Cannes 2012 : Gustave Kervern fout le souk sur la Croisette

Posté par vincy, le 22 mai 2012, dans Cannes, Festivals, Films, Personnalités, célébrités, stars.

C'est le grand jour pour Le grand soir. Le nouveau film, punk et azimuté, du duo Delépine/Kervern est présenté aujourd'hui à Un Certain Regard. Gustave Kervern en profite pour créer le buzz, soit un joyeux bordel depuis ce matin. Figurez-vous que sur les autres Marches, les prestigieuses, celles filmées par la télévision, il y a Brad Pitt (qui vient présenter Killing Them Softly). La concurrence est rude, médiatiquement.

Pour que Le grand soir ne soit pas éclipsé par The Big Brad, le coréalisateur a commencé la matinée en s'invitant à la séance photo précédant la conférence de presse de la star américaine. Le fiancé d'Angelina Jolie l'a plutôt bien pris, hilare devant les pitreries du Français parvenant même à lui baiser la main. Comme l'a confirmé Thierry Frémaux quelques instants plus tard, Kervern a aussi endommagé le décor du "photocall". Le souk total. Cela va faire le bonheur des photographes.

Cela devrait être normal. Dans Festival il y a fête. Dans 7e Art il y a art. Mais depuis quelques années, Cannes s'est assagit. Moins de scandales durant les projections de films, plus de contrôle sur l'agenda des stars. Les avocats, agents, relations publiques qui entourent les comédiens les plus connus obstruent toute forme d'improvisation. Tout est devenu plus lisse. Il faut se foutre des convenances et avoir l'audace de rester soi-même pour provoquer le protocole et les rituels.

Kervern n'a pas hésité une seconde. Son plus pur style "anar" s'est d'ailleurs prolongé pour la première projection du film, à 11h. Avant la présentation officielle par Thierry Frémaux, il se promenait dans la salle et discutait avec les journalistes. Le voici rattrapé par son attaché de presse essayant de canaliser ses pulsions bordéliques. Quand on lui tend le micro devant le public, Gustave Kervern se lance dans un long discours pour draguer les jurés de la sélection, déclarant son amour pour chacun, Tim Roth en tête. Puis il dévie : "La France, maintenant, avec François Hollande, c'est une France de winners!", incitant ainsi à donner le prix samedi à leur film. Dans la foulée, il rappelle qu'il a l'adresse de chacun des membres du jury, qu'il connait très bien les enfants de Tim Roth - "Tim Roth je sais ou t'habites, où tes enfants vont à l'école" -, menace implicitement, mais pas sérieusement, de conséquences fâcheuses s'il n'emportait pas ce prix. La salle rit aux éclats. Il lance enfin un ultime défi : une ovation de 6 minutes 30 à la fin du film, puisque la plus longue ovation depuis le début de cette 65e édition a duré 6 minutes.

Si une grande partie de la salle s'est vidée, les spectateurs restants admirent le show du bonhomme, qui n'hésite pas à monter sur scène torse nu pour faire durer les salves d'applaudissements. Qu'on se le dise, Kervern est prêt à payer de sa personne pour que Le grand soir reste dans les mémoires des festivaliers.

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