Le 15 août approche et il va être temps de ranger les serviettes de plage et les crèmes solaires. La rentrée 2016 se prépare. Et l'été appartient presque au passé tandis que Locarno bat son plein, Venise, Deauville, Angoulême et Toronto commencent à déballer leurs cartons.
Et finalement que retiendra-t-on de cette saison? Hollywood nous aura déçu. Aucun blockbuster vraiment jouissif, trop de reboot, spin-off, suites sans intérêt. Le pop-corn estival avait peu de saveur cette année. Pas de quoi affoler la fréquentation, une fois de plus en baisse le mois dernier. Les films d'animation sont les seuls à s'en sortir, avec trois succès de masse (Le monde de Dory, L'âge de glace 5 et Comme des bêtes) et un succès d'estime (La tortue rouge).
Le cinéma d'auteur a été carrément boudé malgré quelques films de qualité. Que ce soit le jeu de séduction dans L'effet aquatique, les formidables prestations en psychopathes de Marina Foîs ou Xavier Dolan (respectivement dans Irréprochable et La chanson de l'éléphant), la fraîcheur de Viva ou Ma révolution, les bons polars que sont The Strangers et Man on High Heels, l'attachant Truman, le spectaculaire The Wave, le revigorant Juillet-août, le drôle Guibord s'en va-t-en guerre, aucun de ces films n'a trouvé réellement son public. Peut-être que les spectateurs n'avaient pas le goût du risque ou la curiosité chevillée au corps. Peut-être que trois heures de rame socio-familial (Sieranevada) ou la dérision absurde de Hibou étaient trop audacieuses pour des spectateurs en quête de soleil ou de légèreté.
Cela reste quand même inquiétant, car ce n'est pas qu'une affaire de saisonnalité. Même Woody Allen n'a pas dépassé le million d'entrées cette année. Les fiascos se ramassent à la pelle. Deux films français ont dépassé le million de spectateurs cet été. Et aucun film art et essai n'a franchit le cap des 300 000 tickets depuis mai.
Alors peut-être faut-il ranger les parasols, penser déjà aux cartables, et se faire son agenda des choses à faire dans les prochains mois (expos, théâtre, etc...). Mais au moins, on espère que le public cinéphile reviendra dans les cinémas (et que d'Hollywood, les films seront plus originaux et palpitants). Bref que tout cela est une sorte de désamour d'été.