Albi 2017 : les œillades mettent les jeunes réalisatrices à l’honneur

Posté par MpM, le 18 novembre 2017

Pour sa 21e édition qui commence le 21 novembre, le festival Les Œillades d'Albi propose un programme une fois de plus éclectique et prometteur mêlant avant-premières, coups de cœur, rencontres, ateliers à destination de la jeunesse et compétition de courts métrages.

Trois grandes thématiques traversent globalement la manifestation : tout d'abord la jeune création, qui sera à l'honneur à travers les films de jeunes réalisatrices comme Carine Tardieu (Ôtez-moi d'un doute), Elsa Diringer (Luna), Mélanie Laurent (Plonger), Marie Garel-Weiss (La fête est finie), Marine Francen (Le semeur), Marie-Noëlle Sehr (Marie Curie) et Raja Amar (Corps étranger) ; ensuite une large place accordée au documentaire (avec notamment 12 jours de Raymond Depardon et Makala d'Emmanuel Gras) et enfin un focus sur le polar dans le cinéma français en présence d'Yves Boisset, Robin Davis et Serge Korbe.

En tout, dix-sept avant-premières seront présentées, dont 13 concourent pour le prix du public. On retrouvera notamment La douleur d'Emmanuel Finkiel, Gaspard va au mariage d'Antony Cordier, Une saison en France de Mahamat-Saleh Haroun, L'échange des princesses de Marc Dugain ou encore Jusqu'à la garde de Xavier Legrand.

Parmi les "coups de cœur", il faut signaler Prendre le large qui sera accompagné par le réalisateur Gaël Morel, Une famille syrienne (également en présence de Philippe van Leeuw) et 120 battements par minute de Robin Campillo. Enfin, les rencontres-débats autour du polar français permettront de revoir Allons z'enfants et La femme flic de Yves Boisset ainsi que J'ai épousé une ombre et La guerre des polices de Robin Davis.

_______________

Les œillades d'Albi
21 édition
Du 21 au 26 novembre 2017
Informations et programme sur le site de la manifestation

Cannes 2017: Qui est Carine Tardieu ?

Posté par vincy, le 26 mai 2017

Ce sera peut-être d'elle que viendra le "feel-good movie" cannois de l'année, successeur de Camille redouble. Ôtez-moi d'un doute est l'un des films français inattendus de la Quinzaine des réalisateurs, aux côtés de vétérans comme Garrel, Dumont et Denis. Carine Tardieu est une des nouvelles venues sur la Croisette. Cette auteure pour la jeunesse et cinéaste tâtonnante a commencé à aimer les livres fantastiques - ceux de Roald Dahl et ceux d'anticipation - avant d'étudier le cinéma.

A petits pas, elle construit son itinéraire singulier. D'abord comme stagiaire régie sur Portraits chinois de Martine Dugowson puis assistante réalisateur pour Jeanne et le garçon formidable, mélo musical coloré et hommage à Demy de Duscastel et Martineau. Ensuite en écrivant des scénarios pour la télévision. Puis en 2002 en réalisant son premier court métrage. Le deuxième, L'aîné de mes soucis remporte le prix du public au festival de Clermont-Ferrand. De quoi se lancer dans le grand bain.

Entre temps Carine Tardieu écrit des romans pour la jeunesse, tous publiés chez Actes sud Junior. Elle inaugure ainsi en 2003 la collection ciné-roman avec l'adaptation de son premier court-métrage, Les Baisers des autres. Elle y met en scène une adolescente de 15 ans qui aimerait grandir plus vite tout en cessant de jalouser ceux qui s'embrassent. Elle adapte ensuite en livre L'aîné de mes soucis, l'histoire de la maman de Thomas, chauve à cause d'un traitement contre le cancer. Sa perruque s'envole au moindre courant d'air malgré les trésors d'ingéniosité pour la coller à son crâne. L'auteure signe aussi Des poules et des gâteaux, qui suit Lucas, dont le papi qui vient de mourir, lui laisse en héritage un élevage de poulets. Et enfin Je ne suis pas Sœur Emmanuelle, qui part d'un vol pulsionnel d'un paquet de chewing-gums dans une supérette.

La culpabilité et la quête du bonheur, les questions existentielles et les combats vains pour chercher à être "normal" traversent ainsi son œuvre littéraire. Il en sera de même avec ses films. En 2007 avec La Tête de maman, coécrit avec Michel Leclerc, raconte l'histoire d'une jeune fille dont la mère a perdu son sourire depuis vingt ans, depuis qu'un con l'a quittée. Un très beau rôle pour Karin Viard. Cinq ans plus tard, elle adapte Du vent dans mes mollets avec son auteure, Raphaële Moussafir. Joli succès en salles (615000 entrées), le film racontait l'histoire d'une gamine qui doit affronter l'adversité et un mauvais karma (selon elle) au milieu de sa maman merveilleusement étouffante, de son papa drôlement cynique, et de sa mémé adorablement mortifère. Agnès Jaoui, Denis Podalydès, Judith Magre et Isabelle Carré formaient un quatuor inédit et délicieux.

Avec Ôtez-moi d’un doute, coécrit avec ses deux anciens compères Raphaële Moussafir et Michel Leclerc, elle revient au monde des adultes avec un couple incarné par François Damiens et Cécile de France. Un démineur breton qui apprend que son père n’est pas son père. Toujours ses histoires de filiation. D'autant que la fille qu'il veut séduire s'avère être sa demi-sœur.

Chez Carine Tardieu, les petites mesquineries et les cruautés de la vie s'imprègnent d'un ton sensible, drôle, fantaisiste même, émouvant. Son cinéma s'adresse à différentes générations et publics, s'amusent de ses variations graves et légères.

"Le cinéma était un refuge pour moi. J’avais besoin de me perdre dans un autre monde et je me suis toujours sentie très heureuse dans une salle de cinéma" expliquait-elle dans une interview. Son frère voulait devenir acteur. Elle a souhaité suivre son chemin. Sa rencontre avec Michel Leclerc a été déterminante. C'est grâce à lui qu'elle a écrit une série télé de France 2 sur les ados, Age sensible, qui la conforte dans le métier. "Très sincèrement, je ne pensais pas avoir une once de talent. J’étais très peu sûre de moi" avoue-telle.

Fan de E.T. comme de Pierre Richard, de Cassavetes comme d'Alien (son chat s'appelle Ripley, c'est dire), de Truffaut comme de Melancholia, de Tout sur ma mère comme d'Arthur Penn, elle ne se définit par avec des étiquettes. Elle veut juste raconter des histoires, partager son besoin de lâcher prise. C'est sans doute pour ça que ses films sont dans l'air du temps. Il faut "être dans l’instant présent et pas dans la réflexion, se faire plaisir, ne pas se laisser enfermer dans des angoisses que nos parents nous ont gentiment transmises sans le vouloir" dit-elle.

Cannes 2017: la sélection de la Quinzaine des réalisateurs

Posté par vincy, le 20 avril 2017

Abel Ferrara, Bruno Dumont, Claire Denis (avec Juliette Binoche et Gérard Depardieu pour l'ouverture), Sharunas Batas, Philippe Garrel (again), Amos Gitai sont parmi les véétérans choisis pour faire briller la Quinzaine des réalisateurs, qui fait aussi la part belle aux premiers films ou aux cinéastes prometteurs comme Jonas Carpignano, Sean Baker (Tangerine) ou Carine Tardieu (Du vent dans mes mollets).

D'Indonésie à l'Europe méditerranéenne en passant par la Chine et quelques films venus de Sundance, Edouard Wainthrop a misé sur l'éclectisme. Au toal 19 longs métrages ont été retenus (un de plus que l'an dernier) pour cette 49e Quinzaine sur la Croisette.

Longs métrages

Film d'ouverture
Un beau soleil intérieur de Claire Denis

Film de clôture
Patti cake$ de Geremy Jasper - 1er film

Sélection
A Ciambra de Jonas Carpignano
Alive in France d'Abel Ferrara
Bushwick de Cary Murnion et Jonathan Milott
Cuori puri de Roberto De Paolis - 1er film
Frost de Sharunas Bartas
I Am Not a Witch de Nyoni Rungano - 1er film
Jeannette, l’enfance de Jeanne d’Arc de Bruno Dumont
L’amant d’un jour de Philippe Garrel
L’intrusa de Leonardo Di Costanzo
La defensa del dragón de Natalia Santa - 1er film
Nothingwood de Sonia Kronlund - 1er film
Marlina the Murderer in Four Acts de Surya Mouly
Mobile Homes de Vladimir de Fontenay
Ôtez-moi d’un doute de Carine Tardieu
The Florida Project de Sean Baker
The Rider de Chloé Zhao
West of the Jordan River (Field Diary Revisited) d'Amos Gitai

Courts métrages
Água mole de Laura Goncalves et Alexandra Ramires
Copa-loca de Christos Massalas
Crème de menthe de Philippe David Gagné & Jean-Marc E. Roy
Farpões, baldios de Marta Mateus
La bouche de Camilo Restrepo
Min börda de Niki Lindroth Von Bahr
Nada de Gabriel Martins
Retour à Genoa city de Benoît Grimalt
Tangente de Julie Jouve et Rida Belghiat
Tijuana tales de Jean-Charles Hue
Trešnje de Turi?  Dubravka