Patrimoine: à peine un film européen sur six numérisé
Seules 16 % des collections du patrimoine cinématographique d’Europe sont numérisées, selon l’Observatoire européen de l’audiovisuel.
Dans cette nouvelle étude (à télécharger) sur l’accès, à des fins d’éducation et de recherche, aux œuvres cinématographiques faisant partie des collections des archives cinématographiques d’Europe, le constat est rude.
Or, les taux de numérisation restent faibles, ce qui limite l'accès aux œuvres: 15 % seulement de l’ensemble des œuvres cinématographiques se trouvant dans les collections des archives cinématographiques (16 % pour les longs métrages, qui représentent pourtant 42% des collections).
L'étude point aussi que la grande majorité (76 %) des films figurant dans les collections des archives cinématographiques est protégée par droit d’auteur. Cependant le manque de sources d’information centralisées sur les droits peut rendre difficile l’évaluation du statut d’un film "au regard du droit d’auteur ainsi que l’identification des ayants droit." En fait, 1% seulement des œuvres est dans le domaine public. Les 23% restant sont sans statut clair sur leurs droits. Contraignant.
Accès limité
60 % des longs métrages protégés par droit d’auteur sont des œuvres orphelines ou indisponibles dans le commerce. Si l’accès en ligne semble être un moyen efficace d’améliorer l’accès aux collections de films et d’élargir les publics, cet accès est freiné par des restrictions légales et à des incertitudes juridiques.
Par conséquent, le patrimoine cinématographique se transforme en marché de niche. Les films du patrimoine cinématographique européen ont tendance à circuler moins largement que les films en général et moins que les œuvres du patrimoine cinématographique aux Etats-Unis.
La circulation des œuvres pose à la fois un problème culturelle (l'accès à celles-ci) et économique (l'économie d'échelle). Cela conduit à une insatisfaction des publics des Cinémathèques et centres d'archives. Un quart du public a été confronté à un problème de droits d'accès à une œuvre et un tiers du public ne trouve pas une œuvre. Pire, 69% du public a rencontré un problème technique pour consulter/voir une œuvre, notamment parce que le film n'était pas en format numérique.
L'OEA souligne que le patrimoine cinématographique nécessite un solide appui promotionnel pour rivaliser avec succès avec le contenu plus récent, ce qui n'est pas forcément le cas actuellement, rappelant que les reprogrammations en salles "peuvent jouer un rôle pour accroître leur visibilité" et constatant que la VOD n’est pas encore un canal de distribution indépendant viable. L'Observatoire préconise que la vidéo à la demande fasse partie d’une "stratégie de distribution plus vaste, incluant plusieurs canaux, pour maximiser les résultats promotionnels."
Tags liés à cet article : droit d'auteur, étude, europe, numérisation, patrimoine, video a la demande.