Cannes rattrapé par la réalité sociale
S'il y a bien une chose qui est indispensable lors d'un festival de cinéma, c'est le courant électrique... Les spectateurs présents à la première séance de I love you Philip Morris en ont fait l'expérience mardi lorsque des salariés en grève d'ErDF ont tout simplement coupé le courant aux abords du Palais Stéphanie où est située la Quinzaine des Réalisateurs, interrompant la séance pendant plusieurs minutes. Plusieurs coupures analogues ont été observées dans la ville. Le conflit, qui dure depuis plus de huit semaines, concerne l'ouverture de négociations sur les salaires. Qu'on se rassure, le Palais, lui, est équipé d'un groupe électrogène, on ne risque donc pas l'extinction des feux en plein milieu d'une séance officielle !
Heureusement, car sinon, une émeute n'aurait pas été à exclure... En effet, un syndicat de CRS vient de déplorer l'absence de représentants de l'ordre sur le tapis rouge comme c'était traditionnellement le cas les années précédentes. Cette absence serait due à l'impossibilité de trouver un accord financier entre les organisateurs du festival et la Direction générale de la Police nationale. Voilà pourquoi, lors de la soirée d'ouverture, de jeunes danseuses en tutu avaient pris la place des habituels CRS en tenue d'apparat. L'entrechat pour remplacer la matraque, il fallait y penser. Toujours est-il que, malgré ses airs de bulle imperméable au monde extérieur, le festival de Cannes est parfois rattrapé par la réalité : à défaut d'être très présents dans les films de la sélection, la crise et les mouvements sociaux ont trouvé le moyen de s'inviter à la fête !
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