Polémique à Cannes : Yousry Nasrallah ne veut pas que son film soit projeté en Israël

Posté par vincy, le 17 mai 2012

Première polémique, dès le deuxième jour. Et, soyons honnête, on est étonné. Le réalisateur égyptien Yousry Nasrallah, qui présente ce soir son film Après la bataille en compétition, a affirmé en conférence de presse qu'il ne voulait pas que le film soit vendu à Israël. C'est d'autant plus surprenant que dans son film, l'héroïne, Reem, journaliste engagée, incarnée par Menna Chalaby, vante la tolérance vis-à-vis des minorités comme les Chrétiens d'Egypte et le rapprochement des peuples et des citoyens, peu importe leurs origines ou leurs croyances, mais aussi l'éducation comme seule vertu cardinale pour sortir de l'obscurantisme.

Après la bataille retrace les mois qui ont suivi les débuts de la Révolution égyptienne en 2011.

Mais Nasrallah estime qu'Israël n'est "pas un allié" de la révolution égyptienne. Le pays, sans doute, mais ses habitants? La culture ne devrait jamais être prise en otage par les idées politiques ou les pouvoirs en place : c'est un outil de partage et de de connaissance qui dépasse les frontières. C'est une forme d'instruction, valeur mise en avant durant tout le long-métrage du cinéaste.

Durant sa conférence de presse, le cinéaste explique : "Je ne sais pas du tout si le film a été vendu à Israël mais si vous voulez connaître mon avis, non je ne veux pas qu'il soit vendu à Israël. Pas tant que les Israéliens occupent encore les territoires palestiniens". Plusieurs journalistes ont applaudit alors que ces propos contredisent le message porté par le film.

Evidemment, Nasrallah précise et atténue son propos : "De merveilleux réalisateurs israéliens sont mes amis, Avi Mograbi par exemple ou Amos Gitaï. Ce n'est moi qui décide si les films sont vendus ou pas en Israël. De tout façon, ils sont montrés là-bas".

Il ajoute qu'il "ne pense pas, qu'au moment où les Egyptiens sont encore en train d'essayer de franchir la première étape vers une libération vis-à-vis de leur propre régime, de l'oppression et d'une gouvernance militaire, Israël soit un allié pour cette libération".

Il y a sans doute d'autres moyens pour stigmatiser la politique du gouvernement israélien que de priver les spectateurs israéliens d'un tel film, montrant les contradictions qui traversent la société du pays voisin. Nasrallah aurait, au contraire, tout intérêt à le montrer dans les Festivals et les Cinémathèques du pays Hébreu, tout en lançant des débats et ainsi devenir un témoin public de cette Révolution.

Asghar Farhadi (Une séparation) enrôle Marion Cotillard pour son prochain film

Posté par vincy, le 17 mai 2012

Un an après son Ours d'or à Berlin pour Une séparation (par ailleurs César et Oscar du meilleur film étranger), Asghar Farhadi vient tourner en France son prochain film. Produit par Mémento Films, qui distribue les oeuvres du cinéaste iranien depuis A propos d'Elly en 2009, il s'agira d'un "thriller social avec une intrigue aux multiples rebondissements". Marion Cotillard, actuellement à l'affiche dans le film de Jacques Audiard, De rouille et d'os, projeté en compétition à Cannes ce soir, en sera l'actrice principale. Dans Le Film Français, Farhadi explique que "l'histoire s'est imposée à moi avant même que je décide de tourner à Paris. C'est le film, l'histoire qu'il raconte, qui ont décidé du lieu de l'action." Le tournage est prévu cet automne, il se fera en français. le budget est évalué à 8 millions d'euros. la sortie est programmée pour le printemps 2013, autant dire qu'il devient un sérieux prétendant pour le 66e Festival de Cannes l'année prochaine.

Le cinéaste iranien sera à Cannes ce week-end, notamment pour "vendre" son film aux distributeurs du monde entier. Il recevra dimanche prochain des mains d'Androulla Vassiliou, Commissaire à l'Education, à la Culture, au Multilinguisme et à la Jeunesse, le premier prix Media de l'Union Européenne, doté d'une enveloppe de 60 000 euros, en vue d'aider le développement de son projet (voir notre actualité du 4 avril).

Memento Films prévoit également de sortir un coffret de 5 DVD en novembre, regroupant l'ensemble des films du réalisateurs.

Cannes 2012 : Qui est Matthias Schoenaerts ?

Posté par vincy, le 17 mai 2012

Cette masse physique a 35 ans. Né en pays flamand, dans la ville des diamantaires, il est plutôt brut mais bien taillé. Et quand il joue, Matthias Schoenaerts est aussi délicat qu'une pierre précieuse. Cela fait 20 ans qu'il tourne et 12 ans qu'il brille, étoile montante du cinéma belge.

Fils d'acteur (Julien Schoenaerts), il connait parfaitement les rouages du métier et enchaîne courts métrages, séries télévisées, premiers films. Il est souvent enrôlé pour des personnages violents, cassés par le destin, conflictuels. Puis Paul Verhoeven (Basic Instinct, Total Recall) l'engage pour un second rôle important dans Black Book. Sa notoriété prend son envol. Malgré une incursion en France en gothique dans La Meute, rien qui ne le fasse vraiment connaître en dehors du Royaume de Belgique.

Il faut attendre 2011 pour que Schoenaerts devienne un comédien qui compte. D'abord avec Bullhead, sorti en février en France, qui lui a permis de récolter tous les prix belges cette année. En paysan trafiquant des hormones (et s'en injectant), le corps transformé, ressemblant à un taureau prêt à boxer, il épate. Lorsque Jacques Audiard le choisit pour le rôle principal de son nouveau film, De rouille et d'os, aux côtés de Marion Cotillard, l'acteur change de dimension. Cannes va sans doute le révéler à de nombreux spectateurs. Il reviendra dans le remake américain de Loft, thriller belge qui a triomphé au box office il y a quelques années et où il était l'un des rôles principaux. Là il sera "rétrogradé" dans le générique, mais promu aux yeux des producteurs américains. Il tourne actuellement sous le regard de Guillaume Canet, Blood Ties, toujours avec Marion Cotillard.