Humour potache, critique de la société, sexe et rock’n roll : 10 séries britanniques à (re)voir après Broadchurch
La série anglaise Broadchurch qui vient d'être diffusée sur France 2 a rencontré un très bon succès d’audience, et un remake américain (mais aussi français) se prépare, en attendant la saison 2.
Depuis quelques années les séries ont le vent en poupe : des scénarios plus originaux, une réalisation soignée, et des spectateurs impatients de voir l’épisode suivant. Une petite révolution a eu lieu aux Etats-Unis avec Netflix et la série House of cards avec Kevin Spacey dont tous les épisodes étaient disponibles en même temps.
Or, le saviez-vous ?, House of cards est en fait le remake d’une série anglaise. Mais The Office avec Steve Carell et Shameless avec William H. Macy sont aussi les remakes d’une série anglaise. Et à venir, les remakes de séries anglaises Utopia et donc de Broadchurch…
Quand la plupart des séries américaines se déclinent en plusieurs saisons d’une vingtaine d’épisodes, le meilleur des séries britanniques est en fait plus proche de la forme du feuilleton télé avec un nombre réduit d’environ 6 ou 8 épisodes. Une structure souple qui a l’avantage de pouvoir attirer des noms célèbres du cinéma à la télévision : Olivia Colman et Jodie Whittaker dans Broadchurch, Ben Whishaw et Romola Garai dans The Hour, Chloë Sevigny dans Hit & Miss... Il s’agit d’un format qui commence à séduire de plus en plus, repris d’ailleurs aux USA récemment par True Detective avec les acteurs Matthew McConaughey et Woody Harrelson en 6 épisodes.
Si Broadchurch se base sur une intrigue criminelle où il faut trouver le coupable (comme beaucoup d'autres séries à la télé à 20h50), voici 10 autres séries britanniques indispensables à (re)découvrir, soit un cocktail de suspense et d’impertinence:
State of play : 2003, 6 épisodes d’environ 56 minutes.
Un feuilleton politico-médiatique où deux meurtres vont conduire à des révélations faites par des journalistes à propos de membres du gouvernement et de l’industrie du pétrole. Avec les acteurs David Morrissey, Kelly Macdonald, Bill Nighy, James McAvoy (qui sera ensuite star de cinéma)… C’est la première fois qu’une série aborde la corruption et l’influence des lobbys chez les hommes politiques qui sont au même moment au pouvoir (avec dans le rétroviseur le rôle de l’Angleterre dans la guerre en Irak). L’intrigue principale a fait l’objet d’un remake américain au cinéma (avec Ben Affleck, Russell Crowe, Rachel McAdams...). La série créée par Paul Abbott est réalisée par David Yates (qui ensuite allait diriger les 4 derniers films de Harry Potter).
Skins : 2007-2013, 7 saisons de 8-10 épisodes d’environ 46 minutes.
La série qui a secoué la jeunesse avec au menu sexe, drogue, et adolescence rock’n roll (anorexie, racisme, homosexualité, dépression, absence des parents…). La première saison raconte une histoire qui progresse en s’intéressant à un personnage différent à chaque épisode. Dans l’équipe des scénaristes, il y avait au départ une majorité de jeunes d’à peine 20 ans supervisés par les créateurs Bryan Elsley et Jamie Brittain. Les acteurs ont presque tous été remplacés après deux saisons pour d’autres histoires. Depuis, Dev Patel, Nicholas Hoult, Hannah Murray, Kaya Scodelario sont désormais des stars.
The Inbetweeners : depuis 2008, 3 saisons de 6 épisodes d’environ 25 minutes.
Une bande de 4 copains de lycée vivent des mésaventures plus potaches les unes que les autres avec beaucoup de situations graveleuses. Le ridicule ne les tue pas mais fait rire les spectateurs qui font de cette sitcom un énorme succès. C’est la série qui comporte le plus de gros mots et de répliques en dessous de la ceinture, et aussi la série qui est la plus riche en musiques avec en soundtrack des dizaines de chansons pop-rock (Oasis, The Cure, Gorillaz, Lily Allen, The Wombats, Adèle, Biffy Clyro…). L’univers de la série a été ensuite transposé au cinéma avec The Inbetweeners Movie (sorti en France sous le titre Les Boloss) mais avec un humour bien moins ravageur que dans le format télé de 25 minutes. Un second film devrait suivre.
The Hour : 2011-2012, 2 saisons de 6 épisodes d’environ 59 minutes.
L’histoire des coulisses de la création du premier journal télévisé d’information sur la BBC en 1956 qui se voulait une ligne de conduite journalistique indépendante du gouvernement. Avec Ben Whishaw, Dominic West, Romola Garai… Un meurtre aurait été commandité par les services secrets du MI6 pendant que l’autorité politique britannique est remise en cause par les troubles du canal de Suez. Puis en 1957, sur fond de prostitution et de crise d’armement nucléaire britannique, un cabaret abrite des relations douteuses entre mafieux et forces de police, et toujours la difficulté d’informer en contradiction avec le pouvoir.
Hit & Miss : 2012, 6 épisodes d’environ 45 minutes.
Cette série est crée par Paul Abbott (déjà auteur de la série State of Play) et a pour grande originalité d’être centré sur un tueur à gages transsexuel : les contrats lui rapportent l’argent nécessaire pour ses opérations de chirurgie esthétique, mais le décès d’une ex-compagne en fait le tuteur de plusieurs enfants… Cette maman soudaine va devoir gérer le secret de sa double identité (homme, tueur à gages). Entouré d’un casting britannique, le héros est l’actrice américaine Chloë Sevigny.
My mad fat diary : depuis 2013, 2 saisons de 7 épisodes d’environ 45 minutes.
Une adolescente de 16 ans obèse renoue avec son entourage après quelques mois en hôpital psychiatrique. Elle est complexée par son physique et voudrait être aimée d’un garçon, sa mère a une liaison avec un clandestin tunisien, une copine se retrouve enceinte d’un prof de lycée… L’histoire qui se passe en 1996 varie entre comédie et tragédie autour du mal-être adolescent.
Utopia : 2013, 6 épisodes d’environ 60 minutes.
Un scénario complexe pour les adeptes de théories de complots : un petit groupe disparate de gens se réunit à propos du scénario d’un roman graphique qui n’a pas encore été publié et qui contient les plus grandes catastrophes qui se sont produites ainsi que celles à venir. Ils vont être pourchassés par une mystérieuse organisation de tueurs… Se pourrait-il que soit planifiée la mort d’une grande partie de la population avec un virus ? Beaucoup de questions et de rebondissements, quelques scènes de meurtres violentes, des personnages atypiques... le remake américain sera piloté par David Fincher.
Dates : 2013, 9 épisodes d’environ 25 minutes.
Chaque épisode raconte la rencontre entre deux personnes durant leur premier rendez-vous, quand elles se découvrent avant de peut-être tomber amoureuses : les confidences avouées ou les secrets cachés, la rencontre d’un soir ou la quête du grand amour, celui qui trompe sa femme ou celui qui a déjà plusieurs enfants, celle qui est homosexuelle ou celle qui se prostitue… Avec chaque épisode, on découvre le portrait d’un possible couple dont on ne sait rien (ou presque, car certains personnages apparaissent dans plusieurs épisodes). La série a été imaginée par Bryan Elsley (créateur de la série Skins).
This is England 86, 88, 90 : 2010, 2011, 2014 ; 4+3+3 épisodes d’environ 60 minutes
Alors que des séries sont parfois adaptées au cinéma, cette fois c’est un film qui est à l'origine d'une série. Après le succès en salles de This is England (BAFTA du meilleur film en 2007), le réalisateur Shane Meadows a imaginé la suite en forme de série pour la télévision, This is England 86 puis This is England 88 et enfin This is England 90. Le jeune acteur du film Thomas Turgoose est filmé à quelques années d’écart durant son adolescence, et un personnage féminin s’impose avec l’actrice Vicky McClure. On y voit ce que deviennent les amis au fil des années (trouver un travail, se loger, être victime d’un viol, faire de la prison, devenir maman, faire du théâtre, le foot, la musique…) dans une Angleterre qui change.
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