Le CNC a communiqué les chiffres de la production cinématographique pour le premier semestre 2009. A priori, le secteur ne connaîtrait pas la crise puisque le nombre de films produits se maintient. 110 films (dont 27 à majorité étrangère) ont été agréés contre 109 (dont 23 "étrangers") pour la même période en 2008.
Pourtant, les producteurs, s'ils continuent de croire en une offre riche et variée, ont pris leurs précautions. Les investissements sont en forte baisse (- 33.6% par rapport à 2008). Il y a en effet moins de "gros" budgets. Au premier semestre 2008 il y avait même trois films à plus de 40 millions d'euros. Mais l'investissement reste élevé avec 538 millions d'euros, même s'il n'y a aucun film de plus de 30 millions d'euros agréés.
Le devis moyen est donc en chute libre, passant de 8,16 millions d'euros en 2008 à 5,36 millions d'euros en 2009. une affaire de prudence. Les producteurs croient davantage dans les films "du milieu". Les très petits budgets (moins de 1 million d'euros) ne représentent plus que 13,3% des productions (contre 20% en 2008). Un film sur cinq coûte entre 4 et 7 millions d'euros, le prix moyen. Et seulement 4,8% des films ont un devis supérieur à 15 millions d'euros (contre 12,8% en 2008).
La crise a donc eu un impact certain sur l'économie du cinéma, jusqu'à son impact territorial puisque le nombre de jours de tournage recule de 7%. D'une part de nombreuses oeuvres sont des co-productions internationales : les tournages à l'étranger baissent cependant fortement (15,1%). Mais même en France, le chiffre recule (3,9%). En resserant le planning d'un tournage, on réduit les coûts. CQFD. Cependant cela se traduit aussi par des intermittents du spectacle moins occupés et des recettes locales moins importantes. Au total on comptabilise 721 jours de tournage à l'étranger et 1991 en France, soit sensiblement le niveau de 2007.
On comprend mieux que la France ait fait voté rapidement le crédit d'impôts pour les tournages de films étrangers en France...