Grand prix à Deauville, Mother and Child consacre Annette Bening

Posté par vincy, le 13 septembre 2010

Annette Bening dans Mother & Child

Elle était l'invitée d'honneur du Festival du cinéma américain de Deauville. Elle y présentait deux films : The Kids are all right, comédie de moeurs douce amère primée par un Teddy Award à Berlin et Mother and Child. Annette Bening est, sans aucun doute, la star du cinéma indépendant cette année, et en bonne place pour une future nomination aux Oscars (elle a déjà été nommée trois fois).

Car le film de Rodrigo Garcia (Les passagers), qui met aussi en vedette Naomi Watts, Samuel L. Jackson, Kerry Washington et Cherry Jones, vient de recevoir le Grand prix à Deauville. Contrairement à The Kids are allright, très joli succès de l'été aux USA, Mother & Child n'a pas rencontré son public (un million de $ au box office). Il lui faudra un palmarès étoffé pour séduire les professionnels hollywoodiens : un an après son avant-première mondiale à Toronto, il a voyagé à San Sebastian, Sundance et Dubai. Le film sort le 17 novembre en France.

Deauville a aussi récompensé The Myth of the American Sleepover (présenté à la Semaine de la critique à Cannes) et Winter's Bone (prix du jury ex-aequo).

Holly Rollers a reçu le prix révélation Cartier tandis que le prix de la critique internationale a échu à Buried, de Rodrigo Cortes.

Le jury du festival de San Sabastian surprend

Posté par vincy, le 29 septembre 2009

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Avec l'affaire Polanski ce week-end, le Festival de San Sebastian est rapidement tombé dans l'oubli médiatique. Regrettable car le jury présidé par le cinéaste Laurent Cantet a délivré un palmarès original.  

Cette 57e édition a ainsi donné son Coquillage d'or à City of life and death du Chinois Lu Chuan, un film choc sur l'horreur de la guerre sino-japonaise. Une oeuvre dure sur les atrocités de l'invasion japonaise en 1937 lors de la célèbre bataille de Nanjing (Nankin). Le massacre aurait causé la mort de 100 000 à 300 000 personnes.Le film a aussi reçu le prix de la meilleure photographie. Lu Chuan, qui a mis quatre ans à terminer son film, place sa caméra tantôt du côté des Japonais, tantôt du côté des Chinois, par souci d'impartialité, et a choisi de filmer en noir et blanc.

Il y avait quinze films en compétitions officielle.

 Des trois cinéastes français en sélection - Honoré, Dumont et Ozon - seul ce dernier est reparti auréolé, avec le prix spécial du jury pour son film Le refuge. Il est récompensé pour sa "vision sensible", et notamment son choix de filmer comme une expérience personnelle une Isabelle Carré enceinte.

Les prix d'interprétation ont été remis à Lola Duenas (Volver, Etreintes brisées, 20 centimètres...), et Pablo Pineda pour le film espagnol Yo, también.  Particularité : Pablo Pineda est un comédien trisomique. cela faisait 13 ans qu'un acteur atteint d'un handicap n'avait pas gagné de prix d'interprétation dans un grand festival.

Le réalisateur espagnol Javier Rebollo a reçu le Coquillage d'argent du meilleur réalisateur pour La mujer sin piano.

Blessed, film australien d'Ana Kokkinos, a été reconnu pour son scénario.

San Sebastian est l'un des six grands festivals artistiques en Europe - avec Cannes, Berlin, Venise, Locarno et Karlovy-Vary. Hélas, il perd en lustres depuis quelques temps. Qui a vu La boîte de Pandore, du turc Yesim Ustaoglu, Coquillage d'or et prix d'interprétation féminine (pour la française Tsilla Chilton), sorti discrètement en avril dernier? Ou Un millier d'années de bonnes prières de Wayne Wang en 2008? Ces dernières années, venus de la côte Basque, le cinéphile aura retenu Les tortues volent aussi ou Les lundis au soleil.

Le festival subit une double crise : économique avec un budget en baisse et artistique puisque une bonne moitié de la sélection n'a pas été à la hauteur d'un festival de cette catégorie. Le favori de la critique et du public, le film argentin El secreto de sus ojos, ait ainsi reparti bredouille, accentuant le décalage entre le jury et les festivaliers, comme chaque année. Et puis il ya aussi ce calendrier tardif qui empêche la "Donostia" comme on appelle le Festival, d'attirer les stars américaines : après Venise, elles s'envolent tout de suite pour Toronto. Seuls Brad Pitt et Quentin Tarantino ont fait le déplacement pour l'avant-première espagnole d'Inglourious Basterds. En clôture, Naomi Watts est venue présenter Mother and Child, de Rodrigo Garcia. Le festival s'était ouvert avec le nouveau film d'Atom Egoyan, Chloe, avec Liam Neeson et Julianne Moore.

Les passagers : on évite de justesse le crash cinématographique

Posté par MpM, le 10 mars 2009

Les passagers"Ce crash, c’est comme une renaissance !"

L'histoire : Suite à un crash aérien, la thérapeute Claire Summers est chargée d’apporter un soutien et une écoute psychologiques aux rares survivants. Très vite, elle s’aperçoit que la version officielle des causes du crash (une erreur humaine) ne correspond pas aux souvenirs des passagers. Dans le même temps, elle lie une relation extra-professionnelle avec l’un des rescapés, Eric, qui refuse toute thérapie.

Notre avis : Rodrigo Garcia avait très certainement une carte à jouer avec cette histoire de passagers traumatisés par un crash aérien aidant une jeune femme mal dans sa peau à mettre à nu ses propres fêlures, et même à les accepter. Pour cela, encore aurait-il fallu qu’il sache où il allait, au lieu d’osciller sans cesse entre comédie sentimentale, thriller, mélodrame et fantastique, incapable de doser harmonieusement les séquences pseudo-romantiques (bavardes et répétitives) et les scènes d’enquête, apparemment réduites à peu de chose. Certains éléments semblent même parfaitement hors de propos, alors que d’autres sont trop rapidement évacués, et pas mal d’invraisemblances viennent parsemer le récit.

Le problème, c’est que bon gré mal gré, toutes ses incohérences finissent par trouver une explication au cours du film, par un procédé qu’il est toutefois impossible de dévoiler, sous peine de gâcher le peu de suspense qui restait. Or, même si cette errance scénaristique est en partie justifiée, cela n’empêche pas le spectateur de s’être ennuyé ferme pendant la première heure du film. Découvrir le pourquoi du comment soulage peut-être sa curiosité, mais cela ne suffit pas à renverser la vapeur en rendant tout à coup le film génial. Au contraire, l’orientation que prend l’intrigue semble à la fois inattendue et presque trop facile.

Reste Anne Hathaway, merveilleuse en psy qui ne se laisse jamais aller. Son air de jeune cygne timide ferait fondre n’importe quel spectateur : les hommes parce qu’ils la trouvent craquante, les femmes parce qu’elles ont envie de l’aider, voire de lui ressembler. On ne peut pas en dire autant de Patrick Wilson qui a un rôle plutôt ingrat de dragueur déluré en quête de sensations fortes mais cachant un terrible traumatisme. Il y a même un moment où l’on se demande ce que le personnage de Claire peut bien trouver à un type qui passe ton temps à essayer de lui faire peur… Bien sûr, cela aussi, on le comprendra en temps voulu. Dommage que cela arrive bien trop tard, à un moment où on a déjà cessé d’y prêter le moindre intérêt.