Ce n’est pas parce que les vacances sont terminées qu’il faut renoncer aux séances de cinéma en famille. L’automne s’annonce d’ailleurs propice à ce genre de sorties avec de nombreuses propositions de programmes et films jeunesse dont on vous reparlera le moment venu.
En attendant, notre choix se porte cette semaine sur un long métrage japonais inédit, Yuki, le secret de la montagne magique de Tadashi Imai (1981), et sur la suite des aventures de deux héros d’albums illustrés qui font le bonheur des plus jeunes, les inséparables Rita et Machin.
Yuki nous emmène dans le Japon féodal : un village est sous la coupe de brigands qui terrorisent et assassinent les habitants, mais aussi de samouraïs qui réquisitionnent sans cesse les hommes valides et d’un chef de village qui les exploite. La jeune déesse Yuki, qui vit au ciel avec ses grands-parents chargés de veiller sur la terre, est envoyée pour ramener la paix.
Non sans humour, et avec une forme de réalisme magique qui adoucit la dureté des situations, le film raconte le quotidien des orphelins qui doivent mendier pour vivre, ou des familles dévastées par les guerres et les pillages. On découvre aussi la vie rythmée par les saisons et les récoltes, les joies simples de tresser des cordes ou fabriquer des igloos.
Le film exalte en parallèle les valeurs simples de l’amitié, de la loyauté et de l’entraide. C’est ainsi par l’action collective que les villageois règlent la plupart de leurs problèmes, et l’aide apportée par Yuki est plus celle d’une guide bienveillante et fédératrice que d’une super-héroïne agissant à leur place.
La mise en scène, composée de plans souvent fixes, relègue hors champ les scènes les plus brutales, et trouve des astuces visuelles pour tenir la violence à distance. Cela n’empêche pas une certaine âpreté dans le récit, mais permet de rester dans un flou bienvenu, renforcé par la légèreté des autres séquences, et la tonalité générale qui reste très bienveillante. On proposera donc dès 7 ou 8 ans ce long métrage délicat et sensible qui évite la mièvrerie comme le mélodrame.
Pour les plus jeunes (dès 3 ans), Les Nouvelles aventures de Rita et Machin de Jun Takagi et Son Kozutsumi propose dix courtes histoires mettant en scène la petite Rita et son chien Machin, d’après les livres de Jean-Philippe Arrou-Vignod et Olivier Tallec. Que ce soit un dimanche de pluie, un jour d’anniversaire ou lors d’une promenade à vélo, les deux personnages jouent, se chamaillent, se disputent même parfois, et finissent plus complices que jamais, incapables d’être longtemps loin de l’autre (surtout la nuit).
Les plus jeunes aiment ces petits héros rassurants et pleins de fantaisie qui les entraînent dans un monde proche de leur quotidien tout en flirtant sans cesse avec l’imaginaire. Les arrosoirs se transforment en voiture, les enfants s’envolent accrochés à des ballons, les cookies se mangent à la mayonnaise… toutes les métamorphoses semblent possibles. Le trait, très simple, permet de passer naturellement d’un univers à l’autre, et de voir se matérialiser très simplement les jeux de Rita et de son compagnon.
Pour prolonger le plaisir du film, on en profitera pour relire les albums originaux, qui font eux-aussi la part belle à l’humour légèrement ironique de Machin et aux inventions débridées de Rita, entre chronique joyeuse de l’enfance et hymne à l’amitié.