Le maître du polar hongkongais investit la Cinémathèque

Posté par MpM, le 28 février 2008

Heroic trioJohnnie To est partout. En l'espace d'à peine deux mois, il a réussi à sortir deux films en salle (Triangle en janvier, Mad detective le 5 mars, et l'on ne parle pas de Filatures, qu'il a simplement produit), en présenter un troisième en compétition à Berlin (Sparrow) et s'offrir une étonnante rétrospective dans le temple de la cinématographie française. Vue l'étendue de son oeuvre (près de 50 films en moins de 30 ans, bien plus si l'on considère son activité de producteur), les programmateurs de la Cinémathèque ont dû faire un choix, au détriment de ses films les plus anciens, souvent jugés comme les moins intéressants.

On verra malgré tout les inénarrables Heroic trio1 et 2 (1993), actionners musclés mettant en scène trois héroïnes sexys incarnées par Michelle Yeoh, Anita Mui et Maggie Cheung, tout de cuir vêtue. Pas franchement des chefs d'oeuvre, mais plutôt sympathiques et agréables à regarder. Pour le reste, aucune titre remontant à plus de 15 ans, et une concentration assez importante de films ultra-connus. Incontournables, ses trois oeuvres cultes : Fulltime killer (1995) , The mission (1999) et PTU (2003) ainsi que tout ce qu'il a réalisé ou produit depuis Breaking news, sélectionné à Cannes en 2004 (Election 1 et 2, Exilé, Triangle, Filatures) . Sans oublier quelques films secondaires qui permettent de l'appréhender sous un jour différent comme la vraiment charmante comédie romantique Needing you (2000) ou le parfaitement délirant Running on Karma (2003). En tout, une trentaine de longs métrages à (re)découvrir du 5 mars au 11 avril.

Un bel hiver pour Pathé

Posté par vincy, le 28 février 2008

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Pathé distribution peut pousser un gros Cocorico. La Graine et le mulet a récolté 4 César. Into the Wild a franchi le cap du million d'entrées. Astérix aux Jeux Olympiques, même s'il déçoit avec un mauvais bouche à oreilles et une position de leader déjà contestée au bout de trois semaines, se permet d'être le film français le plus populaire depuis deux ans, dépassant La Môme et Camping. Ces cinq dernières années, seuls Les Bronzés 3 (2006), Les Choristes (2004) et Taxi 3 (2003) ont été plus populaires.

Résultat, Pathé se classe leader des distributeurs depuis le 1er janvier 2008, avec 4 films en salles (dont 2 nouveautés). La société de la rue François 1er affiche une part de marché nationale de 28% au 19 février, soit trois fois plus que Paramount Pictures France, bon deuxième.

A cela s'ajoute la sortie tonitruante de Bienvenue chez les Ch'tis. 64 salles dans trois départements ont suffit à le placer dans les cinq films les plus vus du pays. Et lors de sa première journée, dans 780 salles, le film de Boon a réalisé le deuxième meilleur démarrage national. De quoi installer Pathé en haut du podium. La place sera vite convoitée et le "line-up" des sorties du premier semestre nous fait dire que sa position reste fragile.

Rhapsodie de Raoul Ruiz

Posté par Morgane, le 28 février 2008

Pour la dernière soirée du festival du documentaire chilien, c’est l’œuvre de Raoul Ruiz, Cofralandes (Rhapsodie chilienne), qui est projetée au cinéma Le Latina.

Raoul Ruiz, à travers ce film qui ne ressemble à aucun autre, se promène, et nous entraîne avec lui, à travers le Chili, ce pays du bout du monde. A la frontière entre le documentaire et la fiction, le réalisateur joue énormément avec la mise en scène et l’absurde. Son film s’ouvre sur une manifestation de pères Noël jurant protection à leurs barbes blanches. Puis un défilé de cafetiers survient, suivi de près par deux cortèges, l’un de portes et l’autre d’aveugles. Etrange tout cela, non ? Un homme téléphone avec sa télécommande, des visages sont cachés, un petit train traverse maisons et jardins et des publicités où il est inscrit "tenemos que hablar – Dios" sur fond noir sont placardées dans les rues. Les situations qui paraissent insensées se poursuivent entre elles. Les images s’imbriquent les unes dans les autres, l’une chassant peu à peu l’autre.

A travers ce film où les souvenirs défilent sur fond de poèmes populaires, chansons classiques du Chili, chants d’oiseaux mais aussi voix, comme celle de Pinochet lorsqu’il attaque le palais de la Moneda, Raoul Ruiz nous montre à voir un pays, son pays. Il nous propose ses différents visages, ses secrets, ses recoins. Son jeu où l’absurde se mêle à des situations du quotidien donne naissance à des situations des plus cocasses mais rend aussi le documentaire difficilement compréhensible. Toutes ces images qui se succèdent semblent accessibles uniquement aux Chiliens ou aux grands passionnés de ce pays. Dommage, les secrets du Chili ne seront révélés qu’à un public averti et connaisseur.