Europacorp accuse des pertes et change de directeur général

Posté par vincy, le 7 juillet 2010

europacorp logoLa société EuropaCorp, fondée par Luc Besson, a publié ses résultats annuels (arrêtés au 31 mars). Le chiffre d'affaires a augmenté de 41,1% (181,3 millions d'euros), grâce notamment au succès des ventes à l'international au second semestre 2009 et aux 18 films sortis au cours de l'exercice (contre dix en 2008-2009). Mais elle subit aussi les contre-performances de  Arthur et la vengeance de Maltazard et From Paris With Love). Après impôts, le résultat net affiche une perte de 9,8 millions d'euros, en recul de 204,3% par rapport à l'exercice précédent.

Europacorp reconnaît avoir sorti trop de films et songe à limiter sa programmation annuelle à 10-12 films par an.  Par ailleurs, la société, qui vient de boucler le financement de la Cité du cinéma de Saint-Denis, ne manque pas de projet, que ce soit dans l'animation (3D) ou pour le petit écran, avec la récente acquisition de Cipango (XIII the Series est en tournage en attendant Transporteur et Arthur).Le catalogue aussi augmenté sa valeur, passant de 100 millions d'euros en 2008 à 128,1 millions d'euros en 2009.

Le directeur général Jean-Julien Baronnet a ainsi présenté pour la dernière fois ces chiffres puisque son départ a été annoncé aujourd'hui 7 juillet. Il est remplacé à par Christophe Lambert, ancien du groupe Publicis France et directeur général délégué de Frontline, le holding de contrôle du groupe de Besson. C'est notamment lui qui a piloté l'opération de la Cité du cinéma, censée voir le jour au premier semestre 2012.

Frontline, qui a des participations aussi dans Digital Factory et Blue Advertainment, a d'ailleurs accueilli en mai dernier Emmanuelle Mignon, ancienne directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy (et sa plume durant la campagne 2007). Elle a pris en charge la direction de la stratégie et du développement.

Festival d’Avignon : vous (re)prendrez bien une Leçon d’anatomie ?

Posté par MpM, le 7 juillet 2010

leçon d’anatomieAprès le succès des quatre représentations exceptionnelles du "Québec en Avignon" en décembre dernier, notre collaborateur Benoit Gautier et la compagnie Bafduska Théâtre s'installent à nouveau dans la cité des Papes. Cette fois-ci, ils présentent la très intense Leçon d'anatomie signée par l'auteur dramatique, romancier et poète québécois Larry Tremblay, où Martha, femme blessée atteignant la cinquantaine, se penche sur son passé.

Pour incarner Martha, on retrouve l'incandescente Micky Sebastian, célèbre notamment pour ses rôles dans Avocats & associés, Dolmen ou encore Sur le fil. Seule en scène, vêtue d'un smoking blanc, elle s'adresse tour à tour au public et au mannequin de plastique qui symbolise son mari, Pierre, homme politique dont elle est séparée. Tantôt fragile et volontaire, tantôt cynique et flamboyante, elle ausculte sa vie et son couple avec une fière intransigeance. Mettant à nu, au propre comme au figuré, cet homme qui a partagé son existence, elle va vers une délivrance, une liberté qui, peut-être, lui apportera la paix.

On est frappé par le travail de mise en scène de notre collaborateur, fidèle et passionné, Benoit Gautier, qui exploite au maximum le potentiel de son sujet. L'insolite duo que forme Micky Sebastian avec le mannequin à la fois désincarné et omniprésent permet ainsi de jouer sur l'espace mais également sur la résonance du texte. Le spectateur n'assiste plus à un monologue mais à une introspection à plusieurs voix, profonde et captivante. Preuve que l'anatomie, parfois, est autant question de larmes et d'émotions que de chair et de sang.
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Leçon d'anatomie de Larry Tremblay
Mise en scène Benoit Gautier
Avec Micky Sebastian
Du 8 au 31 juillet 2010, 19 h 00
Au Théâtre de la tache d'encre  (Avignon)
Renseignements sur le site de la compagnie Bafduska Théâtre

Coup de gueule contre la « défête » du cinéma

Posté par vincy, le 7 juillet 2010

la fete du cinemaBlâmons tout le monde : la Coupe de football, le magnifique temps caniculaire, et même le faible nombre de films grand public exploités récemment. Le chiffre est là : malgré la crise économique et la bonne santé du 7e art, la Fête du cinéma a fait un flop. 3,2 millions de spectateurs, soit -30% par rapport à 2009. Seul Shrek 4, il était une fin a su trouver un large public et battre un record annuel, celui du meilleur premier jour.

Alors certes, les blockbusters américains n'étaient pas flamboyants. Parce que les studios hollywoodiens n'ont pas voulu prendre de risques face à la Coupe du monde, les "bonnes" sorties ont été décalées à juillet. Certes, les distributeurs français n'ont pas  pris de risques, et hormis Fatal et La tête en friche, il n'y avait aucune grosse artillerie. Dans les deux cas, ça a profité à des films comme L'Arnacoeur et Kick-Ass, en salles depuis le printemps...

Mais on peut tout de même s'interroger sur la vocation même de cette opération de "soldes" annuelles. Il est vraisemblable que des petites sorties comme La bocca del Lupo, Puzzle ou  A 5 heures de Paris, vu leur moyenne par copie, aient bénéficié d'un effet légèrement dopant. Très légèrement. A l'inverse, il est incroyable que des films comme Robin des bois, La tête en friche, Les meilleurs amis du monde, Hatchi, Les mains en l'air, Le Plan B, Copie Conforme ou encore Baarià subissent des chutes de fréquentation alors que le prix du billet est plus qu'incitatif.

Certainement, le ballon rond et le grand soleil y sont pour quelque chose. Mais il faudrait aussi remettre en cause la promotion de cette fête, qui privilégient les films à stars au détriment de films, certes plus confidentiels, mais plus intrigants et bien meilleurs. On sait que la curiosité des spectateurs est de plus en plus malmenée par la peur de ne pas en avoir pour son argent, par ignorance cinématographique aussi. On préfère ce sentiment confortable d'aller voir un film déjà très populaire. Cette concentration sur quelques oeuvres trouvent là toute sa limite. Il n'y avait pas moins de films, ni moins de bons films : on ne sait juste plus attirer les spectateurs ni les inciter à prendre de temps en temps le risque d'aller voir un film "étrange", c'est-à-dire "étranger" à cette culture de masse qui assassine la cinéphilie.

Il y a tout une politique de promotion à revoir ; et les critiques se sentent de plus en plus impuissants face aux rouleaux compresseurs décérébrant du marketing des "blockbusters". Si même un billet à trois euros ne suffit plus pour faire découvrir un film...