Ash à Paris : du cinéma dans le son

Posté par kristofy, le 21 juin 2010

La musique adoucit les mœurs paraît-il. Les bleus ont gâché la coupe du monde en prenant d’une main la place des irlandais, ils subissent de cuisantes défaites (y a une morale) en Afrique du Sud, voici l’occasion  pour une parenthèse un peu hors cinéma (quoique) en cette période de fête de la musique.

Le meilleur groupe de rock irlandais du monde (non, pas U2) est à Paris ce 23 juin pour un concert à taper des mains : il s’agit du groupe Ash.

En 1994 c’était un trio de lycéens de Downpatrick d’à peine 17 ans qui signe avec un label, et leur premier album devient un hit immédiat jusqu’au Japon, en passant par les Etats-Unis et l’Australie. Ash est une véritable machine à tubes, mais leurs mélodies power-pop toujours entraînantes ont ensuite un succès plus confidentiel. Leur concert parisien est le prétexte pour vous inviter à découvrir leur musique d’ailleurs influencée en partie par le cinéma.

Le premier album de Ash s’intitule ‘1977’ en référence à l’année où est sorti « Star Wars », ils enregistrent d’ailleurs leur version de la chanson ‘Cantina Band’ du film.  Sur ce premier disque on y trouve une chanson ‘Goldfinger’ (titre d’un épisode de James Bond) et une autre ‘Kung Fu’ dans laquelle l’acteur Jackie Chan est dans les paroles. Des années plus tard leur titre ‘Clones’ sera utilisé pour le jeu vidéo ‘Star Wars Republic Commando’, et ils apparaissent même avec un sabre laser pour la pochette de leur compilation ‘Intergalactic sonic 7’s’.

Ils vont écrire la chanson générique du film Une vie moins ordinaire de Danny Boyle, et plus tard avec l’album ‘Meltdown’ on entendra deux de leurs titres dans le Shaun of the dead  de Edgar Wright et le clip de la chanson ‘Starcrossed’ est directement inspiré du film Roméo+Juliette  de Baz Luhrmann.

Depuis le groupe Ash libéré d’un contrat avec une maison de disque a fondé leur propre label pour une initiative inédite dans le contexte de baisse de ventes générales de disques. Plutôt que d’envisager un nouvel album de chansons ils sortent sur internet (pour leurs abonnés à une souscription) une nouvelle chanson toute les deux semaines avec l’objectif de 28 singles (en réalité presque une quarantaine de nouvelles chansons), et en même temps de nombreux clips à découvrir qui explorent de nombreux styles visuels.

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Ash, en concert le 23 juin à Paris (La Maroquinerie).

site internet officiel

Chaîne YouTube officielle

Le Saint-André-des-Arts orphelin de son créateur, Roger Diamantis

Posté par anne-laure, le 21 juin 2010

saint andre des artsMardi 15 juin, l’Association française du cinéma art et essai (AFCAE) annonçait le décès du « magicien du Saint-André des Arts », comme l’appelait le réalisateur Jean-Luc Godard. Roger Diamantis, né en 1934, avait 76 ans.

Cette figure emblématique parisienne a toujours été un précurseur, faisant connaître les grands noms du cinéma d’auteur à travers ses trois salles du Saint-André des Arts, son cinéma, en plein cœur du quartier latin. « Passionné de cinéma exigeant et de qualité, il restera comme l'un des précurseurs de la diffusion culturelle par le film et l'ensemble du mouvement Art et Essai ressent sa disparition avec douleur et émotion » s’est exprimée l’AFCAE, avec tristesse.

Peu connu du grand public mais familier des cinéphiles parisiens, il était le contraire du cinéma d’aujourd’hui où l’argent est roi et où seuls les blockbusters trouvent leur salut. En 1996, juste après avoir connu la menace d'une fermeture économique, il déclarait dans l’Humanité? : « Le Saint-André-des-Arts existe depuis vingt-cinq ans. Les trois salles sont bien situées, dans une rue passante. Il ne leur manque que les films. Je suis pris en sandwich – c’est le mot qui convient à l’heure du fast-food et du « fast movie » – par les deux multiplexes qui viennent d’ouvrir aux Halles et à Montparnasse… J’ai été le premier à montrer le premier film de Stephen Frears, mais on me refuse son dernier… De même pour Mike Leigh… »

Passionné et entêté, celui-ci n'hésitait pas à diffuser les films dans lesquels il croyait même lorsque les entrées se faisaient rares.

Alain Tanner qui fit l'ouverture de la salle avec La Salamandre en 1971 et tiendra l'affiche un an malgré un rejet unanime de la critiques ; mais aussi Nagisa Oshima – dont L’Empire des sens est resté six ans à l’affiche – Raymond Depardon, Ken Loach, Alain Cavalier, Nicolas Philibert, Ingmar Bergman qu'il projetait sous forme d'intégrales : nombreux sont les grands cinéastes, de Mizogushi à Eustache, qui ont marqué les murs du Saint-André des Arts. Wenders et Duras faisaient partis des fidèles.

Diamantis fut aussi réalisateur (en 1974, Si j'te cherche, j'me trouve) et coproducteur (en 1990, La Captive du désert, de Raymond Depardon).

Elise Girard a réalisé un documentaire consacré à la vie et à l’œuvre de cet exploitant hors du commun, Roger Diamantis ou la vraie vie. Un film produit par La Compagnie des Phares et Balises. Par ailleurs, sa biographie Une vie d’art et d’essais, signée Florence Delporte, est sortie en 2003 aux éditions La Dispute.