Toutes les bonnes choses ont une fin… Voilà sans doute ce que les membres de la GLAAD (Gay & Lesbian Alliance Against Defamation) se sont dits lorsqu'ils ont décidé de ranger leur NRI (Network Reponsibility Index). Depuis près de 10 ans, ce simple outil permet de "recenser" les personnages queer présents et présentés à la télévision américaine. Et si l'on vous en parle aujourd'hui, c'est parce que cet indice de "santé LGBT" a livré son nouveau rapport jeudi dernier, juste avant que Sarah Kate Ellis, la présidente de la GLAAD, n'annonce son retrait. Dit comme ça, cela parait anodin. Mais il n'en est rien !
Les chaînes ABC Family et Fox se sont démarquées cette année par leur "excellente" représentation de la population LGBT grâce à la présence de nombreux personnages à la sexualité autre que hétérosexuelle. Sur ABC Family, The Fosters et Pretty Little Liars ont reçu les honneurs de la GLAAD tandis que sur Fox, Empire a relevé le niveau à elle seule ! Véritable phénomène de la saison passée, cette série dont nous vous parlions déjà au moment de l'annonce des nominations pour les Emmy Awards - et qui a fait de Lee Daniels un homme incontournable du petit écran - traite entre autres de la volonté d'un jeune homme gay de se faire accepter par son père et dans le milieu du hip-hop. Énorme bouffée d'air frais, Empire a captivé jusqu'à 17 millions d'Américains cet hiver. Un record !
Mais alors que la communauté LGBT n'a jamais été aussi bien représentée dans les séries - à la différences des personnages noirs -, il semblerait que le combat se porte désormais ailleurs. Comme le rappelle Sarah Kate Ellis dans les colonnes de Variety, autrefois la communauté LGBT se satisfaisait d'une simple représentation à la télé. Peu importe le temps d'antenne et la personnalité du personnage, un homo à la télé était toujours une victoire. Mais aujourd'hui, cette lutte vient rejoindre celle de la diversité. Un homo c'est bien, mais un homo de couleur c'est mieux. Conscients de ne pas tous être "des hommes blancs, cisgenres et issus de la classe moyenne", les membres de la GLAAD veulent être représentés tels qu'ils sont : divers, variés, multiples, différents.
Il n'existe pas de profil type d'un membre de la communauté LGBT. Et si le NRI a été utile tout au long de ces années, son fonctionnement semble aujourd'hui un peu obsolète. Ce qui n'empêche pas Sarah Kate Ellis de noter la volonté des dirigeants de chaînes (généralistes comme câblées) de mettre en avant des personnages LGBT. Comme toujours, Shonda Rhimes (Grey's Anatomy, Scandal, How to Get Away with Murder) est la reine incontestée tandis que Lee Daniels (Empire) a fait une entrée fracassante dans le grand monde des séries. Enfin, le travail de Jenji Kohan (Orange is the New Black) ne peut pas être ignoré. En attendant, "la GLAAD va continuer à pousser l'industrie du divertissement à faire de la diversité une réalité". Voilà qui est dit !
Et on peut toujours se désoler de voir que la France a quelques décennies de retard sur ces sujets.