Coup de gueule contre la « défête » du cinéma

Posté par vincy, le 7 juillet 2010, dans Business, Films, Marketing, exploitation, salles de cinéma.

la fete du cinemaBlâmons tout le monde : la Coupe de football, le magnifique temps caniculaire, et même le faible nombre de films grand public exploités récemment. Le chiffre est là : malgré la crise économique et la bonne santé du 7e art, la Fête du cinéma a fait un flop. 3,2 millions de spectateurs, soit -30% par rapport à 2009. Seul Shrek 4, il était une fin a su trouver un large public et battre un record annuel, celui du meilleur premier jour.

Alors certes, les blockbusters américains n'étaient pas flamboyants. Parce que les studios hollywoodiens n'ont pas voulu prendre de risques face à la Coupe du monde, les "bonnes" sorties ont été décalées à juillet. Certes, les distributeurs français n'ont pas  pris de risques, et hormis Fatal et La tête en friche, il n'y avait aucune grosse artillerie. Dans les deux cas, ça a profité à des films comme L'Arnacoeur et Kick-Ass, en salles depuis le printemps...

Mais on peut tout de même s'interroger sur la vocation même de cette opération de "soldes" annuelles. Il est vraisemblable que des petites sorties comme La bocca del Lupo, Puzzle ou  A 5 heures de Paris, vu leur moyenne par copie, aient bénéficié d'un effet légèrement dopant. Très légèrement. A l'inverse, il est incroyable que des films comme Robin des bois, La tête en friche, Les meilleurs amis du monde, Hatchi, Les mains en l'air, Le Plan B, Copie Conforme ou encore Baarià subissent des chutes de fréquentation alors que le prix du billet est plus qu'incitatif.

Certainement, le ballon rond et le grand soleil y sont pour quelque chose. Mais il faudrait aussi remettre en cause la promotion de cette fête, qui privilégient les films à stars au détriment de films, certes plus confidentiels, mais plus intrigants et bien meilleurs. On sait que la curiosité des spectateurs est de plus en plus malmenée par la peur de ne pas en avoir pour son argent, par ignorance cinématographique aussi. On préfère ce sentiment confortable d'aller voir un film déjà très populaire. Cette concentration sur quelques oeuvres trouvent là toute sa limite. Il n'y avait pas moins de films, ni moins de bons films : on ne sait juste plus attirer les spectateurs ni les inciter à prendre de temps en temps le risque d'aller voir un film "étrange", c'est-à-dire "étranger" à cette culture de masse qui assassine la cinéphilie.

Il y a tout une politique de promotion à revoir ; et les critiques se sentent de plus en plus impuissants face aux rouleaux compresseurs décérébrant du marketing des "blockbusters". Si même un billet à trois euros ne suffit plus pour faire découvrir un film...

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