Michael Nyqvist (1960-2017), l’homme qui a aimé sa vie

Posté par vincy, le 27 juin 2017

Michael Nyqvist, vedette internationale suédoise, né le 8 novembre 1960 est mort ce 27 juin 2017 d'un cancer du poumon. Il avait 56 ans.

L'acteur, d'une mère suédoise et d'un père italien, a été adopté alors qu'il était bébé, abandonné à un orphelinat, par une écrivain et un avocat. La belle histoire est qu'il a retrouvé ses parents biologiques. Diplômé de la Malmö Theatre Academy, il débute dans les années 1980 sur les planches. Au cinéma et à la télévision, il enchaîne les petits rôles. Il doit attendre 2000 pour être remarqué avec le rôle principal de Together (Tillsammans) de Lukas Moodysson, où il incarne un mari violent et alcoolique. En Scandinavie, il est déjà une star du petit écran depuis la diffusion en 1997 de la série Beck. Il est même considéré comme l'un des hommes les plus sexys dans son pays.

Mais c'est en 2009, à 49 ans, avec déjà près de 40 films, téléfilms ou séries au compteur, qu'il va se faire connaître à l'étranger grâce à la trilogie cinématographique, déclinée en 6 épisodes de série TV, Millenium, adaptation des best-sellers de Stieg Larsson. Les films révèlent aussi Noomi Rapace. Nyqvist incarne le journaliste obstiné Mikael Blomkvist.

Ce rôle lui a fait décrocher le personnage du salaud/ennemi/méchant (son air inquiétant va lui permettre de jouer souvent les vilains ou les intrigants) dans le 4e opus de Mission:Impossible, Mission impossible : Protocole Fantôme, de Brad Bird.

De là, les propositions vont pleuvoir. Il pouvait militaire ou évêque, flic ou homme ordinaire. On le voit dans le thriller Identité secrète (Abduction) de John Singleton, avec Taylor Lautner, Disconnect de Henry-Alex Rubin, Days and Nights de Christian Camargo, John Wick de Chad Stahelski, avec Keanu Reeves, Colonia de Florian Gallenberger, avec Emma Watson, Frank & Lola de Matthew Ross, avec Michael Shannon, ou I.T. de John Moore, avec Pierce Brosnan.

Récemment, il était à l'affiche de films variés comme La Ritournelle de Marc Fitoussi, avec Isabelle Huppert, La Reine garçon de Mika Kaurismäki ou A Serious Game de Pernilla August. Il sera aussi au générique de Radegund, film de Terrence Malick prévu dans les salles l'an prochain. Il venait de tourner Kursk de Thomas Vinterberg, avec Léa Seydoux, et Hunter Killer, de Donovan Marsh, avec Gerard Butler.

"Je pense que notre mission sur Terre est d'accepter ce que vous avez, et mon voyage a été d'accepter ma propre vie et de ne pas prétendre à autre chose. C'est ce pour quoi on lutte toute notre vie" disait-il.

30 ans d’engagement en faveur du cinéma avec la Fondation Gan

Posté par MpM, le 27 juin 2017

La Fondation Gan pour le cinéma est née en 1987 et fête donc ses trente ans tout au long d’une année exceptionnelle. Dominique Hoff, sa déléguée générale (à droite sur notre photo, en compagnie de Sophie Boé de Canal+), était présente à Annecy dans le cadre du prix décerné à l’un des projets des « Work in progress », prix qui est d'ailleurs allé à Petit vampire de Joann Sfar. L’occasion de faire le point sur l’action et l’histoire de cet important mécène du cinéma français ainsi que sur ses liens avec le cinéma d’animation.

Ecran Noir : Comment est née la Fondation Gan ?
Dominique Hoff : En 86, Costa-Gavras avait approché la société Gan en lui demandant si elle ne voulait pas être mécène de la Cinémathèque pour ses 50 ans. Gan a accepté et puis, l’année suivante, a dit que cela l’intéresserait de continuer à aider le cinéma. C’est Costa-Gavras qui a suggéré de créer une fondation et d’aider les premiers films. Pendant le Festival de Cannes 87, lors d’un dîner prestigieux, Gan a annoncé la création de la Fondation. Aujourd'hui, on fête donc ses trente ans, ce qui montre que c’est un Groupe qui tient ses promesses. En créant cette fondation, ils voulaient devenir des mécènes du cinéma, presque des amis, pas juste des sponsors. Cet anniversaire montre la pérennité de la Fondation qui maintenant jouit d’une vraie réputation. Ce n’est pas à moi de le dire, mais les professionnels, eux, le disent. Ils trouvent que c’est une vraie caution pour les premiers films. Et je voulais vraiment saluer cet engagement du Groupe Groupama qui a confiance dans l’action de la Fondation.

EN : Quelles sont les missions de la Fondation ?
DH : Cette fondation est spécialisée dans les premiers et deuxièmes longs métrages de fiction. Il y a l’aide à la création, sur scénario, suite à des appels à projets et à des lectures. Ensuite, il y a notre autre pan, l’aide à la diffusion. Là, on accompagne le film dès le scénario et jusqu'à la sortie en salles, et même le DVD ou la VOD. On aide les lauréats avec de l’argent, bien sûr, mais après on a également toute une politique de communication avec différents supports, notamment des sujets filmés pendant le tournage ou dans les coulisses. Ces sujets sont à la disposition du distributeur. Il y a tous les supports de communication externes : les réseaux sociaux, le site, mais il y a également des actions en interne, à l’intérieur du groupe, ce qui représente 30 000 personnes. Il y a ainsi un mécénat en argent et un autre en nature. On s’occupe essentiellement de films de fiction en prise de vues réelles, mais également maintenant d’animation. Ca a démarré en 2007 lorsque nous avons récompensé sur scénario Marjane Satrapi pour son projet Persépolis, et depuis on donne régulièrement des prix en animation. Surtout, depuis 2014, chaque année, on donne un prix spécial à l’animation. Il y a un tel savoir-faire, une telle expérience, des univers tellement forts et variés en France qu’on s’est dit : il faut aussi aider les films d’animation. On a donc aidé Marjane Satrapi, Joann Sfar, Michael Dudok de Wit, Claude Barras...

EN : Quel est votre lien avec le festival d’animation d’Annecy ?
DH : Notre actualité à Annecy, c’est que l’on est partenaire des « Work in progress » pour le long métrage. Il y a 8 projets présentés et la Fondation a son propre jury qui en choisit un. Nous donnons un prix qui va ensuite au distributeur français qui s’engage sur le projet. Comme tout le monde, on cherche la perle rare. Mais pour nous, la perle, c’est un projet qui a un univers très fort, un ton. On aime bien les histoires universelles qui peuvent interpeller autant les enfants que les adultes. On aime quand il y a plusieurs lectures. Quand on peut, on demande à lire le scénario, car nous, c’est un peu notre marque de fabrique, l’aide sur scénario. On ne va pas s’engager sur un projet pour lequel on a seulement cinq lignes de synopsis. C’est très important. Si l’univers est beau, la forme est belle, mais que ça ne raconte pas grande chose, ce n’est pas pour nous. On voit aussi la personnalité du réalisateur, comment il est entouré. Pour vous donner un ordre d’idée, c’est le 4e prix remis cette année à Annecy. On a démarré avec Adama de Simon Rouby, puis Ma vie de Courgette de Claude Barras et l’an dernier Croc-Blanc d'Alexandre Espigares. Des histoires pas forcément comme on a l’habitude d’en voir. Des œuvres plutôt singulières et audacieuses.

EN : Y a-t-il des films aidés par la Fondation à Annecy ?
DH : Cette année, on n’a pas de film en compétition, ni en séance spéciale car ils sont tous en production. Par exemple, on a aidé l’an dernier La fameuse invasion des ours en Sicile de Lorenzi Mattotti, produit par Primalinea (La Tortue rouge). Ensuite on a Croc-blanc qui va sortir en mars prochain et aussi, on a un prix spécial pour un projet très singulier qui est encore en recherche de fonds, ça s’appelle Mister Wu, c’est de Patrick Zachmann, un reporter très célèbre chez Magnum qui a fait des photos pendant 30 ans en Chine, et qui raconte une très belle histoire d’amitié entre un Chinois et un Français. Son film va être de forme hybride : prise de vues réelles, photos et animation. C’est plus une histoire pour adultes, produit par Les films d’Ici.

EN : Quels sont les événements particuliers pour votre trentenaire ?
DH : Pour les 30 ans, nous avons commandé une affiche au réalisateur Michael Dudok de Wit. Le brief était de proposer un visuel qui incarne la Fondation et ses valeurs. Il est revenu vers nous avec des éléphants. Au départ, on était un peu surpris… En occident, on pense que les éléphants, c’est la lourdeur… Et pas du tout. En Orient, c’est plutôt la sagesse, la mémoire, la bienveillance… Et surtout, l’originalité du dessin, c’est qu’il y a plusieurs éléphants, des grands, des petits, des vieux… Et ça, ça traduit deux choses. D’abord, l’esprit de communauté : nous avons aujourd'hui 180 lauréats aidés par la Fondation, qui ont donné naissance à plus de 500 œuvres, parmi lesquels Christophe Honoré, Catherine Corsini, Bruno Dumont, Tran Anh Hung, Rachid Bouchareb… Par ailleurs, ces éléphants cheminent ensemble. Les petits, ce sont les nouveaux lauréats, les autres sont les plus anciens. Et bien sûr, c’est le cheminement de la création car on sait que faire un film, c’est très long, d’autant plus si c’est de l’animation. C’est cette métaphore-là : en route avec la Fondation et la communauté des lauréats.

Ensuite, nous sommes partenaires de ce magnifique livre : Cinéma d’animation, la french touch de Laurent Vallières, journaliste et producteur à Radio France. Il retrace tout le savoir-faire en France dans le cinéma d’animation, depuis Emile Cohl. C’est un livre de références qui s’adresse à tout le monde, les familles comme les étudiants ou les professionnels, et c’est ce qui nous intéressait. En dix chapitres, il retrace tout l’histoire de l’animation en France. Ce n’est pas l’animation française. On tient beaucoup à cette nuance car il y a des Tchèques, des Polonais, des Iraniens… des gens de toutes origines qui ont fait cette excellence de l’animation. Ca replace tous ces films dans un contexte historique et en même temps c’est très vivant. Pour chaque chapitre il y a une interview : Marjane Satrapi explique ce qu’est le scénario, Claude Barras comment on anime un personnage, etc. On s’est dit que pour nos 30 ans, c’était un magnifique ouvrage à accompagner, même si d’habitude on accompagne rarement des livres.

Après, on va aussi créer un trophée pour les lauréats de la fondation, ce qui n’avait jamais été fait. On va leur offrir un objet qui sera dévoilé en novembre, pour la soirée des lauréats. On va confier cet objet à un sculpteur qui s’appelle Jean-Paul Douziech. Et pour la deuxième partie de l’anniversaire qui va courir jusqu'à la Semaine de la Critique 2018, il y aura un autre super projet qu’on démarrera cet été, mais dont on ne parlera officiellement qu’en novembre. Ca sera lié aux premières œuvres. Voilà la feuille de route des 30 ans !

Claude Lelouch: « Netflix est un peu ce que fait Emmanuel Macron en politique »

Posté par vincy, le 27 juin 2017

Il n'y a pas que les cinéastes américains ou asiatiques qui sont attirés par le cash de Netflix. Dans un entretien au JDD dimanche dernier, Claude Lelouch va à rebrousse-poils de la profession en France. Pour lui, Netflix "est un peu ce que fait Emmanuel Macron en politique", précisant sa pensée: "Il a balayé les préjugés pour aller chercher les bonnes idées là où elles sont, à droite comme à gauche. Alors, si la plus belle histoire du monde est mise en scène par un gars produit par Netflix ou Amazon, il faut la voir." "D'autant que le pouvoir financier de ces plateformes est colossal»." ajoute-t-il.

"En l'occurrence, on ne peut pas dire non à la nouveauté" estime le réalisateur, qui produit ses films depuis ses débuts, jusqu'à parfois les distribuer lui-même.

Le cinéma "ne peut plus se permettre de se prendre pour une star"

Il va assez loin dans son raisonnement, constatant l'état désastreux du marché pour les films d'auteur et la difficulté à produire/financer des films non formatés. "Aujourd'hui, ce qui pourrait sauver Fellini ou Antonioni, c'est Netflix. Je le pense vraiment, explique le réalisateur Claude Lelouch.

C'est d'ailleurs ce qui est intéressant de la part du cinéaste multi-récompensé. Sa quête d'indépendance l'a conduit à être totalement libre, dépendant essentiellement et financièrement des recettes de ses succès comme de ses flops. En moyenne, un Lelouch (il y en pas loin de 50) c'est un million d'entrées en France (avec 6 films au dessus des 2 millions de spectateurs).

Le changement, c'est maintenant?

Lui qui n'est pas abonné à la plateforme, reconnaît qu'il doit "batailler pour trouver les financements" de son prochain film, après le bide de Chacun sa vie en mars (qui faisait suite à Un + Une en 2015, son plus gros succès depuis 1996). Pour Lelouch, le cinéma "doit aller chercher de l'argent ailleurs que dans les structures actuelles. Il ne peut plus se permettre de se prendre pour une star." Il n'exclut pas de travailler pour Netflix, avec plaisir: "Si je travaille en toute liberté" précise-t-il.

En clair, Claude Lelouch, 79 ans, patron des Films 13, Palme d'or, Oscar du meilleur scénario et Golden Globes du meilleur film étranger, pense qu'il est temps de changer. "La chronologie des médias est démodée" affirme-t-il et, comme toujours un peu provocateur à l'égard de ses pairs (est-ce pour ça que Lelouch n'a jamais été césarisé même pour l'honneur?), il trouve "formidable" que le festival de Cannes sélectionne deux films ne sortant pas en salles.

Un roman du Premier ministre Edouard Philippe sur grand écran?

Posté par vincy, le 27 juin 2017

C'est assez rare pour être signalé. Avant d'être Premier ministre, Edouard Philippe avait écrit quelques livres et notamment Dans l'ombre. Paru en 2011, ce roman a été pris en option pour une adaptation au cinéma selon l'éditeur JC Lattès.

On n'en saura pas plus de la part de l'éditeur. Mais selon Le Figaro Magazine, Elzévir Films aurait acquis les droits pour Guillaume Gallienne, (Les Garçons et Guillaume, à table!), afin qu'il le réalise.

Ce polar politique, coécrit avec Gilles Boyer, et vendu à quelques milliers d'exemplaires, est le récit fictif d'une campagne présidentielle par le premier conseiller d'un candidat. Face à des soupçons de fraude, il s'interroge sur l'honnêteté de son patron et le sens de sa vie militante.