500M$ pour la reprise de The Weinstein Company

Posté par vincy, le 2 mars 2018

En début de semaine, The Weinstein Company était menacée de banqueroute. Finalement en quelques jours, le studio d'Harvey Weinstein a réussi à trouver un repreneur: le milliardaire Ron Burkle et l'ancienne ministre de Barack Obama (en charge des PME) Maria Contreras-Sweet.

Le montant des actifs était initialement évalué à 500M$ soit 225M$ de dettes, 100M$ dévolus à la création de la nouvelle structure et le reste pour la reprise des actifs, dont le catalogue de 277 films (y compris ceux de Dimension films).

Maria Contreras-Sweet souhaite surtout "lancer une nouvelle société, avec un nouveau conseil d'administration et une nouvelle vision incarnant les principes que nous défendons depuis le début du processus à l'automne". "Ces principes n'ont jamais varié et consistent à bâtir un studio de cinéma mené par un conseil composé d'une majorité de femmes indépendantes", à "sauver 150 emplois" et "créer un fonds de compensation des victimes".

Un coup de pression du procureur qui a menacé 150 emplois

Le feuilleton semble se terminer pour cette entreprise devenue à elle seule toxique à Hollywood. Début février, le procureur de l'Etat de New York avait bloqué un premier projet de reprise car, selon lui, les fonds prévus pour dédommager les victimes des abus sexuels d'Harvey Weinstein étaient insuffisants et que la direction de la nouvelle société incluait des cadres ayant couvert ses agissements. Cette décision avait conduit le week-end dernier à l'annonce d'un probable dépôt de bilan de The Weinstein Company.

En effet, Ron Burkle hésitait à fournir un montant viable pour faire fonctionner l'entreprise et n'avait pas apporté les garanties nécessaires sur le renvoi de certains dirigeants, soupçonnés de complicité sur les agissements de leur patron. Le milliardaire a finalement accepté de mettre 7M$ au pot, assuré que les dirigeants poursuivis ne seraient plus en poste (y compris Bob Weinstein) et, selon la presse financière, augmenté le fond pour l'indemnisation des victimes à 90M$. Du côté de TWC, la menace du dépôt de bilan a activé en urgence la procédure de sauvetage, alors que le conseil d'administration paraissait prêt à trouver une autre solution, tout en craignant que Harvey Weinstein casse une quelconque transaction en les poursuivant en justice.

Cette fois-ci, après un nouvel accord, le procureur semble approuver cette reprise, tout en continuer d'enquêter sur les différentes accusation et de poursuivre la société "pour n'avoir pas protégé ses employés face au comportement du producteur."

Reste la signature définitive, qui dépend de son bon vouloir. Il reste quelques détails à finaliser semble-t-il.

Nouveau nom et expansion

13 ans après la création de la société par Harvey et Robert Weinstein, un nouveau chapitre semble s'ouvrir. Elle changera de nom (on évoque la marque Wonder Hill) tant le patronyme est devenu imprononçable à Hollywood depuis les révélations sur le comportement d'Harvey Weinstein, accusé d'agressions sexuelles, d'harcèlement moral et sexuel et de viols par plus d'une centaine de femmes. L'intégralité des emplois devrait être préservée et les bureaux de Los Angeles et Londres certainement agrandis. Les premières dates de sortie de films déjà en boîte, dont The Current War avec Benedict Cumberbatch, Hotel Mumbai avec Dev Patel, HHhH avec Rosamund Pike et le remake d'Intouchables, The Upside.

Depuis octobre, aucun film produit par The Weinstein Company n'est sorti en salles. Tous les projets sont suspendus et certains ont été cédés (Paddington 2) ou revendus. Le réalisateur emblématique de la compagnie, Quentin Tarantino, a quitté TWC pour Sony. Bob Weinstein restera propriétaire de la marque Dimensions Films et du film prêt à sortir Polaroid, de Lars Klevberg, avec Tyler Young.

Sin City 2 : cachez ce sein (d’Eva Green) que je ne saurais voir!

Posté par vincy, le 1 juin 2014

evagreen-sincity2-affichecensureeCette affiche a choqué la MPAA (Motion Picture Association of America). On pourrait croire qu'une jeune femme tenant une arme à feu, ce n'est pas tout public. Mais pas du tout. Ce qui choque l'organisme chargé de classifier (censurer parfois) les films aux Etats-Unis, c'est le décolleté d'Eva Green sur ce poster promotionnel de Sin City : J'ai tué pour elle, qui sort en France le 17 septembre (et aux USA le 22 août).

L'érotisme de la posture de l'actrice et sa tenue quasi transparente ont choqué la puritaine MPAA : la lumière révèle trop le sein droit et le téton du sein gauche est bien trop visible.

La MPAA a donc interdit l'affiche en raison de sa «nudité, de la courbe de la poitrine, ainsi que du téton et de son aréole visibles à travers la robe transparente» selon le site Page Six.

Comme le disait Eva Green il y a dix ans à propos des coupes exigées par la même MPAA pour son film The Dreamers de Bernardo Bertolucci (elle y jouait nue dans de nombreuses scènes) : «C’est assez paradoxal, car aux Etats-Unis, il y a tellement de violence, à la fois dans les rues et sur l’écran. Ils n’y trouvent rien à redire. Pourtant je pense qu’ils ont peur du sexe.»

Il faudrait peut-être rappeler qu'une décision de justice du 7 juillet 1992 dans l'Etat de New York a reconnu le droit aux femmes de se promener seins nus dans la ville, au nom de l'égalité. Imaginons un instant Joseph Gordon-Levitt, à l'affiche également de cette suite de Sin City, torse nu, ça n'aurait choqué personne. Bon en même temps, on sait bien que les gens du marketing de Dimension films ciblent un public masculin. Et on en est toujours là : une femme, un flingue, des seins, c'est quasiment une sainte-trinité pour allécher le jeune mâle. Il manque juste la voiture de course...

Mais on reste toujours stupéfait devant tant d'hypocrisie face à un (très beau) corps féminin. Bande de Tartuffe!

Miramax met la clé sous la porte

Posté par geoffroy, le 2 février 2010

Après 30 ans d'existence le célèbre studio Miramax n'est plus. Disney a décidé de fermer cette "entité" couteuse et peu rentable au grand dam des 80 salariés qui y travaillaient.

Créé par les frères Weinstein en 1979 afin de donner une chance aux nouveaux talents de la scène américaine peu ou jamais distribués par les majors, le studio, malgré des débuts difficiles, réussit son pari vers la fin des années 80. Sexe, mensonges et vidéo remporte la palme d'or au festival de Cannes et fait connaître le studio dans le monde entier. Outre Soderbergh, la firme produira Sheridan (My left Foot), Gus Van Sant, Minghella et un certain Quentin Tarantino avec son cultissime Reservoir Dog (1992).

Les temps sont durs et en 1993 les frères doivent revendre leur studio à Disney. La diversification s'opère pour le pire et le meilleur. Deux axes sont alors développés: les films à "oscars"produits par Miramax/Disney avec pour tête de gondole Le Patient Anglais, Will Hunting, Chicago, Gangs of New-York ou encore Neverland et les films de genre via une filiale appelée Dimension Film. Celle-ci nous fera découvrir Scream, Sin City, Spy Kids ou encore les Scary Movie.

La légende raconte que c'est autour du film de Michael Moore, Fahreinheit 9/11 (2004), que le torchon fut définitivement brulé entre les Weinstein et le PDG de Disney de l'époque, Michael Eisner. Les fondateurs historiques claquent la porte et s'en vont créer la Weistein Compagny qui, malgré de gros soucis financiers, est toujours debout. Depuis le 29 janvier 2010 ce n'est, hélas, plus le cas pour un studio devenu au fil des ans incontournable. Une page se tourne, un certain type de cinéma aussi.

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Les films produits par Miramax