Le Hobbit : un voyage finalement très convenu

Posté par vincy, le 6 décembre 2012

bilbo le hobbit

Sans aucun doute le film le plus attendu de cette fin d'année 2012, Le Hobbit : Un voyage inattendu a été présenté à la presse française ce jeudi matin. 2h45 en 3D.

En quelques mots, avant de lire notre critique argumentée, voici ce que nous avons pensé de ce premier volet de la nouvelle trilogie de Peter Jackson/J.R.R. Tolkien.

Le prologue, d'une bonne durée, nous immerge dans un territoire très bien connu : la Comté des Hobbits. Elijah Wood et Ian Holm font le lien avec la trilogie du Seigneur des Anneaux. Le Hobbit n'est finalement qu'un long flash-back. Jackson tisse des liens, insèrent des éléments, invitent des personnages qu'on retrouvera dans Le Seigneur. Il a clairement conçu son projet pour donner une unité à l'ensemble des six films.

Si on est surpris d'être immédiatement aussi familier avec l'univers, comme si Le Retour du roi était sorti il y a un an, c'est sans aucun doute grâce à une narration maîtrisée, fluide, qui laisse peu de temps morts, tout en prenant son temps pour raconter cette Quête. Le spectacle n'est pas absent. Les cadrages vont à l'essentiel et décrivent parfaitement les actions ou les espaces.

Mais voilà. Si Jackson n'a rien à envier de ce côté là à un James Cameron ou un Steven Spielberg, deux références outrageusement visibles dans ce film (notamment son dernier plan très "Jurrasic Park"), force est de constater que le cinéaste néo-zélandais échoue à atteindre le niveau du premier (Avatar demeure largement supérieur) en matière d'effets visuels et de qualité numérique et la légèreté du second.

Le numérique gâche l'essentiel du visionnage. Au mieux certains décors deviennent kitsch ou complètement irréalistes. Au pire, on regrette l'analogique et les accessoiristes. Des effets parfois si visibles que c'en est gênant. Sans parler de certaines invraisemblances (quelques os cassés auraient donné un minimum de crédibilité).

Et puis, contrairement au livre, ce Hobbit a perdu son humour, sa joyeuseté. Jackson a préféré tout noircir. Il a, en fait, répliqué exactement la construction de sa première trilogie. Avec l'absence de vrais méchants, un monstre encore masqué, et une Quête peu fédératrice, difficile d'être autant captivé qu'une guerre globale contre le Mal. Pour le reste, les arbres géants sont remplacés par des montagnes qui se combattent, Gandalf nous refait le coup du lever de soleil qui tue, les Orques sont de retour, l'anneau est déjà là, les invités vedettes font un passage remarqué (comme on retrouve des amis perdus depuis 10 ans)...

Mais cette histoire de Hobbit et ses 13 nains ne produit rien d'original et s'annonce plus plat dramatiquement. Si le spectacle divertit efficacement, si l'ambition est bien présente, il est reste loin du choc du premier épisode du Seigneur des Anneaux. Là, pour le coup, ce serait davantage Star Wars la référence, avec une deuxième trilogie loin d'être convaincante. Mais attendons les suites pour juger de l'ensemble.

Le National Board of Review confirme le film de Kathryn Bigelow comme favori de la saison

Posté par vincy, le 6 décembre 2012

jessica chastain zero dark thirty

Le National Board of Review a confirmé le choix des Critiques de New York : Zero Dark Thirty, le film de Kathryn Bigelow a été choisi comme meilleur film. Bigelow y ajoute le prix de la meilleure cinéaste et Jessica Chastain celui de la meilleure actrice. Lincoln, en revanche, même s'il est classé dans le Top 10 de l'année, ne reçoit aucune récompense. Deux autres films se distinguent : Les bêtes du Sud sauvage (espoir féminin, premier film) et Happiness Therapy, prix du public à Toronto (meilleur acteur, scénario adapté).

Tout comme pour Zero Dark Thirty, le NBR a confirmé aussi Amour comme favori de la saison, dans la catégorie film étranger. La Palme d'or l'emporte, notamment, sur Intouchables, qui fait partie des 5 meilleurs films étrangers.

Enfin, Argo est distingué. Lui aussi dans le Top 10 annuel, le film de Ben Affleck est récompensé par un prix spécial.

Le Palmarès 2012

Meilleur film : Zero Dark Thirty

Meilleur réalisateur : Kathryn Bigelow, Zero Dark Thirty

Meilleur acteur : Bradley Cooper, Happiness Therapy

Meilleure actrice : Jessica Chastain, Zero Dark Thirty

Meilleur second rôle masculin : Leonardo DiCaprio, Django Unchained

Meilleur second rôle féminin : Ann Dowd, Compliance

Meilleur scénario original : Rian Johnson, Looper

Meilleure adaptation : David O. Russell, Happiness Therapy

Meilleur film d'animation : Les Mondes de Ralph

Prix spécial pour la réalisation : Ben Affleck, Argo

Meilleur espoir masculin : Tom Holland, The Impossible

Meilleur espoir féminin : Quvenzhané Wallis, Beasts of the Southern Wild

Meilleur premier film : Benh Zeitlin, Beasts of the Southern Wild

Meilleur film étranger : Amour, de Michael Haneke

Meilleur documentaire : Searching for Sugarman

Prix William K. Everson (histoire du cinéma): 50 Years of Bond Films

Meilleur ensemble: Les Miserables

Prix "Spotlight" : John Goodman (Argo, Flight, Paranorman, Trouble with the Curve)

Prix NBR pour la liberté d'expression : Central Park Five et Promised Land

NBR Freedom of Expression Award: "Promised Land"

Les 10 meilleurs films : Argo ; Beasts of the Southern Wild ; Django Unchained ; Les Miserables ; Lincoln ; Looper ; The Perks of Being a Wallflower ; Promised Land ; Happiness Therapy

Les 5 meilleurs films étrangers : Barbara ; Intouchables : Le gamin au vélo ; No ; Rebelle (War Witch)

Les 5 meilleurs documentaires : Ai Weiwei : Never Sorry ; Detropia ; The Gatekeepers ; The Invisible War ; Only the Young

Les 10 meilleurs films indépendants : Arbitrage ; Bernie ; Compliance ; End of Watch ; Hello I Must Be Going ; Little Birds ; Moonrise Kingdom ; Sur la route ; Quartet ; Sleepwalk with Me