Cannes 2012 : la Queer Palm pour Laurence Anyways

Posté par vincy, le 26 mai 2012

La 3e Queer Palm a changé de décor pour sa cérémonie. Après l'étroit Zanzibar (aujourd'hui disparu) pour son édition inaugurale et une plage l'an dernier, c'est sur la terrasse du Magic Garden que le jury, présidé par Julie Gayet, a révélé le gagnant de l'année. C'était The Place To Be samedi soir pour une grande partie des journalistes, ceux qui restaient en tout cas. Une sorte de Grindr en "live". La cérémonie a été rapide, mais tout le monde s'est largement attardé autour de cocktails (le cointreau/jus d'airelles eut beaucoup de succès).

Si le Festival de Cannes n'a pas manqué de personnages lesbiens, gais, bis et trans, assumés ou pas, peu de films en faisaient leur sujet central. Il restait cinq finalistes, cinq films qui ont fait débat pour emporter cette Queer Palm : l'amour lesbien suggéré d'Au delà des collines de Cristian Mungiu, le coup de foudre homo d'Hors les murs de David Lambert, le rapport sadomasochiste d'un journaliste avec sa sexualité dans The Paperboy de Lee Daniels, ou encore les très beaux portraits de gais et de lesbiennes d'un certain âge dans le documentaire Les invisibles de Sébastien Lifshitz.

Le cinquième est le vainqueur. Laurence Anyways, présenté dans le cadre d'Un certain regard, permet à Xavier Dolan de figurer enfin au tableau d'honneur. Il y a deux ans, Les amours imaginaires semblait le favori pour la 1ère Queer Palm. Le culte Kaboom de Gregg Araki avait finalement gagné. Pour succéder au sud-africain Oliver Hermanus (Beauty / Skoonheid), le jury a choisi le jeune cinéaste québécois pour son film épique autour d'un homme qui veut devenir une femme.

Le film a déjà été récompensé par le jury d'Un certain regard qui a décerné un prix d'interprétation féminine à Suzanne Clément.

Il ne reste plus qu'au distributeur MK2 d'afficher la Queer Palm sur l'affiche du film, lors de sa sortie cet été, pour que le message soit clair : il y a des films qui ouvrent les yeux et luttent contre les discrimination, sans être communautariste. Car s'il y a bien une chose qui frappe dans le film de Dolan, c'est le regard que portent les passants et les citoyens sur cet homme transformé en femme. On sent le chemin qu'il reste à parcourir entre le dégoût, le mépris, l'incompréhension, le rejet, le malaise et l'absence de préjugés, l'acceptation et l'intégration.

Cannes 2012 : Julie Gayet, présidente du jury de la 3e Queer Palm

Posté par MpM, le 27 avril 2012

C'est l’actrice et productrice français Julie Gayet qui présidera le jury de la Queer Palm 2012. A ses côtés, Sam Ashby (éditeur de la revue de cinéma queer anglaise Little Joe), Jim Dobson (agent américain), Sarah Neal (directrice du festival Brisbane Queer Film Festival), Frédéric Niolle (rédacteur en chef de l’émission Le Cercle sur Canal+) et Moira Sullivan (universitaire et journaliste).

Autoproclamée "prix LGBT et décalé du Festival de Cannes", la Queer Palm distinguera comme chaque année un long métrage,  toutes sélections cannoises confondues, "pour ses qualités artistiques et son traitement des questions gay, lesbienne, bi ou trans ou son traitement décalé des questions de genre".

Les deux premières Queer Palm de l'histoire cannoise avaient récompensé Kaboom de Greg Araki en 2010 et Beauty d'Oliver Hermanus en 2011. Cette année, une Queer Palm du court-métrage sera également décernée à une oeuvre au format court. Les deux lauréats seront annoncés le 26 mai lors d'une grande soirée festive.

La Queer Palm en quête de financements

Posté par vincy, le 7 avril 2011

L'an dernier, la première Queer Palm, dérivé cannois des Teddy Bear de Berlin, a été remise dans le Zanzibar, désormais fermé, à la bonne franquette et avec une énorme envie d'en parler. Kaboom, le délirant film de Gregg Araki, a dignement remporté la première palme LGBT de l'histoire. Mais y en aura-t-il une deuxième? Les organisateurs de la Queer Palm ont besoin de 5 000 euros et ils en ont...110. A peine 2 % grâce à 5 soutiens et ce, malgré 468 fans sur Facebook. Faible.

L'objectif de cette collecte est de "professionnaliser le prix qui a été lancé l'année dernière sans budget." Volonté de développer la visibilité, avec un magazine-guide : mais pourquoi ne pas dire un catalogue? pourquoi ne pas créer un fil Queer Palm sur Yagg et Facebook ? Un magazine-guide, c'est si peu écolo, si vite jeté avant de remplir sa valise de retour... Volonté d'organiser toute l'année des événements autour de la représentation LGBT dans le cinéma : mais pourquoi ne pas se greffer à des médias (comme le nôtre), à des festivals ou des cycles dans certaines salles, à ARTE (qui développe sa web TV avec inventivité)?

En revanche, on peut comprendre que cela ait un coût. Matériel de communication, soirée de remise des prix, réunions de jury, statuette...

Mais est-ce bien tentant d'investir 10 euros pour avoir une carte postale postée depuis Cannes ; 25 euros pour un badge collector ; 50 euros pour une invitation à la cérémonie de remise de la Queer Palm sur ne page cannoise et sa soirée exceptionnelle et festive (encore heureux, si les gays ne savent plus faire la fête, où va-t-on?!) ; 100 euros pour deux invitations ; 500 euros pour deux invitations et un remerciement nominatif dans le fameux magazine-guide, pour la postérité, et deux invitations à l'avant-première du film à Paris ; 1000 euros pour huit invitations et tutti quanti... (deux tee shirts de la collection Queer Palm, un DVD du film récompensé, huit badges, huit affiches).

Ecran Noir soutient avec ferveur l'initiative  de la Queer Palm(voir actualité du 6 mai 2010). Il est important que le plus grand festival de cinéma offre un prix, comme à Venise et à Berlin, à un film qui ouvre les regards sur la condition lesbienne, gay, trans ou bi. Si l'on semble critique sur les initiatives dispendieuses, c'est justement parce que nous ne voudrions pas voir cette Queer Palm abandonnée pour des ambitions un peu démesurées pour une deuxième édition. Laissons-la s'installer, faire son nid et séduire des sponsors. Le Teddy Bear ne s'est pas fait en un an.

Que la Queer Palm reste un événement sympathique, décalé et elle est assurée de sa survie à moyen terme. Ceci dit rien ne vous empêche d'aider son créateur, qui a eu le courage de lancer l'idée. Il est nécessaire que ce prix existe : après tous les catholiques ont bien le leur. Il suffit de cliquer sur http://fr.ulule.com/queer-palm/.

Le prix sera remis le samedi 21 mai prochain.

Queer Palm : Cannes en est!

Posté par vincy, le 6 mai 2010

queer palmIl y avait la Palm Dog, qui récompense la meilleure performance canine dans un film du Festival, voici la Palm Queen. Il était temps. Depuis 23 ans, Berlin avait son Teddy Award; Venise avait embrayé et a créé le Queer Lion en 2007.

Cannes n'a plus à "rosir" et décernera la 1ère Queer Palm le 22 mai prochain.
Il s'agira de primer un film pour sa contribution aux questions lesbiennes, gays, bi ou trans, toutes sélections confondues. Ce 1er prix sera parrainé par les réalisateurs Olivier Ducastel et Jacques Martineau.

Le jury sera composé de Benoît Arnulf (Rencontres In & Out, Festival du Film Gay et Lesbien de Nice), Florence Ben Sadoun (Première), Romain Charbon (Têtu, les Inrockuptibles), Mike Goodridge (Screen International), Xavier Leherpeur (Studio Ciné Live), Ivan Mitifiot (Écrans Mixtes, Rencontres de cinéma gay et lesbien de Lyon), Pascale Ourbih (Chéries-chéris) et Brian Robinson (Festival du film gay et lesbien de Londres).