Cannes 2011 : Jafar Panahi et Mohammad Rasoulof rejoignent la sélection officielle

Posté par MpM, le 7 mai 2011

liberté pour jafar panahiOn se demandait par quel acte symbolique le Festival de Cannes marquerait cette année son soutien au cinéaste iranien Jafar Panahi, condamné à six années de prison et vingt ans d'interdiction de travail. L'an dernier, il avait été invité au jury de la compétition officielle, où une chaise vide avait symbolisé son absence pendant tout le Festival.

Pour cette 64e édition, non seulement un siège vide à l’orchestre du Théâtre Croisette (lieu de projection de la Quinzaine des Réalisateurs) continuera de rappeler son absence, mais surtout, son dernier film intitulé In Film Nist (Ceci n'est pas un film), cosigné avec Mojtaba Mirtahsmab, sera présenté en séance spéciale le vendredi 20 mai. Il s'agit d' "un journal de bord" qui "raconte comment, depuis des mois, Jafar Panahi est en attente du verdict de la cour d'appel".

Par ailleurs, le film Bé Omid é Didar (Au revoir) de Mohammad Rasoulof (lui aussi condamné à six années de  prison) sera projeté le 13 mai dans le cadre de la section Un certain Regard.

Les deux films ont été "réalisés dans des conditions semi-clandestines" et "sont parvenus au Festival ces derniers jours", précisent les organisateurs, qui soulignent "l'acte de courage en même temps que  [le] merveilleux message artistique" des deux réalisateurs.

Le 5 mai dernier, Jafar Panahi, qui est assigné à résidence à Téhéran, avait envoyé un message au Festival, dans lequel il déclarait : "Le fait d'être en vie et le rêve de garder le cinéma iranien intact nous encouragent à dépasser les restrictions actuelles qui nous sont faites".