Ian Holm nous quitte (1931-2020)

Posté par vincy, le 19 juin 2020

Mondialement connu pour avoir incarné Bilbo dans Le Seigneur des Anneaux, la trilogie oscarisée de Peter Jackson, Ian Homm est mort à l'âge de 88 ans. L'acteur britannique avait été révélé au grand public dans Alien - le huitième passager de Ridley Scott en 1979, dans le rôle d'un androïde, avant d'être sacré aux Baftas et nommé à l'Oscar du meilleur second-rôle dans Les chariots de feu en 1981.

A l'aise dans tous les genres, on l'a aussi remarqué dans Greystoke, la légende de Tarzan, Brazil et Time Bandits de Terry Gilliam, Une autre femme de Woody Allen, Henry V et Frankenstein (où il était le baron) de Kenneth Branagh, Kafka de Steven Soderbergh, Le festin nu et eXistenZ de David Cronenberg, La folie du roi George, Big Night... En 1997 il est doublement à Cannes avec Le cinquième élément de Luc Besson et le magnifique De Beaux lendemains d'Atom Egoyan.

Son éclectisme traverse toute sa filmographie. Capable de se fondre dans n'importe quel univers, de Richard Attenbrough (Les griffes du lion) Richard Lester (La rose et la flèche), de Franco Zeffirelli (Hamlet) à Arnaud Desplechin (Esther Kahn). On le voit aussi chez Danny Boyle, Sidney Lumet, John Frankenheimer, John Badham, Albert et Allen Hughes, Zach Braff, Roland Emmmerich, Andrew Niccol et même Martin Scorsese (Aviator).

Il tournera ses derniers films avec Peter Jackson pour les deux premiers Hobbit.

Second-rôle impeccable qui aura traversé les décennies avec modestie, Ian Holm a débuté à la Royal Shakespeare Company. Car c'est sur les planches qu'il reçu les plus beaux honneurs, jusqu'à recevoir un Tony Award pour son personnage de Lenny dans The Homecoming d'Harold Pinter, qui confia que Holm était son acteur favori. D'Hercule Poirot à Alceste, de la voix du chef Skinner dans Ratatouille (qui lui valu un Annie Award) à Thénardier, il était capable de se glisser dans n'importe quel rôle grâce à un jeu volontairement minimaliste (qui n'empêchait pas les excès), considérant qu'au cinéma le regard faisait la moitié du travail.

Jean Piat (1924-2018), une immense carrière à l’écart du cinéma

Posté par vincy, le 19 septembre 2018

Jean Piat, monstre sacré du théâtre français, est mort le 18 septembre 2018 à l'âge de 93 ans. Malgré son immense carrière, débutée en 1947, il est resté à l'écart du 7e art, ou presque.

Né le 23 septembre 1924; il commence en pratiquant le football tout en suivant une éducation catholique - qui le marquera toute sa vie. Il entre à la Comédie-Française il y a 71 ans, et y restera 25 ans. Là-bas, le Sociétaire jouera Victor Hugo, Marivaux, Molière, Beaumarchais, Labiche, Claudel, Feydeau, Giraudoux, Shakespeare, Druon, de Musset, Cocteau et surtout Rostand. Cyrano fut sa pièce emblématique, jouant d'abord un garde, puis Bellerose, un deuxième cadet, Brissaille, un quatrième cadet, Jodelet, et enfin Cyrano de Bergerac en 1964 (au total près de 400 fois). A partir des années 1970, il devient une star du théâtre privé, avec des pièces plus modernes, dont celle de sa seconde épouse, Françoise Dorin, mais aussi de son maître Sacha Guitry, de Neil Simon ou Barillet et Grédy. Plus récemment, il est sur les planches avec des transpositions de films populaires sur scène comme Amadeus, avec Lorant Deutsch et La maison du Lac, avec Maria Pacôme. Sa dernière prestation fut Love Letters, l'an dernier, avec Mylène Demongeot.

Jean Piat a aussi mis en scène une vingtaine de pièces et écrit une quinzaine de livres, principalement sur le spectacle et la langue française (dont Je vous aime bien, Monsieur Guitry).

Pour le grand public, c'est le petit écran qui en fit une vedette, avec Les Rois maudits (de Claude Barma), série légendaire des années 1970 où il incarna Robert d'Artois. Le cinéma, en revanche, ne l'intéressa pas, et vice-versa. Il fut Rouletabille en 1947 et 1948, dans deux films de Christian Chamborant, Lagardère en 1968 et 1968 dans deux films de Jean-Pierre Decourt. Sacha Guitry lui offre des rôles dans Le diable boiteux et Napoléon et Serge Cobbi l'engagea deux fois (La rivale, Ciao les mecs). Jean Piat a tourné avec des cinéastes renommés tels Henri Decoin (Clara de Montargis), Jean Girault (Les moutons de Panurge), Luis Bunuel (La voie lactée) ou René Clément (Le passager de la pluie), passant à côté de la Nouvelle Vague ou des cinéastes contemporains pourtant adeptes de vétérans du métier.

Ignoré des prix et des palmarès (sauf, étrangement, en littérature, et un Molière de l'adaptateur!), Jean Piat avait un jeu classique, basé sur la voix davantage que sur la métamorphose, avec un charisme humble plutôt qu'une présence excessive. Peut-être n'était)-l pas si à l'aise devant une caméra, malgré son esprit et son amour des mots. C'est d'ailleurs en tant que doubleur qu'il a excellé dans le cinéma: la voix de Peter O'Toole en vf dans Lawrence d'Arabie, Lors Jim et La nuit des généraux, celle de Michael Gambon dans Gosford Park, de Claude Frollo dans le film animé Le bossu de Notre-Dame. Mais on retiendra surtout la voix du méchant Scar dans Le Roi Lion, version animation, et celle de Gandalf (aka Ian McKellen) dans les deux trilogies de Peter Jackson adaptées de Tolkien, Le Seigneur des anneaux et Le Hobbit.

Un biopic sur Tolkien en préparation

Posté par cynthia, le 13 novembre 2016

Après la trilogie du Seigneur des anneaux et celle de Bilbo Le Hobbit, l'univers de Tolkien est devenu une mine d'or pour Hollywood. Mais si certaines de ces œuvres ne sont plus un secret pour nous, ce qui lui a inspiré ces géantslittéraires reste un mystère pour le commun des mortels.

Le réalisateur britannique James Strong (la série Broadchurch) vient de signer afin de réaliser Middle Earth, un épique biopic sur J.R.R. Tolkien et les événements tumultueux qui lui ont inspiré ses célèbres romans. Le film mettra en scène le passé du célèbre écrivain et de son épouse Edith Bratt mais aussi son service lors de la guerre de 1914 (il y a servi pendant 4 ans), une expérience traumatisante qui lui a inspiré ses histoires de La Terre du Milieu.

Après plus de six années de documentation et de recherches sur Tolkien, le film dont le script sera écrit par Augus Fletcher, sera produit par Rachael Horovitz, Bob Shave et Michael Lynne qui avaient déjà participé à la production de la trilogie du Seigneur des anneaux.

Deauville 2015 rend un hommage mérité à Sir Ian McKellen

Posté par kristofy, le 10 septembre 2015

© ecran noir

Encore un hommage au Festival du film américain de Deauville , et encore pour un acteur d’origine britannique, par ailleurs anoblit par la reine d'Angleterre : Sir Ian McKellen. Le malicieux et fringuant septuagénaire (76 ans) est connu des plus jeunes pour ses rôles de Gandalf dans la franchise Le Seigneur des anneaux (il en a d'ailleurs gardé un tatouage sur son bras qu'il a montré sur le tapis rouge) et de Magnéto dans celle de X-men. C'est aussi un légendaire acteur de théâtre qui a joué sur scène (et pour la télévision) tous les classiques, Hollywood s'intéresse à lui surtout durant les années 90 : Last Action Hero (1993), Bent ((1997), Ni dieux ni démons (1998), Un élève doué (1998), Da Vinci Code (2006)...

« Je suis fier de ces gros films Le Seigneur des anneaux et X-Men, ils sont bien fait et ils ont eu un grand succès international, ils ont été une expérience de tournage extraordinaire. Je ne veux plus être enfermés dans un personnage de franchise. La jeune génération d’acteurs n’a sans doute pas besoin de mes conseils, je leur dirais de se construire une carrière, de ne pas chercher la gloire ou l’argent, de travailler avec cœur. Avec l’expérience j’ai appris à être drôle, c’est difficile, l’expérience apporte de la confiance en soi. Quand un metteur en scène dit ‘cut, ok elle est bonne’ c’est toujours un soulagement et une satisfaction d’avoir réussi, car on peut encore être désarmé devant un projet de film particulier. »

Un Holmes inédit

Acteur engagé, Ian McKellen est venu présenter à Deauville son dernier film Mr Holmes réalisé Bill Condon, qui avait été découvert  au festival de Berlin et qui sera bientôt à celui de Dinard (du 30 septembre au 4 octobre): on y découvre le célèbre détective Sherlock Holmes à la retraite qui va revenir sur une affaire non-résolue...

« Avant de faire Mr Holmes je n’ai pas regardé d’autres films de Sherlock Holmes avant de tourner, il y a dû y avoir une centaine de Sherlock Holmes différents. Quand on joue Hamlet on fait le texte de Hamlet sans aller voir comment d’autres ont joué Hamlet. Au théâtre ce qui compte c’est la silhouette, tandis que au cinéma c’est le visage. Au cinéma on ne voit jamais les pieds des personnages, au théâtre on les regarde des pieds à la tête avec leurs démarches. Je viens du théâtre, j’ai le goût pour la dimension physique du personnage où tout le corps doit jouer. Ce Mr Holmes là est en fait très particulier et n’avait jamais été fait, je le joue d’ailleurs à deux âges différents. Ce Mr Holmes est comme une sorte de cadeau unique. »

Deauville 2015. Orlando Bloom: « Le public français a une approche unique du cinéma »

Posté par kristofy, le 7 septembre 2015

© christophe maulave

Nouvel hommage au Festival du film américain de Deauville. Le beau gosse du début des années 2000, Orlando Bloom, 38 ans, d’origine britannique, a déjà son nom au générique de 3 franchises très lucratives: Le Seigneur des anneaux, Pirates des Caraïbes et Le Hobbit. On le retrouve aussi dans d’autres blockbusters qui curieusement sont tous des films à costumes (sans doute l'envie cachée de voir ses guiboles) : Troie de Wolfgang Petersen, Kingdom of Heaven de Ridley Scott (qui l'enrôla aussi La chute du faucon noir), Les Trois Mousquetaires de Paul W.S. Anderson… Il a eu moins de succès du côté des films dramatiques comme Rencontres à Elizabethtown, Love (et ses petits désastres), ou Zulu, qui fit la clôture de festival de Cannes en 2013.

Bloom souhaite tourner avec Jacques Audiard

Orlando Bloom espère bien s'éloigner de cette première partie de carrière, comme il aimerait bien chasser les paparazzi à ses trousses. OK, il dans dans le 5ème Pirates des Caraïbes- Dead men tell no tales à venir (il y sera surtout au début et à la fin...), et il s’en explique :

« Le Seigneur des anneaux a été une opportunité phénoménale, j’ai été engagé juste après mon école de théâtre, j’en garde un apprentissage inestimable d’avoir travailler avec cette troupe de Peter Jackson, avec Ian McKellen aussi qui viendra à Deauville. Cette trilogie a été un bon point de départ pour ma carrière, et se tourner vers d’autres objectifs est plus compliqué qu’il n’y paraît… C’est un grand honneur de recevoir un hommage de ce festival, le public français a une approche unique et incomparable du cinéma.

Zulu a été une des mes expériences de tournage préférées. Zulu était un film français de Jérôme Salle, tourné en anglais et en Afrique du Sud ce qui était un double challenge pour lui. Zulu représente aussi pour moi l’occasion de prendre un tournant dans ma carrière et de faire des choses différentes. La liste des réalisateurs avec qui j’aimerai un jour tourner est bien trop longue, David Fincher par exempl,e mais tellement d’autres. J’ai appris que Jacques Audiard allait faire son prochain film en langue anglaise (mire notre article du 26 août dernier), j’avais beaucoup aimé Un Prophète et j’aimerai beaucoup travailler avec lui un jour, faites le lui savoir… »

Christopher Lee s’est échappé (1922-2015)

Posté par vincy, le 11 juin 2015

L'immense Christopher Lee aura laissé une trace indélébile dans le cinéma populaire. Il aura été de toutes les grandes sagas - James Bond, Star Wars, Le Seigneur des Anneaux - et surtout l'incarnation la plus mythique de Dracula mais aussi de Frankenstein et de Raspoutine. Né le 27 mai 1922, il est décédé dimanche dernier à l'âge de 93 ans. Dans la plus grande discrétion.

Du haut de son mètre quatre-vingt-quinze, l'acteur britannique, aussi inquiétant à l'écran que doux et gentil dans la vie réelle, avait tout pour être un affreux méchant du cinéma. Sa voix grave, une véritable basse, ajoutait même un soupçon de frayeur à son regard assombri par d'épais sourcils.

Christopher Lee a pourtant tout d'un aristocrate, en digne descendant de Charlemagne. 11 fois Dracula, y compris en se parodiant chez Edouard Molinaro dans Dracula père et fils, il s'est gavé de ce personnage jusqu'à plus soif; renvoyant Bela Lugosi, Max Schrek et Gary Oldman à leurs cercueils.

Monstres sacrés

Pilote de la Royal Air Force durant la guerre (il est fils de colonel après tout), latiniste et helléniste, assez doué en langues étrangères parlant couramment 9 langues (il a joué dans un français parfait pour Les Rivières pourpres 2: Les anges de l'Apocalypse), mélomane, aimant Wagner comme le Heavy Metal, grand lecteur, Christopher Lee a commencé au théâtre avant de décroché des petits rôles. Il incarne un attaché militaire dans Le Corsaire rouge en 1952 et le peintre Seurat dans Moulin Rouge en 1953. Il participera aussi à Capitaine sans peur de Raoul Walsh et Amère victoire de Nicholas Ray. Mais c'est Frankenstein, dans une production Hammer de 1957, qui le fait décoller. Même quand il joue un monstre, il y apporte une forme d'allure noble, un jeu presque précieux. Il a beau être Fu Manchu, Jekyll ou Hyde, Sherlock Holmes, ou un vampire, Lee avait ce talent de rendre classieux n'importe quel film de genre, même des séries B.

Cet aspect élégant, on le retrouve dans son personnage de Scaramanga face à James Bond dans L'Homme au pistolet d'or. Il donne une distance chic et une froideur calculée, presque cérébrale, qui contraste avec la fadeur de Roger Moore et sauve le film.

De Frankenstein s'est échappé aux Deux visages de Docteur Jekyll, l'acteur n'aura tourné pendant 3 ans qu'avec Terence Fisher au sein de la Hammer Film Productions. Suivent La Malédiction des Pharaons, l'Attaque de San Cristobal, ... Des péplums aux pirates, des sacrifices humains aux sciences occultes, l'acteur n'a jamais hérité de rôles sympathiques ni participé à des chefs d'oeuvres.

Burton, Spielberg, Scorsese, Jackson, Lucas...

Avec une filmographie qui frôle les 300 films et téléfilms (dont une partie où il n'est pas au générique) sur 8 décennies, il est assurément l'un des acteurs les plus prolifiques de l'Histoire du cinéma. Car Christopher Lee a aussi tourné de nombreux films d'aventures, de guerre, des séries TV (y compris dans Chapeau melon et bottes de cuir). Il fut même Rochefort dans Les trois mousquetaires, On l'appelait Milady et Le Retour des mousquetaires.

Mais, de Tim Burton (qui le recruta pour Sleepy HollowCharlie et la Chocolaterie et Dark Shadows) à Steven Spielberg (qui l'invita à être un Capitaine nazi dans son désopilant 1941), il a ses fans. Martin Scorsese l'enrôla récemment pour être Monsieur Labisse dans Hugo Cabret. Acteur culte des années 50 à 70, il s'offre une seconde jeunesse à l'ère des blockbusters en images de synthèse. Et pas seulement chez Peter Jackson (3 Seigneur des Anneaux, si on prend en compte la version longue de 3e opus, et deux Hobbits). George Lucas l'enrôle pour la deuxième trilogie de Star Wars pour les épisodes II et III, où il devient le Comte Dooku aka Dark Tyranus. On le choisissait pour être dans l'excès, l'extravagance, l'extrême limite de personnages complètement maléfiques et dérangés.

Sacré par un BAFTA d'honneur en 2011 et par un prix honorifique du British Film Institute en 2013, star des festivals de films fantastiques à Porto, Troia, Sitgès, il aura attendu pour être reconnu parmi les plus grands comédiens britanniques de son temps. Locarno lui a décerné un prix d'Excellence il y a deux ans. C'était mérité tant sa silhouette reconnaissable, sa présence charismatique, son jeu si distingué ont marqué le 7e art et alimenté nos fantasmes les plus inavouables.

L’instant Court : Air New Zealand Hobbit, avec Peter Jackson

Posté par kristofy, le 14 décembre 2012

Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après le court-métrage Just Super de Doug Petrie, voici l’instant Court n° 95.

La date du 12 décembre était très attendue depuis quelques temps puisque c'était le jour de sortie en France du film Le Hobbit : un voyage inattendu qui va prendre la suite de la trilogie Le seigneur des anneaux de Peter Jackson. Il s’agit en fait du premier volet d’une nouvelle trilogie, Hobbit, dont la suite arrivera en décembre 2013 et la fin en décembre 2014.

Pour ce nouveau voyage vers la Terre du Milieu, la compagnie aérienne Air New Zealand présente à travers un film court ses habituelles consignes de sécurité en cas d’incident avec dans l’avion les principaux personnages. Nous vous recommandons de garder vos ceintures attachées durant toute la durée du vol. Mais si vous avez besoin d’explorer et de partir à l’aventure, vous pouvez vous détacher à tout moment...

Voici donc la publicité Air New Zealand Hobbit. Parmi les passagers, en plus des acteurs du film, se trouvent Mike et Royd Tolkien qui sont les arrière-petits-enfants de l’écrivain à l’origine de cette histoire dans les années 1930, et aussi une apparition du réalisateur Peter Jackson qui tient d’ailleurs le célèbre anneau.

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film Air New Zealand Hobbit.

Le Hobbit : un voyage finalement très convenu

Posté par vincy, le 6 décembre 2012

bilbo le hobbit

Sans aucun doute le film le plus attendu de cette fin d'année 2012, Le Hobbit : Un voyage inattendu a été présenté à la presse française ce jeudi matin. 2h45 en 3D.

En quelques mots, avant de lire notre critique argumentée, voici ce que nous avons pensé de ce premier volet de la nouvelle trilogie de Peter Jackson/J.R.R. Tolkien.

Le prologue, d'une bonne durée, nous immerge dans un territoire très bien connu : la Comté des Hobbits. Elijah Wood et Ian Holm font le lien avec la trilogie du Seigneur des Anneaux. Le Hobbit n'est finalement qu'un long flash-back. Jackson tisse des liens, insèrent des éléments, invitent des personnages qu'on retrouvera dans Le Seigneur. Il a clairement conçu son projet pour donner une unité à l'ensemble des six films.

Si on est surpris d'être immédiatement aussi familier avec l'univers, comme si Le Retour du roi était sorti il y a un an, c'est sans aucun doute grâce à une narration maîtrisée, fluide, qui laisse peu de temps morts, tout en prenant son temps pour raconter cette Quête. Le spectacle n'est pas absent. Les cadrages vont à l'essentiel et décrivent parfaitement les actions ou les espaces.

Mais voilà. Si Jackson n'a rien à envier de ce côté là à un James Cameron ou un Steven Spielberg, deux références outrageusement visibles dans ce film (notamment son dernier plan très "Jurrasic Park"), force est de constater que le cinéaste néo-zélandais échoue à atteindre le niveau du premier (Avatar demeure largement supérieur) en matière d'effets visuels et de qualité numérique et la légèreté du second.

Le numérique gâche l'essentiel du visionnage. Au mieux certains décors deviennent kitsch ou complètement irréalistes. Au pire, on regrette l'analogique et les accessoiristes. Des effets parfois si visibles que c'en est gênant. Sans parler de certaines invraisemblances (quelques os cassés auraient donné un minimum de crédibilité).

Et puis, contrairement au livre, ce Hobbit a perdu son humour, sa joyeuseté. Jackson a préféré tout noircir. Il a, en fait, répliqué exactement la construction de sa première trilogie. Avec l'absence de vrais méchants, un monstre encore masqué, et une Quête peu fédératrice, difficile d'être autant captivé qu'une guerre globale contre le Mal. Pour le reste, les arbres géants sont remplacés par des montagnes qui se combattent, Gandalf nous refait le coup du lever de soleil qui tue, les Orques sont de retour, l'anneau est déjà là, les invités vedettes font un passage remarqué (comme on retrouve des amis perdus depuis 10 ans)...

Mais cette histoire de Hobbit et ses 13 nains ne produit rien d'original et s'annonce plus plat dramatiquement. Si le spectacle divertit efficacement, si l'ambition est bien présente, il est reste loin du choc du premier épisode du Seigneur des Anneaux. Là, pour le coup, ce serait davantage Star Wars la référence, avec une deuxième trilogie loin d'être convaincante. Mais attendons les suites pour juger de l'ensemble.

Le Hobbit de Tolkien, victime de contrefaçon ?

Posté par vincy, le 3 décembre 2012

peter jackson bilbo le hobbitOn apprenait la semaine dernière que les héritiers de J.R. Tolkien (qui n'ont rien créé mais comptent bien profiter du génie de leur aïeul) et l'éditeur américain de l'écrivain (HarperCollins) ont porté plainte contre la Warner (mais aussi New Line, MGM...). Le studio américain qui coproduit et distribué les films adaptés des livres de Tolkien, est accusé d'abuser de ses droits sur les produits dérivés tirés de Bilbo le Hobbit et du Seigneur des anneaux. La plainte a été déposée le 26 novembre auprès du tribunal fédéral de Los Angeles.

Un problème de contrat et surtout d'époque. En effet le contrat original date d'avant la sortie du premier volet du Seigneur des Anneaux, autant dire à la préhistoire, quand le numérique ne concernait que quelques millions d'internautes.

Autrement dit, le contrat avait pensé aux figurines, à la papeterie, aux fringues, à la vaisselle, aux jouets, aux jeux vidéos... mais pas aux produits numériques comme les jeux en ligne ; les machines à sous sont également pointées du doigts.

Les ayants droit réclament donc 80 millions de $ de dommages et intérêts pour cette violation de copyright. Selon la plainte, « Ce comportement illicite a scandalisé la communauté des fidèles de Tolkien, et a causé des dommages irréparables à son héritage, à sa réputation ». Ah? Et ils s'en rendent compte seulement maintenant?

Ceci dit, les héritiers ont raison. Si la violation de droits d'auteur est prouvée, il s'agit d'une contrefaçon. En France, tout ce qui n'est pas cédé dans le contrat est réservé au propriétaire des droits, qu'il soit auteur, héritier, fondation... D'où l'importance de la définition / délimitation des supports d'exploitation et des produits dérivés dans le contrat. Tout ce qui n'est pas mentionné ne peut pas être exploité.

Il est évident que si le contrat n'a pas été correctement modifié ou révisé, cela risque de poser quelques soucis : le téléphone mobile, les tablettes, les livres interactifs sont autant de licences à forts revenus potentiels.

Le Hobbit : un voyage inattendu n'en est pas à sa première controverse puisque l'association PETA qui défend les animaux contre la barbarie des hommes a appelé le public au boycott des films sous le prétexte que 27 animaux étaient morts pendant le tournage des deux trilogies de Peter Jackson. Le film a également survécu au quasi crash financier de la MGM, à un tremblement de terre, à une fronde syndicale néo-zélandaise, aux premières pré-projections désastreuses en avril et juillet...

Malgré tout, le premier volet de cette nouvelle trilogie sortira le 12 décembre en France.

Le Hobbit envahit le métro et les librairies

Posté par vincy, le 24 novembre 2012

le hobbit événement ratp warner brosA partir de lundi, et jusqu'au 30 novembre, la station RER d'Auber, à proximité de l'Opéra de Paris, sera refaite aux couleurs du Hobbit. Les décors inspirés de Cul-de-Sac, la maison de Bilbon Sacquet (village de Hobbitebourg, impossible à rejoindre par les transports en commun) occuperont un espace de 150 m2 : trois maisons s'installent aux côtés d'une carte géante de la Terre du Milieu, plaquée au sol.

Les fans pourront également se faire photographier avec Bilbon et Gandalf, dans un "photo-stand" prévu à cet effet. Des bornes interactives mettront à disposition le jeu vidéo « Légo® Seigneur des AnneauxTM », qui vient de sortir en magasin.

C'est évidemment l'événement le plus singulier à l'occasion de la  sortie au cinéma le 12 décembre prochain du premier volet de la trilogie de Peter Jackson, Le Hobbit: un voyage inattendu, inspiré du roman de J.R.R. Tolkien.

Bouquins

Quatre livres viennent aussi d'être publiés : "Le guide officiel du film", de Brian Sibley, "Le Hobbit, un voyage inattendu : chroniques art et design" de Daniel Falconer et "Le livre du film", de Jude Fisher (tous deux aux éditions Fetjaime Christian Bourgeois) ; et "Le guide du monde de Bilbo" (L'Archipel). Sans compter tous les livres ludiques pour les plus jeunes.

Une nouvelle traduction, par Daniel Lauzon, du livre de Tolkien est parue depuis le 4 octobre, 43 ans après la première. Ainsi « Bilbo Baggins » devient « Bilbo Bessac ». Le Livre de poche réédite l'ancienne traduction, mais en version collector. Un "Dictionnaire Tolkien" de Vincent ferré est disponible aux éditions CNRS.

Enfin, la BOF d'Howard Shore sera en vente le 10 décembre prochain.