Posté par Benjamin, le 10 mai 2011
Dans les premières années du 7ème art, deux types de cinéma se sont distingués : le cinéma documentaire, s’inspirant de la vie réelle et créé par les frères Lumières et le cinéma de pur divertissement dans lequel Georges Méliès règne en maître. Cette année, le 64e Festival de Cannes a décidé de mettre à l’honneur ce dernier avec la présentation d’une version colorisée et restaurée du Voyage dans la lune, ce fameux film où la lune est éborgnée par une fusée. Le film sera projeté lors de la soirée d’ouverture mercredi 11 mai, dans le cadre Cannes Classics, pour célébrer les 150 ans de la naissance du réalisateur.
Les cinéphiles que vous êtes se demandent immédiatement comment une version en couleur peut exister de ce film réalisé en 1902, alors que la couleur n’apparaît que bien plus tard dans les années 30. En fait la couleur est ici une peinture rajoutée sur la pellicule. Chaque plan a été peint à la main.
Cette version du film inédite de 16 minutes que l’on croyait perdu a été retrouvée dans la Cinémathèque de Barcelonne et est aujourd’hui en possession de Lobster Films, qui a déjà restauré près de 200 films de George Méliès (sur les 500 existants et que Méliès n’avait pas détruit dans un excès de colère à la fin de sa carrière).
Avec l’aide de la Fondation Groupama Gan pour le cinéma et la Fondation Technicolor pour le Patrimoine du cinéma, ils ont entrepris de redonner vie à ce chef d’œuvre du cinéma. Dans les locaux de la société de Serge Bromberg, des centaines de boîtes contenant des morceaux, des fragments du film sont entreposés. Lorsque le restaurateur, césarisé pour L’enfer d’Henri-George Clouzot, nous a laissé entrevoir ce que contiennent les boîtes en novembre 2010, on se rend compte du travail interminable qui attend les restaurateurs. La pellicule n’est pas seulement abîmée, elle est cassée en mille morceaux. Certains plans (juste un petit carré d’images) peuvent être brisés en une dizaine de morceaux (13 375 pour être précis). Un scan va alors être effectué plan par plan pour d’abord sauvegarder le film puis ensuite entreprendre sa restauration dont le budget s'élève à 400 000 euros. Pendant un an, exclusivement en 2010, le travail de restauration est effectué à Los Angeles, dans les locaux de Technicolor. Un projet titanesque qui est, selon Serge Bromberg, le plus difficile qu’il ait eu à faire en plus de 20 ans de métier : « C’est la restauration la plus complexe et la plus ambitieuse que nous ayons jamais menée, d'autant que ce film des tous premiers temps du cinéma était invisible depuis une centaine d'années. »
Une musique, composée et jouée par le groupe AIR, a également été faite spécialement pour le film, pour faire le lien entre le public d'aujourd'hui et les images d'hier.
La restauration du Voyage dans la lune est un grand pas en avant dans ce domaine car il s’agit d’un des films les plus importants et les plus célèbres de l’Histoire du cinéma. Tout le monde, sans avoir vu forcément le film, connaît cette image si célèbre de la lune, dont le visage est celui d’une femme, avec une fusée venue se cogner dans l’un de ses yeux. Aujourd’hui, c’est un film plus long et en couleur qui pourra être apprécié par les festivaliers. Une chance unique que propose Cannes de redécouvrir l'un des plus grands films de la préhistoire du cinéma. Un monument historique retapé avec brio et audace.
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Posté par benoit, le 10 mai 2011
Les deux mains de la domestique posèrent le plateau du petit déjeuner. Un jus de fruit débarrassé de son sucre, un cocktail de pilules et de gélules dans une bonbonnière en cristal, une tasse avec soucoupe en porcelaine de France où fumait un café à l’arôme amer. Les pieds du plateau s’enfonçaient dans un jeté de lit en soie nué d’ivoire recouvrant une paire de jambes interminables, rompues à l’exercice de la course sur le tapis d’une machine qui trônait au sous-sol, tel un insecte d’acier, dans la salle de sport.
La soie s’arrêtait à la taille d’une finesse liposucée, enveloppée dans une veste de pyjama de satin blanc. Le tissu lâcha d’un coup son éclat à l’ouverture des stores. Le jour californien éclaboussa sans grâce le décolleté où deux seins gonflés, obus de silicone, se dressaient vers un visage sculpté par le botox. Ovale aux pommettes arrogantes entouré de longs cheveux fins d’un blond pâle. Si pâle qu’il se confondait avec la peau farouchement protégée des feux du soleil. L’épiderme diaphane semblait poudré de jour comme de nuit, prêt à toute heure pour réfléchir l’énergie de la lumière.
Des doigts ornés de faux ongles portèrent la tasse de café à la bouche aux muscles paralysés par les injections de toxine botulique. Puis les griffes peintes de nacre saisirent une enveloppe kraft déposée dès l’aube par un coursier. Les mains déchirèrent le pli, en sortirent l’ultime épreuve de l’affiche du 64e Cannes international Film Festival.
Faye Dunaway regarda le résultat avec dureté. Émis un soupir. Pourquoi Jerry a gommé mon corps sur ce cliché ? Putain de robe noire… Sinistre. Le noir du vêtement coulait comme de l’encre et remplissait toute l’affiche. À la fin du festival, j’aurai complètement disparu dans la nuit ! N’était-ce pas déjà le cas quand, chaque année, elle fendait la foule de la Croisette avec son Borsalino et ses verres fumés d’un bleu assorti à la Méditerranée ? Qui me regarde ? Qui me remarque encore à part une poignée de gays ? Les pédales et les actrices : même combat. Passé quarante ans, on dégringole les escaliers quatre à quatre !
Le noir, buvard étrange, absorbait toute son attention. Malgré toute la force et la rage de l’ambition de Faye, le noir s’employait depuis plus de vingt ans à gagner du terrain sur la lumière. Parce que j’ai balancé un pot d'urine à la gueule de Polanski sur le plateau de Chinatown ? Il m’avait traitée de "gigantesque douleur dans le cul" en m’arrachant les cheveux, le nabot ! Et pourquoi on m’emmerde encore aujourd’hui pour avoir accepté ce satané rôle de Mommie Dearest ? Joan Crawford m’aurait comprise, elle. On est de la même trempe !
Faye reconsidéra l’affiche, se dévisagea. Dieu que l’impétuosité les animait autrefois, elle et Jerry. Elle pensa à Schatzberg cacochyme qui allait monter les marches à ses côtés. Aucun mal à briller près de lui… Mais pourquoi avoir effacé mon corps, Jerry ? Par jalousie ? Par exclusivité ? J’étais pourtant toute à toi. Quand les vagues dépressives la submergeaient, elle aimait poser sa tête dans le creux de l’épaule de son amant, respirer l’odeur sécurisante de son aisselle, s’endormir sur l’épaisseur de son torse. Virilisé par l’impétuosité de son talent, Jerry savait l’apaiser comme personne. Le monde du cinéma des seventies avait pour Schatzberg la taille d’une bille, et ses oiseaux de malheur venaient manger dans la main de Dunaway.
Sa vue se brouilla. Les contours de son visage et de ses jambes devinrent flous. Elle se ressaisit car elle possédait toujours ce chien propre aux grandes coriaces d’Hollywood. Je n’aboie pas beaucoup aujourd’hui. Je jappe tout au plus. La preuve, je ne présenterai pas à Cannes une nouveauté, mais un film ancien : Puzzle of a Donwfall Child.
Ses ongles se crispèrent, déchirèrent l’épreuve. Les morceaux atterrirent sans bruit sur la moquette beige épaisse de la chambre. Tête, jambes, jeunesse disloquées. Tracés du 64 en pièces. Fils tronçonnés pour pantin glam’ au corps absent. Lignes de Faye. Dunaway so far away.
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Posté par vincy, le 10 mai 2011
Universal avait confirmé les négociations avec l'acteur Chris Hemsworth pour le rôle du Chasseur dans Blanche Neige et le Chasseur, juste après les premiers résultats internationaux de Thor au Box Office. Le studio attendait sans doute le premier week-end d'exploitation nord-américain pour signer. Thor a démarré fort avec 65 millions de $ aux USA et au Canada, cumulés avec les 176 millions de $ récoltés dans le monde.
L'acteur australien (27 ans) a remporté le match contre les aguerris Viggo Mortensen et Hugh Jackman (respectivement 52 ans et 42 ans)) pour chasser Kristen Stewart (Twilight). Charlize Theron (la Reine) et Sam Clafin (le prince) complètent le casting.
Dans cette version de Blanche Neige, un conte des Frères Grimm à l'origine, le chasseur doit bien tuer la princesse mais il décide de l'aider à s'échapper et à la protéger.
Le film sera réalisé par Rupert Sanders, qui vient de la publicité, et scénarisé par Evan Daugherty. Quasiment tout est prêt pour un tournage dès septembre, et une sortie fin 2012. Hemsworth sera aussi occupé à reprendre son rôle de Thor dans The Avengers de Disney.
Et justement, Disney aura déjà frappé avec sa propre version de Blanche Neige, avancée de quelques mois et prévue en juin 2012 : The Brothers Grimm : Snow White se veut plus fidèle au conte. Tarsem Singh (The Cell) a opté pour un casting moins connu : Lily Collins, Armie Hammer, Robert Emms, et le showman Nathan Lane. Le marketing reposera en partie sur la Reine : elle sera sans doute l'argument commercial équivalent à Johnny Depp dans Alice aux pays des merveilles puisqu'il s'agit de Julia Roberts.
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