Rebootage en mode sans échec ?
"Cesse de me faire perdre mon temps. Monte dans l'Eva. Ou bien va-t-en !"
L'histoire : Une catastrophe d'une ampleur sans précédent s'est abattue sur notre planète, causant la mort de la moitié de la population et laissant le monde meurtri à tout jamais. Après cet évènement terrible que l'histoire retiendra sous le nom de "Second Impact", les survivants reprennent peu à peu leur vie quotidienne. C'est alors qu'un adolescent de 14 ans, Shinji Ikari, est convoqué à Tokyo 3 par son père. Conduit au quartier général de la NERV, une organisation ultra secrète, il doit prendre les commandes d'une arme humanoïde gigantesque, l'Eva-01...
Ce qu'on en pense : A l'origine, Evangelion (un récit de science fiction sur fond d'apocalypse et de manipulations génétiques) est une série culte des années 90 en 26 épisodes qui a donné lieu à deux films d'animation. Son succès, dû à un dosage parfait entre symbolique religieuse, bagarres entre géants robotiques qui donnent le tournis et conflits intérieurs, a convaincu le studio Gainax de lancer un nouveau remake ou plutôt une "remise à jour" de son titre culte, sous la forme de quatre longs métrages à sortir entre 2007 et 2009. Ce projet, "Rebuild of Evangelion", a pour but de moderniser l’œuvre des années 90 mais aussi de changer les deux fins existantes : celle de la série et celle du film The End of Evangelion (Death and rebirth n'en ayant pas vraiment). Et c'est surtout cela que les fans attendent : une nouvelle fin, complètement inédite et, on l’espère, plus satisfaisante.
Pour entamer cette renaissance, l'épisode introductif, Evangelion : 1.0 You are (not) alone, suit une intrigue similaire au film Death and Rebirth et aux six premiers épisodes de la série. Si le visuel général reste identique (les personnage ont les expressions typiques des mangas), l'animation est nettement plus fluide, avec de nouveaux effets spéciaux. Les néophytes, eux, risquent d'être désarçonnés. Car le nouveau film, notamment la première heure, ressemble à un condensé des épisodes de la série (avec peu d'explications et un rythme soutenu), proposant une fin ouverte et des dialogues parfois très jargonnant ("entry plug", " LCL" , "AT field"...)
Cependant, la nouvelle génération de spectateurs ne devrait pas être totalement rebutée, notamment grâce au processus d'identification avec le héros qui découvre lui aussi les choses au fur et à mesure. En plus, ce qui s'avère rapidement palpitant, ce sont les sentiments très profonds, les questions existentielles et métaphysiques et les contradictions qui tenaillent les différents personnages. Comme une excellente "piqure de rappel" pour les fans, et une bonne accroche pour les autres... Deux regrets cependant : aucune reprise de la musique classique qui constituait un vrai bonus dans les précédents opus (Où sont l' Ode à la joie, Les canons de Pachelbel ou même Fly me to the moon ?) et une attente interminable avant de nous présenter le personnage d'Asuka, sorte de "troisième mousquetaire" d'Evangélion...
On sent que le scénariste et coréalisateur, Hideaki Anno, s'est attaché à poser les bases de la saga pour mieux captiver son public et lui donner envie de découvrir la suite de l'histoire... C'est réussi, d'autant qu'on nous promet dans le dossier de presse qu'il y aura une vraie progression, et surtout de l'inédit ! Test grandeur réelle lors de la prochaine mise à jour, Evangelion 2.0 - You can (not) advance.