L’instant court : rencontre avec le réalisateur Edouardo Williams

Posté par MpM, le 21 juin 2013, dans Cannes, Courts métrages, Festivals, Films, L'instant court.

eduardo williamsA Ecran Noir, on aime vous faire partager nos découvertes. Alors après Time Doesn’t Stand Still, réalisé par Benjamin Millepied et Asa Mader, voici l’instant Court n° 112.

Rares sont les jeunes réalisateurs qui peuvent se targuer d'être sélectionnés deux années de suite au Festival de Cannes comme c'est le cas d'Eduardo Williams, Argentin de 26 ans dont le court métrage Puede ver un puma figurait parmi la sélection de la Cinéfondation en 2012 et qui, un an plus tard, était de retour avec son nouveau film, Que je tombe tout le temps ?, cette fois à la Quinzaine des Réalisateurs.

Mais si le jeune homme (désormais étudiant au studio national du Fresnoy) devient un habitué de la Croisette, ce n'est ni un hasard ni une coïncidence. Son cinéma épuré, elliptique et purement sensoriel frappe dès la première vision. A mille lieues des courts métrages "traditionnels", souvent très narratifs, très resserrés autour d'une intrigue immédiatement identifiable (comme ceux auxquels Que je tombe tout le temps ? était confronté cette année à la Quinzaine), il laisse une grande part d'interprétation au spectateur, avec des personnages, des situations et des récits qui se font écho d'un film à l'autre.

Radical, Eduardo Williams ? Pas volontairement, en tout cas. "J'essaye avant tout d'être très sincère avec ce que je voudrais voir, avec ce que je voudrais partager avec les spectateurs. Je n'y pense pas beaucoup quand je travaille, ce sont des choses qui viennent comme ça. Le fait d'être très sincère avec moi-même, ça crée un peu de radicalité, peut-être. Je n'y pense pas en ces termes : je fais ce qui me semble bien, ce que j'aimerais, moi, regarder et après je le partage. Bien sûr, on ne sait jamais ce qui va être reçu par le spectateur. Mais s'il y a une forme de radicalité, elle vient de là, pas d'une volonté d'être radical pour être radical."

En quelques courts métrages, le jeune cinéaste a ainsi réussi à créer un univers cohérent et personnel qui s'appuie sur une recherche formelle extrêmement rigoureuse pour parler de relations humaines, de quêtes personnelles, de communications brouillées et d'incommunicabilité latente. Du monde actuel, tout simplement.

Démonstration faite à nouveau avec Que je tombe tout le temps, qui se concentre plus particulièrement sur un personnage à la recherche d'une mystérieuse graine. Ce héros dont on ne saura rien traverse différents lieux à la fois familiers et déroutants, comme pris dans un labyrinthe cosmique qui relierait les uns aux autres tous les endroits du monde.

Après la projection cannoise, Eduardo Williams s'est confié à Ecran Noir, sur ses thèmes de prédilection et sa vision du cinéma :

Et en bonus, le trailer de Que je tombe tout le temps ? :

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