Trois questions à Gérard Krawczyk

Posté par MpM, le 27 mars 2008

Ecran Noir : Vous êtes surtout connu du grand public en tant que réalisateur, mais à Bourges, c’est votre travail de scénariste qui est à l’honneur. Quelle résonance cela a-t-il pour vous ?
Gérard Krawczyk : M’avoir invité ici m’honore, non pour moi, mais pour participer au coup de projecteur que le festival met sur le scénario. Le scénario est essentiel pour toute œuvre audiovisuelle, or on ne lui accorde pas la place qu’il mérite. Dans un budget, en France, cela représente à peine 5%...

EN: Quels conseils donneriez-vous aux jeunes scénaristes présents au Festival ?
GK : Déjà, je pense que scénariste c’est un métier d’avenir, même s’il y en a plein qui n’arrivent pas à en vivre. La planète entière cherche de bonnes histoires, et l’on a surtout besoin de gens qui écrivent ces histoires. Il y a un manque. De bons scénaristes nous éviteraient Le Loft… enfin, chacun ses goûts. Alors je leur conseille d’écrire et de faire lire, de confronter les expériences, de rencontrer de jeunes réalisateurs. Surtout, ne pas rester seul, être dans des courants. Il faut avoir une grande capacité d’écoute et de remise en cause. C’est important aussi de ne pas essayer de copier les autres mais de rester soi-même. Enfin, il faut vivre, ne pas être coupés de la réalité. Il n’y a rien de magique là-dedans, mais s’il existait un conseil magique, je l’aurais pris pour moi !

EN : Nicole Garcia, qui était à votre place l'an dernier, nous disait que l'écriture comme la mise en scène peuvent être rudes. Qu'en pensez-vous ? GK : C'est vrai, c'est un mélange de plaisir et de douleur. A l'écriture, tout est possible mais au tournage, on est confronté avec la réalité : la météo, l'humeur du comédien principal… Les minutes ne sont pas les mêmes quand on écrit et quand on est sur le plateau. Ce n'est pas un métier propre, on a les mains dans le cambouis ! J'aime beaucoup la phrase de Renoir qui disait : "Le cinéaste est comme un pêcheur : il met en place les meilleures conditions pour prendre le poisson, mais il ne le fabrique pas". C'est très juste. Ce que nous faisons, c'est de l'artisanat.

 Lire la suite de l'interview