Wim Wenders convaincu par la 3D
"Dans le futur, ce sera un outil idéal pour les réalisateurs de documentaires. Cela leur ouvrira de nouvelles perspectives", a déclaré Wim Wenders au sujet des nouvelles techniques de 3D qu’il a pu tester dernièrement sur le tournage de son film hommage consacré à la chorégraphe Pina Bausch.
"Nous voulions faire ce film ensemble avec Pina depuis 20 ans. Le concept était qu'elle nous emmène dans son univers. Cela aurait été un peu comme un road movie dans lequel je l'aurais accompagnée à l'étranger." Après la mort de cette grande figure de la danse contemporaine en juin 2009, Wim Wenders a d’abord failli renoncer au projet, avant de le transformer en documentaire relief sur ceux qui avaient côtoyé Pina Bausch (voir news du 1er août 2009). Il a ainsi longuement filmé les danseurs sur scène mais également en coulisses. "Cela est devenu un film sur son travail. Évidemment c'est très différent de ce que nous aurions fait ensemble", a-t-il expliqué.
Le recours à la 3D devrait permettre de rendre grâce à l’art de la chorégraphe, particulièrement basé sur l’espace. Pour le réalisateur, c’est une vraie découverte. "On va bientôt s'apercevoir que pour rendre la réalité, c'est un gain incroyable. Voir en relief quelque chose de très simple et de très naturel, ne serait-ce qu'un gros plan de quelqu'un qui parle, donne une qualité de présence étonnante. Pour moi, il sera difficile de retourner en arrière" avait-il notamment déclaré il y a quelques mois dans le cadre du festival "L'industrie du rêve".
Bien sûr, cela représente des contraintes assez lourdes, notamment en termes de moyens techniques et humains. "Il faut beaucoup plus de lumière, une équipe plus importante. On tourne avec deux caméras reliées par des miroirs, et le chef opérateur est accompagné du stéréographe Alain Derobe, qui prend en charge toute la mathématique et la logistique 3D. À chaque plan, il faut recalibrer pour situer l'écran imaginaire. Et il faut aussi corriger les effets stroboscopiques de la représentation du mouvement, qui sont multipliés par la 3D", expliquait-il à l’époque.
Mais pour représenter la grâce insaisissable de la danse, le relief semble apporter une telle plus-value en terme de légèreté de captation que pour le réalisateur allemand, le jeu en vaut largement la chandelle. "Peut-être que dans quelques années tous les documentaires seront tournés en 3D et qu'elle ravivera le genre comme l'a fait le numérique", conclut-il, optimiste et subjugué.
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