Cannes 2013 : les télex du marché (1) : Besson, Downey Jr, Pacino, Annaud…

Posté par vincy, le 17 mai 2013

- Des sirènes chez les dauphins. Luc Besson et Christophe Lambert produiront Sea at War, d'après un scénario écrit par Besson. EuropaCorp négocie avec Louis Leterrier pour la réalisation de ce projet.

- Face à Bradley Cooper et Omar Sy. Finalement il y aura deux films au titre éponyme Chef. Premier lancé dans la course, celui écrit et réalisé par Jon Favreau aura un casting alléchant : Robert Downey Jr, Scarlett Johansson, Sofia Vergara, John Leguizamo et Bobby Cannavale. Iron Man retrouve donc sa Veuve noire pour un tournage qui débute en juillet.

- Rare. Al Pacino a accepté d'interpréter un homme excentrique qui veut réparer une erreur du passé dans Manglehorn, de David Gordon Green. Depuis 5 ans, l'acteur n'a tourné que deux films.

- Publicité sur les murs du Majestic. On nous annonce le prochain Jean-Jacques Annaud, Wolf Totem, adapté d'un best-seller chinois de Jiang Rong. Le tournage (en mandarin) de ce film (en 3D) avec des acteurs chinois et mongoliens vient de commencer.

Le palmarès de Berlin 2013 : le film roumain Child’s Pose remporte l’Ours d’or

Posté par vincy, le 16 février 2013

child's pose ours d'or berlin 2013

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Child's Pose du roumain a surclassé tous les favoris, y compris Bruno Dumont, ignoré par le jury. A cet Ours d'or, ajoutons les deux prix pour le film de Danis Tanovic, An episode in the Life of an Iron Picker (belle, sensible et réaliste incursion dans une petite communauté rom où la solidarité finit par prédominer) et tout cela confirme que le cinéma d'Europe de l'Est continue de séduire ; sans oublier le Teddy Award remis hier au très beau film polonais In the Name of...!

Child's Pose, "portrait d'une époque et d'un certain milieu social en même temps que celui d'une mère possessive", aborde le conflit de générations et la question de la culpabilité. Ce tableau d'une classe moyenne dominante et arrogante est composé de "scènes étirées, de dialogues brutaux et tout contribue à un sentiment de malaise qui sonne juste" écrivions-nous dans notre bilan.

Un court-métrage Français (La fugue), une grande actrice chilienne, Paulina Garcia, époustouflante Gloria, et un cinéaste québécois, Denis Côté, qui aime les chemins de traverse, au point d'être autant adoré que détesté avec son Vic + Flo ont vu un Ours, sont parmi les primés de ce soir, qui feront oubliés des choix plus discutables dans d'autres catégories.

Jafar Panahi n'hérite ainsi que d'un modeste prix du meilleur scénario pour son film clandestin Closed Curtain. Harmony Lessons du Kazakh Emir Baigazin, magistralement filmé, ne revient qu'avec le prix, mérité, de la meilleure contribution technique. Gold et In the Name of Father... ont été snobé, tout comme les films français, pourtant appréciés par la critique. Ne parlons pas du cinéma américain : on trouve Wong Kar-wai bien indulgent d'avoir décerné une mention spéciale à Gus Van Sant pour son Promised Land.

On reste aussi circonspects avec le prix de la mise en scène pour David Gordon Green, dont Prince avalanche a séduit une partie de la presse, et qui s'avère un remake d'Either way de l'Islandais Hafsteinn Gunnar Sigurðsson, dont le charme décalé avait plus d'intérêt.

Palmarès du jury

Ours d'or : Pozitia Copilului (Child's Pose) de Calin Peter Netzer (Roumanie)

Deux mentions spéciales : Layla Fourie de Pia Marais et Promised Land de Gus Van Sant

Grand prix du jury : An episode in the Life of an Iron Picker de Danis Tanovic (Bosnie Herzégovine)

Prix Alfred Baueur (innovation) : Vic+Flo ont vu un Ours de Denis Côté (Canada)

Meilleur réalisateur : David Gordon Green pour Prince Avalanche (USA)

Meilleure actrice : Paulina Garcia dans Gloria de Sebastian Lelio (Chili)

Meilleur acteur : Nazif Mujic dans An episode in the Life of an Iron Picker de Danis Tanovic (Bosnie Herzégovine)

Meilleure contribution technique : le directeur de la photographie Aziz Zhambakiyev pour Harmony Lessons d'Emir Baigazin (Kazakhstan)

Meilleur scénario : Closed Curtain de Jafar Panahi (Iran)

Ours d'or d'honneur : Claude Lanzmann

Prix du premier film (toutes sélections confondues)

Meilleur premier film : The Rocket de Kim Mordaunt (Australie), sélectionné en Generation Kplus

Mention spéciale : A batalha de Tabatô (The Battle of Tabatô) de João Viana (Guinée Bissau/Portugal)

Court-métrages

Ours d'or  : La Fugue de Jean-Bernard Marlin (France)

Ours d'argent : Die Ruhe bleibt (Remains Quiet) de Stefan Kriekhaus (Allemagne)

L’instant Court : It’s Halftime in America, avec Clint Eastwood

Posté par kristofy, le 10 février 2012

clint eastwoodComme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après le film Corps et Âmes par Jean-Baptiste Mondino avec Golshifteh Farahani, voici l’instant Court n° 65.

La finale du Super-Bowl qui vient d’avoir lieu (le 4 février) a été encore une fois un évènement de télévision aux Etats-Unis avec plus d'une centaine de millions de spectateurs. Comme chaque année, les espaces publicitaires durant le match ont été vendus une fortune, et de nombreux annonceurs en ont profité pour dévoiler de nouvelles publicités inédites. Comme bande-annonce de cinéma, il y a eu Battleship, G.I. Joe 2, Star Wars: La Menace fantôme 3D, Sécurité rapprochée. Madonna y a fait son show pour lancer son nouveau disque et promouvoir sa nouvelle tournée mondiale (le 14 juillet à Paris, le 21 août à Nice).

Une marque d’automobiles s’est offert pour l’occasion un acteur très prestigieux pour sa publicité : Clint Eastwood. Le spot prend la forme d’un court-métrage réalisé par David Gordon Green (réalisateur de L’autre rive, Délire express…) sur le thème de la crise avec un texte qui vise à redonner confiance. Il a été diffusé durant la mi-temps du match avec comme titre C’est la mi-temps en Amérique. Il y est question de la ville de Detroit qui vit beaucoup de l’industrie, et d’entreprises menacées de faillites qui ont été aidées par le gouvernement comme la marque Chrysler qui fait ici sa publicité. A noter que déjà l’année dernière, durant la finale du Super-Bowl, cette marque avait diffusé une pub avec le chanteur Eminem, acteur du film 8 miles qui se passe à Detroit.

Cette fois, on voit un Clint Eastwood proche de son personnage passionné par les voitures dans Gran Torino, avec sa sensibilité politique de républicain de droite. Cette mi-temps américaine a aussi été vue dans son contexte actuel où Barack Obama, gauche démocrate, après 4 ans comme président des Etats-Unis, va se présenter pour un second mandat de 4 ans. L’économie et l’emploi sont des thèmes forts pour les deux partis dans cette campagne présidentielle. La narration de Eastwood à propos des usines de voitures à Detroit est ouverte à toute interprétation politique : les deux équipes discutent de comment gagner… les gens ont presque tout perdu mais retroussent leurs manches… ce qui compte c’est l’avenir… on a reçu des coups mais on se relève, et on va se battre… Face à une polémique naissante Chrysler, tout comme Clint Eastwood, réfutent eux un quelconque sous-texte en faveur d'un parti...

En tout cas, à la diffusion de cette publicité à la mi-temps du match une certaine ferveur patriotique a gagné tout le monde.

Voila donc la publicité It's Halftime in America réalisée par David Gordon Green, avec Clint Eastwood.

Pour qui aurait du mal à comprendre sa voix, il dit en résumé : "People are out of work and they're hurting. And they're all wondering what they're going to do to make a comeback. And we're all scared, because this isn't a game" et pour conclure "This country can't be knocked out with one punch. We get right back up again and when we do the world is going to hear the roar of our engines".

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film It's Halftime in America.