C'est aujourd'hui la date officielle du centenaire de la naissance d'Albert Camus (décédé en 1960). L'un des plus grands écrivains français du XXe siècle, Prix Nobel de littérature en 1957, est pourtant l'un des auteurs les plus maltraités du cinéma. Peu d'adaptation de ses oeuvres ont atteint le grand écran. Et quand ce fut le cas, elles furent souvent décevantes.
L'étranger fut malgré tout adapté par Luchino Visconti en 1967, avec Marcello Mastroianni, Anna Karina, Bernard Blier, Georges Wilson et Bruno Kremer. Le film fut en compétition à Venise et nommé aux Golden Globes.
Sa pièce Les Justes fut transposée en 1983 par Felipe Cazals, sous le titre Bajo la metralla. Il a récolté le Golden Ariel (Oscar mexicain) du meilleur film.
En 1992, l'argentin Luis Puenzo s'attaque à La peste, avec William Hurt, Sandrine Bonnaire, Jean-Marc Barr, Robert Duvall et Raul Julia. Aussi événementiel soit-il, sélectionné à Venise, le film échoue à séduire les critiques et le public.
En 2001, le cinéaste turc Zeki Demirkubuz s'inspire de L'étranger pour réaliser sa version, avec Yazgi, qui reçu le prix de la critique et le prix du meilleur réalisateur au Festival d'Istanbul en 2002.
Cette année, les spectateurs français ont pu voir Le premier homme, de Gianni Amelio, avec Jacques Gamblin.
Un film par décennie seulement. Cependant, ce mauvais sort fait à Camus semble s'arrêter. David Oelhoffen tourne actuellement Loin des hommes, adaptation d'une des nouvelles issues de L'Exil et le Royaume, L'hôte. Le film réunit Viggo Mortensen et Reda Kateb.