Posté par Claire Fayau, le 10 août 2009
"- Ma chambre, tu l'aimes ou tu la quittes!"
L'histoire: Sami Benboudaoud, quatorze ans, vivait heureux avec ses copains dans sa cité de Chalon-sur-Saône. Un jour hélas, le destin l’arrache à son paradis et le propulse dans l’enfer de… Neuilly-sur-Seine ! Là, il est confié à sa tante Djamila, une jeune et belle avocate qui a épousé Stanislas de Chazelle, héritier d’une vieille famille française, un peu rigide sur les bonnes manières.
Notre avis : Neuilly sa mère ! traite avec humour du choc des cultures, avec du coeur et sans rancœur. Le réalisateur Gabriel Julien-Laferrière et le producteur Djamel Bensalah préfèrent rire des différences et inégalités sociales que d'en pleurer. Louable intention qui fonctionne plutôt bien. On sait qu'il aura un happy end pour Sami, gosse presque trop sympathique.
Alors bien sûr le trait est exagéré : la banlieue est montrée à distance. Elle est plus rose que morose. Il y a de la drogue et un dealer, mais il est gentilment maté par une maman du quartier. Ce qui laisse le temps aux enfants de créer des "nervous breakdowns" à leurs profs et de s'amuser dans les cages d'escaliers.
Le casting prestigieux remplit très bien la véritable mission du film, faire (sou)rire : Rachida Brakni qui change de registre, le stricte Denis Podalydès et la fofolle Valérie Lemercier dans leurs emplois de prédilection, Josiane Balasko en maîtresse d'école adepte du "travailler plus pour réussir plus!", Armelle en professeur gaffeuse mais sensible, Olivier Baroux, François Xavier-Demaison, Elie Semoun, Michel Galabru, Éric et Ramzy en cameo. Il ne manque plus que Kad Merad et Le petit Nicolas était d'époque : beur. Car il y a plus de Sempé et Goscinny dans ce Neuilly sa mère! que dans l'adaptation à venir du Petit Nicolas...
Ce sont les acteurs qui tiennent le film, et les répliques qu'ils se balancent avec un plaisir et un humour évidents. Le parallèle avec La vie est un long fleuve tranquille est inévitable , mais Neuilly sa mère!
Mais, ici, la sociologie est pastichée, caricaturée alors que la satire politique est la partie la plus réussie du script. Dans la lignée du film Le ciel, les oiseaux... ta mère!, Les lascars et Les beaux gosses, Neuilly, sa mère! n'a rien de révolutionnaire mais à l'avantage de fédérerparisiens, banlieusards et provinciaux dans un "Tous ensemble" paradoxalement sarkozyste.
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Posté par kristofy, le 17 juin 2009
Djamel Bensalah continue de s’intéresser aux jeunes lui aussi. Après son western en culottes courtes, Big City, un lourd échec, il revient avec Neuilly Sa Mère, présenté au festival du film romantique de Cabourg, qui va remettre au goût du jour l’idée d’un garçon de 14 ans de banlieue qui se retrouve dans une famille bourgeoise. La vie n’est pas un long fleuve tranquille.
Evidemment certains clichés ne manqueront pas d’être égratignés… Sami vivait dans une cité de Chalons-Sur-Saône dans le 7-1 là où "dans mon quartier les blondes c’est aussi rares que le pétrole", et il doit habiter chez la famille de sa tante à Neuilly-Sur-Seine dans le 9-2 où dans sa nouvelle école huppée il "ressemble à l’autre baltringue des choristes".
Une rencontre a eu lieu à l’issue d’une projection avec les producteurs Isaac Shary et Djamel Bensalah, le réalisateur Gabriel Julien-Laferrière, les actrices Rachida Brakni et la jeune Joséphine Japy et avec le jeune héros Samy Seghir (Michou d’Auber c’était déjà lui).
Question : Djamel Bensalah, pourquoi n’avoir pas réaliser ce film vous-même ?
DB : " Je suis très fier de "Big City" mais il n’a pas assez rencontrer son public et comme c’était un gros budget c’est un peu un échec. Durant le tournage j’avais commencé à écrire une histoire avec deux des enfants, qui sont donc les deux héros de "Neuilly Sa Mère". Je venais déjà de réaliser un film avec des enfants alors j’ai demandé à mon talentueux assistant (avant il a même été assistant de Léos Carax) de le réaliser lui-même. Je suis devenu producteur sur "Neuilly Sa Mère", c’est travailler plus pour gagner plus… ou perdre beaucoup plus."
Question : La ville de Neuilly-Sur-Seine vous a aidé ?
DB : "Au début la ville ne voulait pas vraiment qu’on tourne chez eux, mais on a filmé quand même. On leur a présenté le projet avec comme titre ‘Les Petits Princes’ en fait."
Question : Il y a beaucoup d’acteurs connus qui ont un petits rôles (Valérie Lemercier, Josiane Balasko, Ramzy, Olivier Baroux, François Xavier-Demaison, Elie Semoun…, ndlr) en plus de Rachida Brakni et Denis Podalydès, comment vous les avez tous réunis ?
DB : "En fait que j’allais les voir je disais que j’avais l’accord de untel et de untel même si c’était pas encore vrai. Et puis le fait d’avoir Denis Podalydès et Rachida Brakni ça fait sérieux vu qu’ils viennent de la Comédie française, évidement certains sont venus par amitié. On voulait aussi avoir Will Smith, mais bon on a Zinedine Zidane en photo aussi."
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