Deauville 2013 : Rencontre avec Lee Daniels et Forest Whitaker (Le Majordome)

Posté par kristofy, le 11 septembre 2013

lee daniels le majordomeC’est le succès surprise de la fin de l’été aux Etats-Unis (100 M$ au box office) et plusieurs nominations aux Oscars sont déjà espérées… Le film Le Majordome a été un des évènements de ce 39ème Festival Américain de Deauville, où il a été présenté en présence du réalisateur Lee Daniels et de Forest Whitaker.

Au service de sept présidents…

Lee Daniels : Il y aura toujours quelqu’un qui trouvera à redire quelque chose pour n’importe quel film, même pour Cendrillon. Il y a eu une remarque à propos de Jane Fonda qui, ayant été opposante à la guerre au Vietnam, n’aurait pas dû être choisie pour jouer l’épouse du président Reagan dans le film : une personne au Texas a considéré cette actrice comme "pas assez patriote" pour interpréter une première dame des Etats-Unis. Un article de ce genre n’est pas forcément une controverse, ce n’est vraiment pas important pour nous. Le film est apprécié autant par ma grand-mère que par le président Obama, c’est ça qui compte.
Le film est en tête du box-office en Amérique du nord depuis plusieurs semaines avec, d'après ce qu'on dit un public de spectateurs majoritairement blancs. Mais dans les faits le public est très varié et rassemble toute sorte de gens aussi bien noirs que blancs ou asiatiques ou gays comme pour beaucoup d’autres films.
Le succès du film vient du fait qu’il va un peu au-delà de l’Histoire américaine, c’est aussi plus largement une question humaine universelle. Une réplique dit "N’importe quel blanc peut tuer n’importe quel noir et ne pas être condamné" et on espère que ceci est derrière nous. Ces gens dans le bus qui sont brutalisés pour la couleur de leur peau et ceux qui ont risqué de se prendre une balle pour le droit de vote sont des héros. Cette année est celle du 50ème anniversaire du discours de Martin Luther King. Le chemin parcouru est long, mais il est encore long à parcourir.

…Un casting de stars

Lee Daniels : L’histoire est assez importante et conséquente pour demander à différentes célébrités de participer au film. Mon but est aussi d’amener les gens dans les salles pour voir mon film. Enrôler des stars contribue aussi à mieux faire parler du film. Je connaissais Oprah Winfrey qui était déjà productrice exécutive de Precious mais c’était un peu étrange au début sur le plateau de la diriger comme actrice. Lenny Kravitz et Mariah Carey étaient aussi déjà dans Precious, et John Cusack était dans Paperboy. Pour ceux qui font des apparitions, comme Robin Williams, Alan Rickman et Liev Schreiber, le plus dur a été de faire disparaître leur visage connu derrière les visages des présidents.

Forest Whitaker : Pareil pour moi. Il s’agissait de ça, disparaître derrière le rôle de ce majordome, comprendre ses peurs et être dans la retenue. C’était un processus très différent que d’être dans la peau d’un personnage flamboyant comme celui du Dernier roi d’Ecosse ou du rôle plutôt déprimé de Charlie Parker dans Bird. Chaque rôle a ses propres difficultés, ici il fallait évoluer en âge et en maturité sur plusieurs décennies. Le Majordome raconte autant l’histoire d’un père et de ses fils que celle d’un serviteur à la Maison Blanche, et c’est cela qui est au premier plan, avant les évènements liés aux droits civiques. Le succès au box-office est un cadeau après cette belle expérience de tournage. Je savais que ce film avait le pouvoir de toucher le cœur des gens.

14e édition Off-courts de Trouville : le monde leur appartient

Posté par MpM, le 11 septembre 2013

off courtsLe Festival Off-Courts de Trouville, dont la 14e édition se déroule jusqu’au 14 septembre, se veut un "mélange de réalisme et d’utopie" qui réunit des artistes issus de toutes disciplines culturelles (cinéma, vidéo, musique, photo, arts visuels…) et venus du monde entier.

Cette année, une nouvelle section compétitive ouverte sur le monde s’ajoute à la sélection de films français et à celle des films québécois. En tout, ce sont ainsi près de soixante courts métrages qui seront soumis au regard des différents jurys, parmi lesquels des œuvres de Madagascar, du Liban et de Bulgarie.

En parallèle, une multitude de projections, événements et journées spéciales viennent ponctuer la manifestation : une carte blanche au prix SNCF du polar, une sélection de fausses bande-annonces québécoises, des films réalisés à partir de jeux 8-bits (les jeux à gros pixels des années 80), un temps fort sur la thématique de l’eau, des films trashs, des projections en plein air, des films engagés, etc.

Par ailleurs, Off-courts propose différents laboratoires de création permettant à de jeunes réalisateurs venus du monde entier de réaliser un court métrage en 48h, de créer des clips ou encore de développer des bandes originales de films.

Enfin, la manifestation organise son propre marché du film où les 2200 films reçus en 2013 sont disponibles. Acheteurs, distributeurs, producteurs, réalisateurs et programmateurs peuvent ainsi y découvrir les auteurs de demain, mais également les partenaires potentiels pour de futures réalisations.

Des concerts, des ateliers pédagogiques, une programmation jeune public et bien d’autres événements complètent ce programme déjà bien rempli qui fait de Trouville, l’espace d’une semaine, la capitale du court métrage international.