Posté par geoffroy, le 11 mai 2009
C’est un film étrange, déroutant, risqué, incompris, maîtrisé, envoûtant et proposant une vision fantasmée – ou cauchemardesque – d’une humanité courant à sa perte qui est sorti en DVD et Blu-ray le 25 mars dernier (achat sur alapage.com). Cet OVNI en celluloïd, ce Léviathan industriel crachant sa vapeur toxique, cet essai post apocalyptique d’un monde charriant sa propre décrépitude, ce maelström visuel où la contre-culture s’empale dans une bulle de poésie pure c’est Southland Tales, le dernier film de Richard Kelly, jeune prodige américain responsable d’un Donnie Darko à l’imaginaire de labyrinthe. Projeté au festival de Cannes en mai 2006 où il fut hué, remonté et amputé de vingt minutes peu de temps après, sortit dans l’indifférence coupable aux Etats-Unis fin 2007 et programmé en Europe avant d’être sans cesse repoussé, sa trajectoire, pour le moins chaotique, se termine donc dans les bacs froids de grands magasins.
Rappelons qu'Ecran Noir avait été l'un des rares magazines à défendre cette vision originale et casse-gueule, à l'époque.
Pourtant le film existe et, malgré ce triste constat, risque bien de devenir culte comme indispensable à tout bon cinéphile qui se respecte. Long-métrage lunaire aux multiples entrées, Southland Tales brasse dans un faux rythme contemplatif une série de rencontres entremêlées dans un présent d’uchronie glamour, trash, délétère, extatique mais dont le décalage subtile se prête admirablement bien à la redéfinition d’une réalité aussi factice que terriblement actuelle. Gonflé, Richard Kelly accouche d’un film hybride aux plans séquences enivrants, aux ballets improbables (voir la danse conclusive entre The Rock et Sarah Michelle Gellar), comme aux digressions psychédéliques. L’expérience visuelle vaut à elle seule le détour…
Oeuvre prophétique au sens premier du terme, elle le demeure surtout dans la manière dont le cinéaste reprend les codes du cinéma hollywoodien pour mieux les exploser en vol (scène du Zeppelin) et dire, à sa façon, le danger d’une dictature de l’image et de ses soi-disant symboles. L’inter-relation entre virtualité et réalisme s’élabore en continu dans un patchwork détonant diaboliquement contemporain qu’il faut absolument découvrir, même sur disque vidéo.
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Posté par vincy, le 11 mai 2009
Justin Haythe a déjà écrit la formidable adaptation du livre culte Revolutionary Road, qui est devenu dans les cinémas français, Les noces rebelles (avec Di Caprio et Winslet).
Universal vient de lui commander une modernisation du roman L'étrange cas du Dr Jekyll et Mr Hyde inventé en 1886 par Robert Louis Stevenson. Dans le même temps, le studio a engagé Keanu Reeves pour jouer le rôle principal. Ce n'est jamais que le sixième projet en cours pour le comédien, qui vient de présenter à Berlin The Private Lives of Pippa Lee et de rapporter 280 millions de $ à la Fox pour Le jour où la terre s'arrêta.
Le réalisateur, le danois Nicolas Winding Refn, est toujours en négociation pour ce nouveau Jekyll. Le cinéaste s'est fait connaître avec sa trilogie sanglante, Pusher. Son plus récent film, Branson, concourrait au Festival de Sundance.
A l'origine, Guillermo del Toro était intéressé par le personnage. Mais l'agenda complet du cinéaste mexicain (Tarzan, Deadman, L'étrange créature du lac noir sont parmi ses multiples projets), et notamment la production de The Hobbit, a poussé le studio à choisir une autre direction.
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Posté par Claire Fayau, le 11 mai 2009
L'histoire : En 1850,la pianiste et compositrice Clara Schumann accompagne son mari Robert et ses enfants à Dusseldorf . Après de longues et éreintantes années de tournée, Robert Schumann - célèbre compositeur et chef d'orchestre- doit y occuper un poste de directeur musical . Cependant, l'homme a du mal à supporter son angoisse face à l'orchestre et subit des crises de plus en plus fréquentes. Clara joue en public les morceaux de son mari avec un immense succès,contribuant ainsi à la popularité de ses œuvres. Lors de son dernier concert à Hambourg, elle fait la connaissance de Johannes Brahms, quatorze ans de moins qu'elle,dont le talent impressionne également son mari . Mais ce n'est pas seulement la virtuosité du pianiste qui, chez Brahms, séduit Clara...
Notre avis: La biographie musicale est une genre difficile. Cela peut être un film à succès (Amadeus) comme devenir un film vite oublié (Antonio Vivaldi, un prince à Venise). Ici , le triangle amoureux et musical Robert Schumann / Clara Schumann/ Johannes Brahms est au centre de ce Clara, germanique, historique, romantiques et musiques mythiques .
Hélas, si on enlève la somptueuse reconstitution de l'époque, la beauté des costumes et les partitions de Schumann et de Brahms, il ne reste qu'un film maladroit qui récite, tel un bon élève, une leçon apprise d'une façon très (voire trop) appliquée, sans aucune prise de risque.
Où sont les sentiments exacerbés des romantiques du XIX ème siècle? Le triangle amoureux qu'on nous promet est à peine esquissé ! Les trois acteurs principaux semblent noyés dans cette reconstitution. De ce trio, c'est Clara, alias Martina Gedeck qui s'en sort le mieux dans ce rôle de femme orchestre à la fois musicienne, femme amoureuse, mère de famille nombreuse (6 enfants à l'époque du film, 8 au total!) .
Les chics types de Clara sont hélas un peu moins convaincants, même si Pascal Greggory possède le physique d'un artiste torturé comme Schumann. Malik Zidi est inégal en Brahms fantasque. Pourtant on aimerait l'aimer, Brahms... Est-ce le doublage qui fait que les dialogues sonnent creux?
Le film plaira, par fétichisme, aux mélomanes. Les autres spectateurs risquent de succomber à la berceuse de Brahms. Dommage, car la réalisatrice a travaillé sur ce film pendant douze ans, et partait d'une excellente intention : retracer la vie (pas toujours) en rose de cette Clara Schumann.
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