Mars change de stratégie

Posté par vincy, le 28 août 2019

Le nouveau patron du CNC va sans doute avoir un gros chantier à gérer: la distribution. Variety annonçait en début de semaine que Mars Films, en redressement judiciaire depuis près d'un mois, allait sans doute se recentrer dans la production. Le troisième distributeur hexagonal a finalement envoyé un communiqué pour expliquer sa stratégie. Cette réduction de "voilure" intervient après l'interruption de la distribution par MK2 puis Europacorp et la faillite d'Océan films.

La distribution n'est pas abandonnée mais Mars Films ne sortira plus vingt films par an. Stéphane Célérier et Valérie Garcia pointent la fragilité de la distribution en salles, notamment pour les films du milieu et les films indépendants, les coupes dans l'acquisition des films par les chaînes de télévision, la chute du marché de la vidéo, toujours pas compensé par les revenus de la VàD, et la concurrence des plateformes de streaming. "Mars Films a décidé d’accélérer son virage opérationnel pour se concentrer sur son activité de producteur de contenus cinéma et télévisuel tout en calibrant son outil de distribution autour d’une dizaine de films maximum" précisent les deux dirigeants. L'objectif est d'investir davantage dans les contenus avec l'argent misé dans la distribution. Mars films va désormais chercher des investisseurs. Il y a quatre ans, lorsque la société connaissait déjà des difficultés financières, Vivendi avait acquis 30% du capital.

Plus de productions pour tous les écrans

Quant au redressement judiciaire, il "permettra de restructurer son endettement, de recomposer son capital, de poursuivre son virage stratégique dans la production, tout en réorganisant la distribution autour d’un nombre de films en adéquation avec le marché".

Si Mars films distribuera moins de films, elle en produira plus pour le cinéma, la télévision et les plateformes de streaming. Elle a encore onze films à distribuer dans les prochains mois avant de choisir ceux que la société sortira sous sa bannière.

La compagnie réalise un chiffre d'affaires de 37M€ et a une dette de 79M€. Mais son catalogue de 200 films (dans tous les genres) et ses différents biens vaudraient 107M€ selon le tribunal.