Vesoul 2014 : l’Asie vue par Anaïs Ravoux
Le Festival international des Cinémas d'Asie de Vesoul fête ses 20 ans ! Tant de passion et d'énergie à transmettre l'amour des films asiatiques depuis une vingtaine d'années, et cela est partagé : quelques cinéphiles qui aiment ces films évoquent leur rapport avec le cinéma asiatique.
Anaïs Ravoux est une passionnée de cinéma coréen et de la Corée où elle a déjà séjourné. Elle apprend la langue en étudiant à l'Inalco (Institut National des Langues et Civilisations Orientales) et à ce titre elle est membre du jury Langues O'/Inalco de ce 20e Festival de Vesoul.
Elle nous a confié ses plus beaux souvenirs de cinéma asiatique :
Le film asiatique qui m’a le plus marquée c’est peut-être Time de Kim Ki-Duk. Je pense que c’est un film qui représente bien la culture coréenne vraiment différente de la nôtre. Quand j’ai découvert Time, c’était un peu un retour vers Kim Ki-Duk, parce que le premier film asiatique que j’ai vu je crois que c’est Locataires (présenté à Vesoul en 2011) où il n’y a presque pas de parole et où tout passe par l’image. Ca m’a donné envie de faire du cinéma.
J’avais déjà vu des films asiatiques avant mais c’était quelques films Hong-kongais ou des choses plus commerciales, puis après des films japonais de samouraïs et les films de Takeshi Kitano. Je me souviens avoir vu Locataires quand j’étais au lycée dans des conditions assez horribles dans un cinéma de village à Pezenas, dans une petite rue où le cinéma puait un peu la moisissure... C’était en version originale avec les sous-titres, et heureusement car j’ai vu ensuite quelques films coréens doublés en français et ce n'est vraiment pas regardable. Il faut vraiment voir les films asiatiques dans leur langue originelle, ça apporte un plus, sinon on perd de l’authenticité de la culture du film.
Mon goût pour les films coréens sont une des raisons qui m’ont fait aller à l’Inalco pour apprendre la langue : je voulais comprendre moi-même les films sans les sous-titres. C’est l’institut où l'on peut apprendre des langues comme nulle part ailleurs, par exemple le khmer ou l’inuit. Depuis une dizaine d’années, un jury Inalco remet un prix au FICA de Vesoul. On essaye de primer un film peut-être plus pour son aspect culturel que pour ses qualités cinématographiques.
Le cinéma asiatique, c’est une bouffée d’air frais, avec des choses que l’on ne trouve pas dans notre cinéma, avec des émotions souvent extrêmes, oppressantes ou joyeuses. Pour moi c’est ça le cinéma, faire ressentir des choses aux gens qui ressortent de la salle terrorisés ou émerveillés.
Tags liés à cet article : Anaïs Ravoux, cinéma asiatique, festival, Festival des cinémas d'Asie de Vesoul, FICA, kim ki duk, Vesoul, Vesoul 2014.