pas le cours des choses et The Door s’avère être une œuvre rapidement oublié.

Notes : Denis 1/5 ; Geoffroy 2/5

Survival of the dead, de Georges Romero (Hors compétition)

L’un des films les plus attendus du festival fut aussi l’une des plus grosses déceptions. Romero plagie Romero et nous pond un zombie chez les ploucs. Il enterre d’un coup de sabot sa saga et par là même occasion le film de zombie. Adieu critique des Etats Unis, adieu fronde contre le consumérisme et la saturation des images, Romero n’a plus rien à dire. Clap de fin.

Notes : Denis 0/5 ; Geoffroy 1/5