Posté par vincy, le 26 novembre 2019
Moins de deux ans après sa fermeture rive gauche, dans la Cité de la mode et du design, faute de loyers impayables, le musée Art Ludique va renaître rive droite, en pleine gare Saint-Lazare à Paris. Il s'étendra sur 1300 m2 à partir de 2021, dans un lieu qui voit passer 100 millions de voyageurs par an. C'est une première en France pour un musée de s'installer de façon permanente dans un lieu de transport.
Le musée proposera une collection permanente, des ateliers d’initiations, et des expositions temporaires consacrées aux artistes et aux studios internationaux de l’Art Ludique, soit les industries créatives (jeu vidéo, film d’animation, bande dessinée, manga et design de cinéma). Encadré par l’association à but non lucratif Art Ludique, fondée par Jean- Jacques et Diane Launier, créateurs en 2003 de la première galerie au monde consacrée à l’art de l’animation, du jeu vidéo, du design de cinéma, de la BD et des manga, le musée Art Ludique avait ouvert en 2013 avec succès avant de connaître des difficultés financières liées à la gestion coûteuse du site, malgré une bonne fréquentation de ses expositions..
Le musée a présenté les expositions Pixar, 25 ans d’animation, L’Art des Super- Héros Marvel, Dessins du studio Ghibli : les secrets du layout pour comprendre l’animation de Takahata et Miyazaki, Aardman, l’Art qui prend forme, L’Art dans le jeu vidéo, L’Art de Blue Sky, L’Art des Studios d’Animation Walt Disney, le mouvement par nature et L’Art de DC, L’Aube des Super Héros.
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Posté par redaction, le 29 juillet 2019
Le 18 juillet dernier, le studio Kyoto Animation a été victime d'un incendie criminel. Le bilan est de 35 personnes sont mortes (dont 21 femmes) et 34 blessées (dont une dizaine dans un état sérieux), parmi lesquels l'auteur de l'incendie. Un carnage humain qui a ému le monde de l'animation. Créé en 1981, le studio a notamment travaillé avec les studios Ghibli (Porco Rosso) et OLM (Pokémon). Depuis qu'il n'est plus un sous-traitant mais un studio à part entière, Kyoto Animation a sorti de nombreuses séries TV, dont La Mélancolie de Haruhi Suzumiya, Sound Euphonium ou encore Violet Evergarden. Il a aussi produit des films déclinés de ces séries et surtout le splendide anime Silent Voice et le récent Liz & l'oiseau bleu.
KyoAni était un studio singulier, fondé par un couple, embauchant majoritairement des femmes, et réputé pour ses bonnes conditions de travail, en plus de persévérer à employer des animateurs qui lui sont propres. Aujourd'hui il est en cendres. On ne sait pas ce qui a motivé le pyromane, Shinji Aoba, 41 ans, qui a déjà été emprisonné pour vol et qui souffre apparrement de désordres mentaux. Il semblerait que le studio lui aurait "plagié" un de ses romans, sans qu'il n'y ait aucune preuve. L'enquête vient de confirmer qu'il était obsédé par le studio, dont ils possédait quasiment tous les mangas et les dvd.
C'est le pire meurtre de masse au Japon depuis la seconde guerre mondiale. Un fonds d'aide japonais pour les victimes et un autre, initié par le distributeur américain Sentai Filmworks sur la collecte GoFundMe ont déjà récolté 7 millions d'euros. Le gouvernement, en réaction à l'émotion suscitée, a décidé d'apporter son aide pour la réouverture du studio et pour faciliter les donations reçues par KyoAni. Techniquement, il y a au moins une bonne nouvelle: un des serveurs où une partie des créations et des données sont stockées, aurait survécu à l'incendie. Tout le reste a disparu en fumée.
Cette tragédie n'affectera pas la sortie du spin-off de Violet Evergarden, Violet Evergarden Side-Story: Eternity and the Auto Memories Doll, programmée au Japon pour septembre et qui doit être présenté au festival Animagic Convention à Mannheim en Allemagne samedi prochain. En revanche, on ignore toujours si Violet Evergarden the Movie pourra sortir au Japon en 2020 comme prévu. Netflix gère la diffusion internationale .
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Posté par vincy, le 6 septembre 2013
Elle était promise depuis quelques jours : la conférence de presse d'Hayao Miyazaki s'est déroulée vendredi matin à Tokyo devant 600 journalistes. Depuis l'annonce de sa retraite par le président des Studios Ghibli, dimanche dernier à Venise, on patientait pour en savoir plus : retraite définitive? partielle? pourquoi?
Heureux en dessin, malheureux en cinéaste
Ce sera une retraite partielle : il ne veut plus faire de longs métrages, mais il a d'autres projets en tête. "Je voudrais oeuvrer au moins dix ans de plus, mais je pense que faire des longs métrages n'est plus mon travail", a expliqué Hayao Miyazaki. "Cette fois c'est vrai, je l'ai dit au producteur" comme pour anticiper les réactions à d'éventuels faux adieux. Il ajoute : "Je n'ai jamais pensé une seule fois que j'étais heureux d'être devenu réalisateur, alors que je suis très souvent heureux quand je suis un dessinateur. Si vous être capable d'obtenir parfaitement le mouvement de l'eau ou du vent en tant que directeur de l'animation, vous êtes réellement content pendant plusieurs jours. Mais si vous êtes le réalisateur, vous devez aussi décider de beaucoup d'autres choses. Et ce n'est pas bon pour mon estomac."
Il détaille cette fatigue : "Kaze Tachinu a pris 5 ans. Si je pensait au prochain film cela prendrait 6 ou 7 ans. Je vais avoir 73 ans et j'en aurais alors 80 à la fin". Film après film, les délais de production, souvent parce qu'il voulait prendre du temps pour trouver le bon sujet mais aussi parce que son perfectionnisme le poussait à refaire des scènes entières, s'étiraient. "Chaque réalisateur de film d'animation travaille différemment, mais depuis que j'ai commencé, j'éprouve le besoin d'être le dessinateur" explique-t-il. "Peu importe comment j'essaie de trouver ma force avant de démarrer une production, ce qui est vrai c'est que ma concentration diminue année après année, et je le ressens."
Des projets et de la liberté
"Je vais être libre. Toutefois, tant que je pourrai prendre ma voiture pour aller au studio j'irai. Ce que je voudrai faire, je le ferai" précise-t-il. Il a de nombreux projets en tête. Le musée Ghibli doit s'agrandir et il veut s'investir davantage dans les expositions qui s'y déroulent. Le studio Ghibli qu'il a cofondé s'apprête aussi à sortir un deuxième long métrage cette année.
Son rêve c'est de pouvoir se reposer les samedis. Même s'il n'est pas sûr d'y parvenir : "Le repos pour moi ressemble à du travail pour les autres".
Miyazaki s'en va au sommet avec Kaze Tachinu (Le vent se lève), en compétition à Venise. C'est déjà le plus gros succès de l'année au Japon.
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Posté par Claire Fayau, le 3 mars 2009
Rebootage en mode sans échec ?
"Cesse de me faire perdre mon temps. Monte dans l'Eva. Ou bien va-t-en !"
L'histoire : Une catastrophe d'une ampleur sans précédent s'est abattue sur notre planète, causant la mort de la moitié de la population et laissant le monde meurtri à tout jamais. Après cet évènement terrible que l'histoire retiendra sous le nom de "Second Impact", les survivants reprennent peu à peu leur vie quotidienne. C'est alors qu'un adolescent de 14 ans, Shinji Ikari, est convoqué à Tokyo 3 par son père. Conduit au quartier général de la NERV, une organisation ultra secrète, il doit prendre les commandes d'une arme humanoïde gigantesque, l'Eva-01...
Ce qu'on en pense : A l'origine, Evangelion (un récit de science fiction sur fond d'apocalypse et de manipulations génétiques) est une série culte des années 90 en 26 épisodes qui a donné lieu à deux films d'animation. Son succès, dû à un dosage parfait entre symbolique religieuse, bagarres entre géants robotiques qui donnent le tournis et conflits intérieurs, a convaincu le studio Gainax de lancer un nouveau remake ou plutôt une "remise à jour" de son titre culte, sous la forme de quatre longs métrages à sortir entre 2007 et 2009. Ce projet, "Rebuild of Evangelion", a pour but de moderniser l’œuvre des années 90 mais aussi de changer les deux fins existantes : celle de la série et celle du film The End of Evangelion (Death and rebirth n'en ayant pas vraiment). Et c'est surtout cela que les fans attendent : une nouvelle fin, complètement inédite et, on l’espère, plus satisfaisante.
Pour entamer cette renaissance, l'épisode introductif, Evangelion : 1.0 You are (not) alone, suit une intrigue similaire au film Death and Rebirth et aux six premiers épisodes de la série. Si le visuel général reste identique (les personnage ont les expressions typiques des mangas), l'animation est nettement plus fluide, avec de nouveaux effets spéciaux. Les néophytes, eux, risquent d'être désarçonnés. Car le nouveau film, notamment la première heure, ressemble à un condensé des épisodes de la série (avec peu d'explications et un rythme soutenu), proposant une fin ouverte et des dialogues parfois très jargonnant ("entry plug", " LCL" , "AT field"...)
Cependant, la nouvelle génération de spectateurs ne devrait pas être totalement rebutée, notamment grâce au processus d'identification avec le héros qui découvre lui aussi les choses au fur et à mesure. En plus, ce qui s'avère rapidement palpitant, ce sont les sentiments très profonds, les questions existentielles et métaphysiques et les contradictions qui tenaillent les différents personnages. Comme une excellente "piqure de rappel" pour les fans, et une bonne accroche pour les autres... Deux regrets cependant : aucune reprise de la musique classique qui constituait un vrai bonus dans les précédents opus (Où sont l' Ode à la joie, Les canons de Pachelbel ou même Fly me to the moon ?) et une attente interminable avant de nous présenter le personnage d'Asuka, sorte de "troisième mousquetaire" d'Evangélion...
On sent que le scénariste et coréalisateur, Hideaki Anno, s'est attaché à poser les bases de la saga pour mieux captiver son public et lui donner envie de découvrir la suite de l'histoire... C'est réussi, d'autant qu'on nous promet dans le dossier de presse qu'il y aura une vraie progression, et surtout de l'inédit ! Test grandeur réelle lors de la prochaine mise à jour, Evangelion 2.0 - You can (not) advance.
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Posté par MpM, le 3 octobre 2008
Après avoir longtemps méprisé l’univers du manga et des animés, le cinéma s’est rendu compte (il y a peu) du potentiel d’inspiration, voire de renouvellement, que représente le genre, et a entrepris lentement mais sûrement d’en piller les monuments (on attend les versions "live" d’Akira et d’Evangelion). Comme en contrepoids, le Festival de Locarno, associé pour l’occasion au Musée du Cinéma de Turin, a lui décidé de rendre hommage à ce courant artistique plus ancien et plus varié qu’il n’y paraît. C’est ainsi qu’est né le projet "Manga Impact", une rétrospective et une exposition conjointe autour du cinéma d’animation japonais et de son univers dessiné, qui se tiendront du 5 au 15 août 2009 à Locarno, puis du 16 septembre au 15 novembre 2009 à Turin. Le programme complet se dévoilera peu à peu sur le site internet spécialement dédié à l’événement (www.mangaimpact.com) et un livre de référence fera la synthèse de tous ces contenus.
Toutefois, on sait déjà qu’une sélection d’œuvres issues de l’animé (courts et longs métrages, mais également séries télévisées) devrait permettre de (re)découvrir les œuvres marquantes du XXe siècle, tandis qu’une exposition présentera tout ce qui constitue l’univers du manga, des planches de bandes dessinées aux magazines, en passant par des objets dérivés, des stations de jeux vidéo et des exemples de jeu de rôle. L’occasion de revenir sur les origines graphiques et esthétiques du manga mais également sur ses multiples formes, styles et genres. La bande dessinée japonaise (et son dérivé animé) est en effet extrêmement fragmentée, s’adressant à des public ciblés (adultes, adolescents, jeunes filles, enfants, gays, …) avec des intrigues qui peuvent être tour à tour érotiques, historiques, sentimentales, violentes ou même introspectives et poétiques. Une richesse et une complexité dignes que n’importe quel art millénaire, et qui méritaient bien qu'un grand festival international de cinéma leur rende honneur.
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Posté par MpM, le 31 janvier 2008
Premier coup de coeur du festival, cet animé de Koichi Chigira, adapté d'un roman à succès de la littérature japonaise, séduit par la fluidité de son graphisme, notamment l'utilisation du mouvement pour recréer de effets de mise en scène traditionnelle, et son sens de la narration. Véritable enchantement visuel (on passe du monde coloré et gai de 'Vision' à la réalité terne et froide de 'Reflet', en passant par les moments d'épreuve franchement glauques et sombres), il nous emporte dans une suite d'aventures jamais niaises ni faciles, mais toujours fascinantes.
Comme souvent dans le manga ou l'animation asiatique, le coeur du film s'avère par ailleurs une réflexion douce amère sur la question du destin. Peut-on modifier le cours de son existence à n'importe quel prix ? A-t-on le droit d'exiger le bonheur au détriment de celui des autres ? La prise de responsabilité et le choix du meilleur chemin possible font partie du voyage, forcément initiatique, mais sans la lourdeur morale qui caractérise souvent les dessins animés occidentaux à destination des plus jeunes. Ici, le public adulte y trouve lui aussi son compte, émerveillé par les prouesses esthétiques comme par la cohésion de ce monde complexe et chatoyant.
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