Sommeil éternel pour Lauren Bacall (1924-2014)
Une légende s'éteint. Lauren Bacall n'était pas seulement l'une des plus belles femmes d'Hollywood, ni l'un des plus beaux regards du 7ème art - elle était surnommée The Look -, ni même celle qui avait conquis Humphrey Bogart. Elle avait une sacrée personnalité, un franc-parler, un caractère bien trempé. Une grande dame, avec ce qu'il faut de classe, d'impertinence et de clairvoyance. Cette amoureuse du cinéma révélée il y a pile 70 ans dans Le Port de l'angoisse, inoubliable dans des films noirs, sublime dans les comédies, avait tourné pour Howard Hawks, John Huston, Michael Curtiz, Vincent Minnelli, Douglas Sirk, Sidney Lumet, Rob Reiner, Robert Altman, Barbra Streisand, Jonathan Glazer et Lars von Trier. On a fait pire surtout pour une actrice qui, finalement, fut assez rare sur les grands écrans.
To Have and Have Not, c'était le titre anglais du Port de l'angoisse. Ce sera sa devise. A 19 ans, elle accroche du regard le spectateur. Nous capture. Et c'est plié : quiconque a vu la jeune comédienne dans ce film se souviendra à jamais du pouvoir fascinant d'une lumière cinématographique sur des yeux qui dévorent l'image. Lauren Bacall était une actrice magnétique, irrésistible. Dans Le Port de l'angoisse, sa voix grave et chaude savait s'imposer face à "Boggie" : "Si vous avez besoin de moi, vous n'avez qu'à siffler. Vous savez siffler, Steve ? Vous rapprochez vos lèvres comme ça, et vous soufflez". Là, on aura beau siffler, on sait que Bacall ne reviendra pas. Les légendes ne sont éternelles que si l'on revoit leurs films.
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