Le rendez-vous "Espagnolas en Paris" rassemble régulièrement les férus de cinéma espagnol et latino-américain, avec à chaque rencontre un film en avant-première et un buffet de spécialités ibères autour duquel se rencontrer.
La séance du 6 octobre a permis la découverte du film argentin Felicidad, avant sa sortie prochaine le 29 octobre en France, en compagnie de son réalisateur Daniel Burman. A tout juste 41 ans, Burman est auteur d’une dizaine de longs-métrages dont la plupart ont eu une sortie dans les cinémas français, ce qui est assez rare pour un cinéaste argentin : En attendant le Messie en 2001, Toutes les hôtesses de l'air vont au paradis en 2003, Le Fils d'Elias en 2004, Les Lois de la famille en 2006, Les Enfants sont partis en 2008, et donc à la fin du mois son nouveau film, Felicidad.
Une belle régularité qui cette fois devrait lui permettre de se faire mieux connaître : Felicidad est une joyeuse comédie sur l’amitié et le couple qui est déjà le 3e plus gros succès de l’année en Argentine. « La France est un marché important et exigeant, pour la sortie de Felicidad je salue le travail de ma distributrice (Eurozoom) qui est presque contre-nature en terme commercial. C’est une fierté que mon film venant d’Argentine soit présent dans des cinémas en France, comme ici à Paris au milieu de tant de films fabuleux en provenance de partout ailleurs. »
Le film raconte l'histoire de Santiago et Eugenio, deux amis de longue date également associés dans le travail. Ils se comprennent sans se parler, se complètent et ne se quittent pratiquement jamais. Lorsqu'Eugenio disparaît mystérieusement, voilà Santagio obligé de supporter Laura, l’épouse d’Eugenio qu’il a toujours pris soin d’éviter. Le moins qu'on puisse dire est que Laura et Santiago ne s'apprécient pas, mais désormais ils sont bien obligés de cohabiter en attendant le retour d’Eugenio.
« Ce qui pourrait être autobiographique, ce sont certains dilemmes que l’on voit dans le film, liés à l’âge ou au temps qui passe. Ce qui m’intéresse beaucoup, c’est la peur de perdre quelqu’un au point de l’encapsuler, ou de se lier avec par un contrat comme le contrat de mariage par exemple. Avec le temps, on tient plus à ce contrat qu’à l’autre personne… »
L’Argentine est depuis de nombreuses années le pays latino qui a pris le plus d’importance sur la carte du cinéma mondial. Avant Felicidad, Daniel Burman avait déjà gagné un Ours d’argent au Festival de Berlin pour Le Fils d'Elias, qui avait été aussi le candidat de l’Argentine pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère.
Plus récemment la précieuse statuette a justement été remportée par le film Dans ses yeux de Juan José Campanella (le remake américain se prépare avec Julia Roberts et Gwyneth Paltrow). Ce dernier film, qui fut à l'époque le plus gros succès du box-office argentin, a depuis été dépassé par un autre film au succès encore plus énorme : Relatos Salvajes avec le très populaire Ricardo Darín qui a fait l’unanimité, en sélection officielle au dernier festival de Cannes. Il sera à l’affiche le 14 janvier 2015. Avant cela, rendez-vous en salles dès le 29 octobre pour découvrir Felicidad et sa quête du bonheur.